Thomas Lilti adapte son film Hippocrate en série, avec Alice Belaïdi, Louise Bourgoin, Karim Leklou et Zacharie Chasseriaud.
C’est la période médicale. Avant la série Hippocrate, qui fait le pont entre le grand et le petit écran.
Création de Reda Kateb, plus de 950 000 entrées), la série du même nom suit un groupe d’internes, confrontés à la réalité d’un métier difficile, dans une situation encore plus délicate.
Notre avis sur la première saison de cette création originale Canal +.
URGENCE CRÉATION
Alors que la planète sérievore se goinfre de Les Rivières pourpres comme preuve de diversité, la création bouillonne.
Jour Polaire, ou Le Bureau des légendes).
Le principe est pourtant d’une simplicité a priori ronflante : suivre un groupe d’internes dans un hôpital français. Leurs problèmes personnels et professionnels, leurs batailles contre le système et eux-mêmes, leurs patients attachants ou compliqués. Depuis le triomphe d’Dr House (8 saisons).
Bonne nouvelle pour Hippocrate : s’il fallait lui trouver une inspiration, ce serait du côté d’Urgences. Il y a bien sûr des amourettes que ne renieraient pas l’hospice de Meredith Grey, et quelques cas que House mettrait une quarantaine de minutes à décrypter, mais le principal est ailleurs. Dans l’urgence justement. Celle des vies, des examens, des ambitions, des effectifs réduits et des gardes tendues, des négociations avec la réalité et sa propre personne.
Dès les premiers instants, la série de Thomas Lilti happe, avec une simplicité et une justesse remarquable. Et l’aventure ne deviendra que plus solide et prenante au fil des huit épisodes de cette première saison.
Alice Belaïdi, Karim Leklou et Zacharie Chasseriaud
ANATOMIE D’UNE FORMULE
Zacharie Chasseriaud), l’action a déjà commencé, et Alyson comme le spectateur prennent le train en marche. Tant mieux : ce décor de couloirs, de chambres et de salles éclairées aux néons, est bien connu.
D’emblée, les personnages sont installés, et surtout cette Chloé autoritaire. Elle n’en est pas à sa première année, et n’a pas de temps à perdre : elle maîtrise ce monde, se contrefiche de ses collègues, et fonce direct vers la lignée d’arrivée. Comme elle, Alyson et Hugo sont des archétypes. Elle, la fille un peu tête en l’air, qui semble à peine à sa place, et n’a pas encore les codes. Lui, le fils d’une tête de l’hôpital, qui connaît justement parfaitement les codes, et dégage un parfum de piston.
D’emblée, le chaos guette. Suite à un cas extraordinaire et une éventuelle épidémie, tous les médecins du coin sont en quarantaine. Les trois internes devront se débrouiller. Pas le temps de perdre du temps : Hippocrate commence là où certains épisodes mémorables d’Urgences commencent, dans une situation périlleuse, brutale, qui donne immédiatement une bonne impulsion.
Karim Leklou et Alice Belaïdi : espoirs du cinéma français actuel
LES NERFS À LA VIE
Les huit épisodes de Hippocrate ressemblent alors vite à une épopée de tubes, seringues et crises, sur un océan de corps et esprits à vif – du côté des patients, mais aussi des soignants. Au fil des heures, c’est comme si une magie était à l’œuvre : tout ça a beau avoir été vu et revu ailleurs depuis deux décennies, ça fonctionne à merveille.
Cette amourette entre deux internes, ces secrets de service, ces patients super-attachants et ces cas super-compliqués, sont des éléments incontournables du genre. Et difficile d’argumenter qu’il y a une quelconque surprise en terme d’enjeux et dramaturgie. La réussite de la série est donc d’autant plus impressionnante qu’elle se déroule dans un cadre archi-codé, autour de personnages tout aussi carrés.
Bouillon de vie et d’énergie dans les scènes en coulisses de l’hôpital
L’une des principales raisons est la sobriété du dispositif. Thomas Lilti est lui même médecin, et a puisé dans sa vie et ses expériences l’inspiration pour à peu près tous ses films. Pour sa première série, c’est la même chose, mais en mieux : tout ici respire le naturel et l’évidence. Si au cinéma, Lilti semble parfois limité par ses films à formule un peu trop carrée, il semble totalement s’émanciper en transposant la recette sur le format d’une série.
Il n’y a plus aucun sentiment de rigidité, mais au contraire une impression de valse aérienne, palpitante, d’une efficacité parfois folle. Et le souci du détail (qui va du jargon aux gestes, en ant par le refus d’embellir les acteurs en faire de beaux internes maquillés), va dans ce sens, et apporte une vraie vie aussi bien dans les chambres blanches que dans les zones festives réservées au personnel.
