La s’amuse régulièrement avec le genre de la science-fiction au cinéma, à la fois pour donner vie à des films espérés par des fanbases solides comme Le Visiteur du futur, s’inquiéter du dérèglement climatique (Dans la brume, La Nuée, Acide…) ou tenter de rire de la montée en puissance des nouvelles technologies (l’horrible BigBug). Autant dire que, même si ce n’est pas forcément à la hauteur des productions hollywoodiennes, la ne manque pas d’audace et de courage.
C’est donc avec une certaine curiosité qu’on attend Le Grand Déplacement réalisé, écrit et joué par Jean-Pascal Zadi. Après En Place, l’artiste va revenir avec cette comédie de science-fiction très politique et ambitieuse. Gaumont, qui produit le film, a dévoilé les premières images.

VERY SPACE MISSION
Quand on réfléchit à un film de science-fiction français où les personnages participent à une mission spatiale, les souvenirs se font rares. Il y a bien eu Valerian de Luc Besson et High Life de Claire Denis, mais le premier était plutôt un space opera loin des simples préoccupations terriennes et le second, un drame quasi-expérimental. Et plus encore, ils étaient tous les deux portés par des castings hollywoodiens. Il faut sûrement remonter à 2006 et à la comédie d’Eric Lartigau Un ticket pour l’espace pour tomber sur une mission spatiale française.
Difficile de ne pas saluer l’intention de Jean-Pascal Zadi avec Le Grand Déplacement donc, quasi-première pour le cinéma français depuis vingt ans. Et vu son pitch, cela pourrait bien être la comédie hexagonale de l’année :
« Dans le plus grand des secrets, se prépare à décoller la première mission spatiale africaine ! L’équipage, issu du continent et de sa diaspora, doit explorer la planète « NARDAL », afin d’évaluer la possibilité d’y ramener tous les Africains si jamais la Terre devenait inhabitable. Le problème c’est que le voyage sera long. Très long. Et que la plus grande inconnue des missions interstellaires demeure l’entente entre les astronautes… »

Les premières images dévoilées par Vanity Fair en montrent assez peu sur l’étendue du voyage spatiale. Mais à en croire Jean-Pascal Zadi, le film n’aura pas vraiment la vibe d’Insterstellar et de son voyage épique. Il revisitera plutôt le genre du film de mission spatiale avec une approche inédite au cinéma, comme Zadi l’a expliqué à Vanity Fair :
« On met un Ivoirien, un Sénégalais, un Antillais, un Algérien dans un vaisseau et on les envoie pour sauver l’Afrique. […] Souvent quand je regarde un film qui se déroule en Afrique, les pays sont inventés. Et là, je voulais ancrer cela dans la réalité, et montrer une autre image du continent. Souvent les films de science-fiction se déroulent en Occident, je voulais imaginer de nouveaux codes jusque dans la création de la station spatiale, du vaisseau, des scaphandres avec Maamar Ech-Cheikh, chef décorateur qui a notamment travaillé sur OSS 117. »

Une nouvelle perspective qui a permis, selon Zadi, d’explorer une facette originale du genre, tout en lui insufflant une bonne dose de comédie et surtout une vraie réflexion politique sur l’état du monde en général :
« [C’est comme une] comédie d’aventure écologique. […] Il y a des messages sur l’avenir de la planète. Qu’est-ce qu’on doit en faire ? Comment doit-on changer nos comportements ? Est-ce que vivre en groupe dans un but commun suffit à changer les choses ? Il est aussi question de décolonisation. »
D’ailleurs, ce n’est pas anodin si le titre original du film, La Mission de l’espace (ce qui était très générique), a été modifié par Le Grand Déplacement, faisant évidemment référence à la théorie du grand remplacement formulée par Renaud Camus. Une théorie complotiste largement reprise par les figures d’extrême-droite tentant de briguer le pouvoir en (et ailleurs) ces dernières années.
Il y a donc de belles promesses pour cette comédie, menée par Jean-Pascal Zadi, aux côtés de Reda Kateb, Fadily Camara, Alassane Diong, Fary, Claudia Tagbo ou encore Eric Judor. Reste désormais à espérer que ce soit mieux que ces dernières apparitions sur Netflix. Le Grand Déplacement sortira au cinéma le 25 juin 2025 en , et il ne serait pas étonnant de le voir truster le tapis rouge de Cannes (en hors-compétition) dès mai.
Rien qu’avec la présence de Reda Kateb, je fonce !!!