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Le meilleur jeu Star Wars depuis longtemps ? 3 raisons d’aimer Star Wars Outlaws

Par Jacques Laurent Techer
3 septembre 2024
MAJ : 20 novembre 2024
© Canva Ubisoft Massive

Le Star Wars Outlaws d’Ubisoft était l’un des jeux les attendus de l’année. Voici pourquoi c’est l’un des meilleurs jeux Star Wars en 3 raisons.

Les deux Star Wars Jedi, Fallen Order et Survivor, de Respawn semblent avoir ouvert la voie à une nouvelle génération de titres Star Wars, à la colonne vertébrale plus narrative. Certes, on brandira les excellents Knights of the Old Republic (2003 et 2005) comme chantres d’une Guerre des Étoiles sauce RPG à la narration soignée. Mais depuis qu’EA a gagné la licence SW en 2013, le soufflé narratif était retombé. Ce ne sont pas les Battlefront, SW Squadrons et les Lego Star Wars de TT Games, qui ont pu sustenté les besoins de grande aventure narrative des joueurs.

Puis est arrivé Star Wars Outlaws, et presque à notre corps défendant, il faut reconnaitre que le titre AAA conçu par Massive Entertainment pour le compte d’Ubisoft a fait mouche. Premier jeu solo en véritable monde ouvert pour la franchise SW, Outlaws est ambitieux, intelligent, soutenu par une merveilleuse BO de Wilbert Roget II, il sait jouer avec un fan-service malin, et même s’il n’est pas dénué de défauts (son IA rend parfois fou), il mérite l’attention des joueurs. Voici trois raisons pour lesquelles il faut jouer à Star Wars Outlaws.

ND-5 Star Wars Outlaws
ND-5, le droide le plus badass de ces dernières années

1. Pas de Jedi à l’horizon dans Star Wars Outlaws

Sur le papier, SWO est un drôle de pari. Dans la peau de Kay Vess, une petite criminelle sans envergure mais avec beaucoup d’ambition, on devra préparer le casse du siècle. Sauf que coincée entre un Empire qui a le mors aux dents, des syndicats criminels qui veulent s’en mettre plein les fouilles, et une Alliance Rebelle pas au meilleure de sa forme, Kay est mal barrée. D’autant plus qu’elle ne peut pas compter sur un maitre Jedi ou sur la Force pour pouvoir convoquer des Deus Ex-Machina quand ça l’arrange.

Car c’est ça le véritable cœur de Star Wars Outlaws: est-il possible de faire un jeu issu de la licence La Guerre des Étoiles sans la Force ? Oui, bien sûr, on citera les jeux de simulation de combat spatiaux, les courses de pod racers, etc. Mais en termes de jeux narratifs, il semblait impossible de produire un titre SW sans que le personnage principal ne se trouve un lien quelconque avec la Force, jusqu’à devenir un Jedi aguerri ou un Sith forcément constamment irrité. Ces gens devraient se mettre au yoga ou à la sophrologie.

« Born to be wiiiiiiild »

Dans le jeu de Massive Entertainment, le spectre de la Force est là, le mythe des Jedi et des Sith est présent, sous-jacent à certaines lignes de dialogues. La Force existe, mais elle est plus une question de foi qu’une réalité tangible. Et dans le cas de Kay, il s’agit d’une sorte de fantasme, presque d’une construction sociale que l’Empire et les Rebelles tentent d’instrumentaliser pour fédérer de nouveaux fidèles. Toute ressemblance avec certains mouvements religieux n’est pas du tout fortuite.

Star Wars Outlaws a fait le choix de rester dans la dure réalité de celles et ceux qui ne font pas partie des élu(e)s. Pas de télékinésie, pas de foudre qui sort des doigts, pas de sabrelaser… Et c’est tant mieux. Ainsi, le titre change de focale, et cela modifie l’approche complète du gameplay, puisque Kay ne pourra compter que sur la maitrise de ses blasters pour canarder ses ennemis, ou sur ses maigres talents en infiltration pour er inaperçue.

