Ubisoft vient de dévoiler ses résultats financiers, et même si ceux-ci semblent catastrophiques, la situation est bien plus complexe qu’il n’y parait.
On ne cesse de le dire, le secteur du jeu vidéo connaît une crise sans précédent, car malgré un chiffre d’affaires colossal de 184 milliards de dollars, humainement et socialement, certains diront même artistiquement, l’industrie est en berne. Les petites structures comme les géants de l’industrie sont impactés par cette dépression, et si certains, comme Capcom, semblent er au travers de cette tempête, d’autres, comme Ubisoft, subissent de plein fouet cette situation critique.
Depuis le début de l’année, Ubisoft est méchamment chahuté. Entre Star Wars Outlaws qui a contre-performé, l’avenir de la firme semblait de plus en plus sombre. Alors que des rumeurs de rachat par le géant chinois Tencent sont de plus en plus insistantes, Ubisoft vient de publier ses résultats financiers pour le semestre qui vient de s’écouler. Des résultats très décevants, mais il ne faudrait pas enterrer Ubisoft pour autant, car l’entreprise a encore de la ressource.

Des résultats décevants pour Ubisoft
Le 30 octobre 2024, Ubisoft a mis en ligne les résultats financiers de son premier semestre fiscal de l’exercice 2024-2025 (soit la période du 1er avril 2024 au 30 septembre 2024). Ce bilan montre une entreprise dont les performances sont en chute libre. Ubisoft a déclaré un chiffre d’affaire de 671,9 millions d’euros, soit 164,1 millions d’euros de moins que pour le premier semestre de l’exercice 2023-2024 (836 millions d’euros).
Cette récession est énorme, mais le pire se situe du côté des résultats opérationnels. Pour faire simple, cela comprend les charges d’ exploitation, les charges de personnel et de frais de gestion, les charges financières, etc. Dans ce domaine, Ubisoft accuse une perte opérationnelle de 271 millions d’euros. Ce qui a pour effet un résultat net global dans le négatif avec une perte sèche de 246,5 millions d’euros. À l’heure actuelle, l’entreprise est endettée à hauteur de 1,4 milliards d’euros.

Mais Ubisoft reste un acteur majeur
Si on s’en tenait à ça, on pourrait déjà mettre un clou dans le cercueil de la firme. Mais les comptes-rendus de résultats économiques d’Ubisoft donnent d’autres éléments de réflexion. La société peut en effet compter sur le fait que ses franchises phares continuent à lui rapporter gros. Au cours des dix dernières années, les licences fortes d’Ubisoft lui ont rapporté plusieurs milliards d’euros de recettes, comme le montre le listing ci-dessous.
- Assassin’s creed : plus de 4 milliards d’euros (dont plus d’un milliard juste pour Assassin’s Creed Valhalla) ;
- Rainbow Six Siege : plus de 3,5 milliards d’euros ;
- Far Cry : plus 2 milliards d’euros ;
- The Division : plus d’un milliard d’euros ;
- Ghost Recon : plus d’un milliard d’euros ;
- Just Dance : plus d’un milliard d’euros.

Ce qui fait un total de 12,5 milliards d’euros de revenus pour les dix dernières années, soit une moyenne de 1,25 milliard par an, juste pour 6 licences. On peut ajouter à cela le fait que les jeux du catalogue Ubisoft ont attiré 138 millions d’utilisateurs uniques au cours de l’année écoulée, dont 30 millions rien que pour Assassin’s Creed et Rainbow Six Siege. Yves Guillemot, PDG de la société a d’ailleurs voulu se montrer rassurant.
«
Même si la performance du premier semestre n’a pas été à la hauteur de nos attentes initiales, la croissance à deux chiffres de notre back-catalogue hors partenariats réaffirme la qualité, le caractère unique et la valeur de notre portefeuille de marques ainsi que la force de nos services Live.
Cela met en évidence notre potentiel à générer davantage de revenus récurrents, une croissance durable et de la valeur à long terme pour nos parties prenantes. »

Viser l’horizon
Avec un tel vivier de joueurs, et un tel attrait pour ses licences iconiques, Ubisoft conserve un potentiel économique très fort. De plus, la société est pleinement consciente de la nécessité de se reconnecter au public en offrant des expériences de jeu irréprochables et accessibles au plus grand nombre.
Ainsi, pour rendre une copie irréprochable pour Assassin’s Creed Shadows, celui-ci a été reporté au 14 février 2025. Le rapport financier nous a appris que ce report coûtera plus de 20 millions d’euros. « Nous voulions nous assurer que l’expérience soit impeccable dès le premier jour, c’est pourquoi cette décision a été prise », a déclaré le directeur financier Frédérick Duguet.
Concernant l’accessibilité, Ubisoft a choisi d’ouvrir sa politique de commercialisation de jeux sur PC. Star Wars Outlaws n’était jouable sur PC que via la plateforme Ubisoft+, mais le jeu arrivera sur Steam le 21 novembre, ce qui lui permettra de toucher un plus grand nombre de joueurs. Assassin’s Creed Shadows sortira aussi dès son premier jour sur le marché sur Steam, ce qui devrait lui assurer une solide réception commerciale.

Enfin, d’un point de vue humain, l’entreprise est toujours en pleine restructuration, et a révélé avoir licencié 2 000 personnes au cours des deux dernières années, mais conserve un effectif de 18 666 salariés à travers le monde. Ledit plan de réduction des coûts a permis à Ubisoft d’économiser 200 millions d’euros en un an.
Malgré l’annonce de résultats difficiles, la publication des performances de l’entreprise a été bien reçue par les marchés financiers, puisque le cours de l’action de la firme a grimpé suite à cette diffusion, ant de 13,27 € à 13,90 €. C’est sans doute une preuve de la confiance que les actionnaires accordent à Ubisoft.
J’ai du mal à comprendre le succès de Assassin’s Creed Valhalla, Je n’ai pas fini le jeu je me suis rapidement ennuyé. un milliard à lui tout seul c’est une folie.
Du coup je suis presque étonné qu’il n’est pas en préparation un autre volet se déroulant chez les Vikings.
Comme tous les studios, Que ce soit From Software ou Betesda, Ubisoft se base sur un socle, qui sert d’assise pour tout leur jeux, Mais après 10 ou 15 ans en tant que joueur on finit par se lasser des Far Cry et Assassin’s Creed like.
Honnêtement je ne sais pas du tout comment il pourrait se renouveler, Beyond Good and Evil allait en ce sens Mais on en entend plus parler, c’est vraiment dommage