Anne Consigny et Geraldine Nakache en solides seconds rôles
QUATU-OR
L’un des grands atouts de La Belle vie) dégage également ce charme de jeune chien un peu fou.
Côté « adultes », Louise Bourgoin qui tire son épingle du jeu, tant elle est renversante. C’est un ouragan qui emporte tout sur son age, avec une illusion fantastique dès qu’il s’agit des gestes et du vocabulaire médical. Elle est d’une justesse extraordinaire,
Surtout vue dans des comédies récemment avec Sous le même toit ou L’un dans l’autre, elle rappelle sa force de frappe avec ce superbe personnage, véritable cœur de la série. Si son arc peut sembler poussif au départ, il se révèle particulièrement fort et offre certaines des meilleures scènes de la saison – notamment un début d’épisode 7 absolument fou.
Louise Bourgoin, cœur de la série
Cette qualité d’écriture se retrouve un peu partout, comme lorsque cette infirmière Martine (Sylvie Lachat) s’exclame « T’aurais pu me le dire, je peux comprendre tu sais« , ou avec ce beau personnage de patient transgenre, interprété par l’excellent Shawn Delair. L’hôpital où travaillent ces internes est spécialisé dans le « F to M », la réassignation sexuelle du féminin au masculin, mais ce n’est jamais un sujet tartiné à l’écran.
Il faudra d’ailleurs attendre plusieurs épisodes avant que ça ne soit concrètement discuté par les personnages, et toujours avec finesse. La scène où Chloé est interrogée par Laurin sur son agressivité vis-à-vis de ce sujet est particulièrement intelligente, et loin du manichéisme redouté.
Une sensibilité et une finesse qui donnent une vraie allure et identité à Hippocrate, pour ne pas s’enfermer dans le genre. La décision de ne pas avoir un patient par épisode par exemple, mais d’étirer leurs histoires sur plusieurs épisodes, ajoute à la fois en crédibilité et en efficacité.
Shawn Delair, parmi les belles surprises de la série
Série médicale facile et « à l’américaine » sur le papier, belle réussite touchante voire étourdissante à l’écran : Hippocrate est assurément l’une des surprises de l’année. Une de celles qui, au-delà de prouver à certains que la série française est capable du pire comme du meilleur (comme partout ailleurs), donne une belle impulsion dans la création, côté Canal +.
Etonnamment, le format de Hippocrate semble correspondre parfaitement au style de Louise Bourgoin, sensationnelle, qui incarne à merveille la fausse simplicité et vraie vigueur de la série.
Hippocrate, diffusée sur Canal + et Canal + Series jusqu’au 1er janvier.
Que c’est ennuyeux. Aucun sujet autre que les archétypes rabâchés maintes et maintes fois. La santé est un sujet majeur, et les auteurs ne prennent aucun risque, à se demander si les laboratoires n’ont pas subventionné cette série.
magnifique serie interpretation magistrale on s y croirait attachant joue divinement bien
ns n avons rien a envier au américains super super super
vivement la suite on attend avec impatience
bravo a ts les acteurs
J’ai beaucoup apprécié cette série Française pour son réalisme,sa justesse,et le talent de ces jeunes comédiens,notamment LOUISE BOUGOIN,éblouissante.
Je me suis arrêté après le 1er épisode : la faute aux jeunes internes qui ressemblent à des gilets jaunes parachutés à un concours de littérature. Même débutants, ne sont-il pas sensés connaître en partie la théorie ?
@zanta
Je suis d’accord, après ce pic de l’épisode 7, ça retombe un peu. Ca casse un peu la dynamique, mais ça n’en reste pas moins une très belle série pour moi – en très grande partie.
Excellents six premiers épisodes – acteurs, intrigues -, mais ça dérape à la fin.
Oui, la séquence d’ouverture de l’épisode 7 est trépidante, mais tout retombe bien plus bas en termes de gestion d’intrigues par la suite.
Le dernier épisode est même carrément raté.
Dommage, mais ça fait attendre la saison 2 sans impatience.
…
(Sinon, Nakache dans un rôle dramatique, je peux pas. Pas crédible pour un sou.)
« Hippocrate démarre aux basques d’Alyson (Alice Belaïdi). Elle court après son RER »
Alors pour chipoter, la série se déroule dans l’Hopital Raymond Poincaré à Garches, 92, qui n’est pas desservi par le RER mais par le train de banlieue.
Voilà voilà, c’était ma contribution intéressante du jour.