Kay est fragile, elle ne dévie pas les tirs de blaster par magie, et on sent qu’elle risque sa vie lors de chaque affrontement. C’est là que Star Wars Outlaws touche à la grâce : dans un univers fantasmé peuplé de superhéros en toges et de magiciens en armure, on incarne une simple humaine, largement déée par les événements. Se sentir si petit dans cet univers écrasant et menaçant est un bonheur.

Tu tires ou tu pointes ?

2. Le meilleur choix chronologique pour Star Wars

Un grand nombre de jeux Star Wars font le choix d’aller se vautrer dans des périodes de l’histoire de la saga assez mal connue, où une grande liberté narrative est offerte. Et où si jamais on se ramasse lamentablement en termes narratifs et qualitatifs, tout le monde s’en moquera. Fallen Order s’est calé entre les épisodes 3 et 4, Knights of The Old Republic c’est 4 000 ans avant Un Nouvel Espoir, Jedi Knight: Dark Forces (1995) se lovait dans l’espace post-épisode 6… Mais Outlaws met les deux pieds dans la gadoue laissée par les affrontements de l’Empire Contre-Attaque.

C’est entre les épisodes 5 et 6 que Star Wars Outlaws a trouvé un terreau fertile. Les héros de l’Alliance Rebelle a survécu de justesse à la dernière confrontation avec Dark Vador, l’Empire veut étendre son emprise sur toute la galaxie par tous les moyens… Ici tout peut arriver : l’Empire peut gagner, l’Alliance peut revenir. Dans ce cadre social et politique bouleversé, les pires crapules veulent aussi leur part du gâteau : les trafics en tout genre fleurissent et la contrebande est devenu un sport olympique. Il suffit d’un regard de travers lancé dans une cantina à un malfrat mal luné pour déclencher des émeutes et y laisser sa peau.

Courage, fuyons

Avec des syndicats du crime partout et des forces Impériales prêtes à tout, la menace est omniprésente. Impossible d’avoir confiance en qui que ce soit. Le moindre coup, même le plus simple et le plus sûr peut devenir le pire des traquenards. La vie des petites frappes comme Kay Vess ne tient donc qu’à un fil, ou au bon vouloir d’une grosse huile qui voudra bien lui accorder un semblant de protection.

Peut-on faire meilleur cadre pour un jeu solo Star Wars ? Il est si rare de devoir rester sur ses gardes dans l’univers vidéoludique Star Wars. Ici, Massive Entertainment a déployé tout son savoir-faire pour créer un maximum de tension lors des phases à enjeux (séquences d’infiltration, courses poursuites, etc.), mais aussi lors des séquences plus « calmes ». En tant que joueur, nous ne sommes pas à l’abri d’une fourberie, d’une attaque inattendue, et ça fait un bien fou.

Ajoutons que le fait de se glisser entre L’Empire Contre-Attaque et Le Retour du Jedi permet aussi à Massive Entertainment de gérer ses effets de manche du point de vue fan-service avec brio. C’est un plaisir de revoir Jabba, et de découvrir ce qu’ont pu faire certains personnages de la franchise en attendant l’épisode 6.

Jabba au meilleur de sa forme

3. Star Wars, c’est mieux Han Solo

Voilà l’éléphant au milieu du magasin de porcelaine : Star Wars Outlaws est bel et bien un Han Solo Simulator qui cache son nom. Même si les personnages de Kay Vess et de Han Solo sont différents sur le papier, Kay étant moins cynique et moins adepte du bon mot, il est évident que la principale inspiration pour héroïne interprétée par Humberly González est le personnage d’Harrison Ford dans la saga Star Wars.

Dès la première apparition de Kay, alors que les joueurs n’ont pas encore pris le contrôle de l’avatar, le lien se tisse entre Kay et Han. Look de crapule inspiré par les westerns, avec veste en cuir, jean et surtout holster à la ceinture, Han et Kay semblent tous les deux sortis d’un film de John Ford. Certains iront jusqu’à dire que le fait que les deux personnages partagent le même nombre de lettres entre leurs noms et prénoms n’est pas un hasard : prénom de 3 lettres (Han/Kay) et nom de 4 lettres (Solo/Vess). Quitte à aller à fond dans l’hommage, il est même possible d’accéder à la tenue complète de Han Solo pour Kay au cours de l’aventure. La boucle est alors bouclée.

Cosplay niveau débutant

Là où Han a son Chewie, Kay peut compter sur Nyx, son acolyte à poil qui sert de ressort de gameplay. La taille des bestioles n’est bien sûr pas la même, mais comment ne pas y voir un parallèle ? À cela vient s’ajouter le personnage de ND-5, un droïde au charisme surprenant. La dynamique entre ND-5 et Kay fonctionne presque immédiatement, et on en vient à avoir la sensation que la personnalité de Han Solo a été divisée et répartie entre ces deux personnages : le côté dur et rentre-dedans chez ND-5, son versant plus roublard et enjôleur chez Kay.

Dire qu’il fallait au moins deux personnages pour faire un écho d’Han Solo serait cynique et gratuit, mais il faut avouer que la pensée « Kay+ND-5 = Han » nous a traversé l’esprit plus d’une fois. Fort heureusement, Star Wars Outlaws ne se repose pas uniquement là-dessus, et peut compter sur son ambiance de film noir/film de casse version Lucasfilm pour gagner en personnalité. Une ambiance qui aurait parfaitement convenu à une aventure cinématographique dédiée au contrebandier le plus célèbre de cette galaxie lointaine, très lointaine. Heureusement qu’un tel projet n’existe pas (Ça. N’existe. Pas.)

À la fois film de casse de l’espace, buddy movie décomplexé et grande aventure galactique, Star Wars Outlaws est définitivement un pari réussi pour Massive Entertainment. Autant dire que le projet Star Wars Eclipse de Quantic Dream doit avoir une sacrée pression sur les épaules dorénavant.

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chris37
chris37
il y a 9 mois

Après une trentaine d’heures, pas de « vrai » bug en dehors de deux trois problèmes de texture.
DA magnifique, rendu SW énorme, le jeu est bô.
Contrairement a ce qu’on lit partout, ce n’est pas un copier collé des AC et autre, pas véritablement de quête Fedex, mais des missions plutôt varié avec le système des syndicats relativement bien fait et une quête principale plutôt sympa.
Un perso pour une fois relativement fragile, qui ne trimbale pas un arsenal dans sa poche et qui apprend des compétence de façon « intelligente » (et sans l’habituelle et soiuvent indigeste arbre de compétence).
Alors oui, l’IA est à la ramasse (sur ce sujet je vous conseille la vidéo de JdG sur « Mais pourquoi l’IA est pourrie ») et le gameplay est loin d’être révolutionnaire, mais l’immersion est vraiment la.
On se croirait presque dans un film… précisément dans un de la trilogie originale.
Bref un bon 17/20.

dutch
dutch
il y a 9 mois

Le jeu est truffé de bugs, visiblement un détail.

kelso
kelso
il y a 9 mois

Oui mais bon, tous les avis s’accordent a dire que l’univers du jeu est très bon, les 3 points que vous soulevez concerne l’univers. Le gros problème apparemment c’est que ce n’est qu’un simple copié-collé de tous les derniers jeux à monde ouvert d’Ubisoft (assassins creed, Far cry) et qu’on se lasse vite du fait du déjà vu et du grand nombre de quêtes fedex, de plus apparemment truffé de bugs. J’y jouerais certainement mais je vais attendre un prix réduit.

will
will
Abonné
il y a 9 mois

Bon on n’a pas l’air de trop y jouer pour le gameplay finalement.