Après John Wick 4 : les 5 films à (re)voir absolument

Vous avez aimé John Wick : Chapitre 4 ? Alors voici notre sélection de cinq films à (re)découvrir pour les fans d’action qui se respectent.

Notre critique de John Wick : Chapitre 4

Depuis le premier John Wick, la saga portée par Keanu Reeves a aidé à ramener sur le devant de la scène un cinéma d’action à l’ancienne et ambitieux. Le réalisateur Chad Stahelski n’a jamais caché ses référents (notamment du côté de Hong-Kong) et sa franchise s’est amusé à chaque nouvel opus à y inclure des clins d’oeil et des guest stars excitants.

Alors que John Wick 4 débarque en salles avec l’envie de voir encore plus grand et fou que les épisodes précédents, voilà 5 films qu’Ecran Large vous conseille pour étancher votre soif de tatanes et d’action.

 

 

Point Break

Sortie : 1991 – Durée : 2h02

 

Bad Bros For Life

 

John Wick, c’est avant tout l’implication sans failles de Keanu Reeves. Pourtant, on tend à oublier que l’acteur a débuté sa carrière du côté de la comédie (L’Excellente aventure de Bill et Ted) et que Point Break est le film qui l’a imposé en star d’action. La réalisatrice Kathryn Bigelow (Démineurs) a d’ailleurs tiré le meilleur du comédien, qui incarne ici un flic infiltré au coeur d’un gang de braqueurs-surfeurs. Au-delà du fait qu’il se prend d’affection pour le groupe et son charismatique chef Bodhi (Patrick Swayze), il partage avec eux ce goût pour l’adrénaline, qui donne lieu à des scènes aussi spectaculaires que tendues.

Point Break est non seulement un film culte, mais il synthétise une certaine idée du cinéma d’action des années 90. Bien loin des Stallone et des Schwarzenegger ultra-baraqués et immortels, Keanu Reeves représente un héros plus faillible, et pour lequel on a réellement peur. Les dilemmes qui l’assaillent n’en deviennent que plus prenants, surtout lorsque Bigelow se plaît à distiller une ambiguïté homo-érotique dans son long-métrage, qui s’est imposé avec le temps comme un classique en la matière.

 

The Killer

Sortie : 1989 – Durée : 1h50

 

Pas la même cravate, mais la même ion

 

Plus globalement, il faut (re)(re)(re)(re)(re)(re)(re)voir toute la filmographie de John Woo, inspiration assumée de Chad Stahelski ainsi que d’une bonne partie du cinéma hollywoodien. L’ancien cascadeur a toutefois le bon goût de ne pas singer fidèlement les ralentis et autres akimbo du cinéaste hongkongais, pour plutôt prélever de son cinéma une rigueur chorégraphique… à toute épreuve et un certain jusqu’au-boutisme des scènes d’assaut.

De fait, il y a forcément du Hard Boiled dans la franchise américaine, mais difficile de ne pas recommander le génial Chow Yun-Fat pourrait bien être la matrice de celui de Keanu Reeves. Lui aussi tueur professionnel particulièrement doué, il se jure de décrocher, voire même de se racheter auprès d’une femme qu’il a blessée. Son combat contre un flic déterminé, puis contre d’autres tueurs verse dans une grandiloquence virant à l’irréalisme pur. Et dans ce creux, le style virtuose du metteur en scène s’épanouit, multipliant les instants de grâce au coeur de la fureur des gun-fights. John Wick est une formidable porte d’entrée vers l’Heroic bloodshed, et c’est tout à son honneur.

Notre dossier sur The Killer

 

Flashpoint

Sortie : 2007 – Durée : 1h28

 

Concours de mimes

 

John Wick 4 marque l’arrivée remarquée de Flashpoint.

Donnie Yen y affronte trois frères mafieux dans une intrigue à base de flic infiltré. L’acteur y incarne un dur à cuire tendance Inspecteur Harry qui n’hésite pas à mettre ses pieds où il veut. S’en dégage un film rentre-dedans et ultra-efficace, qui a pour lui la beauté barbare de ses scènes d’action. Il suffit de se focaliser sur le combat final homérique du long-métrage pour remarquer à quel point Flashpoint aère l’action par de longues prises, avant de montrer de vrais coups par des inserts qui font grincer des dents. Ça, c’est du savoir-faire !

Notre dossier sur Flashpoint

 

The Raid

Sortie : 2012 – Durée : 1h41

 

La claque

 

Avant que Chad Stahelski ne vienne donner un petit coup de pied dans la fourmilière du cinéma d’action, The Raid, huis clos indonésien qui a abasourdi les festivaliers occidentaux à l’aube des années 2010. Dans l’idée, le postulat est le même : contrebalancer un budget relativement modeste par un minimalisme strict (narratif pour l’un, spatial pour l’autre) où les cascadeurs et artistes martiaux les plus doués pourront librement faire étalage de leur talent, non sans violence bien sûr.

Ici, ce sont les incroyables Yayan Ruhian (ce dernier aurait d’ailleurs poutré Keanu Reeves dans John Wick 3 si son armure de héros n’était pas aussi solide), qui mènent la danse. Et quelle danse ! The Raid est peu ou prou un affrontement d’une heure, un crescendo sauvage d’une intensité ahurissante. Lui aussi emprunte beaucoup au jeu vidéo et lui aussi doit son génie à ses chorégraphies délirantes, dont la caméra supersonique d’Evans capte le moindre détail. Chaque direct, chaque dent arrachée, chaque coup de machette dans l’omoplate est restitué dans toute sa brutalité. Et si vous êtes encore debout après, la suite et ses 2h30 de folie pure vous achèveront à coup sûr.

Pourquoi The Raid est l’un des films d’action les plus importants des années 2010

 

Man of Taï Chi

Sortie : 2013 – Durée : 1h45 

 

Le point de jonction entre Neo et John Wick

 

Avant de se remettre en selle en 2014 avec le premier John Wick, Keanu Reeves a traversé une sale période post-Matrix (Le Jour où la Terre s’arrêta, 47 Ronin, Generation Um) notamment avec l’échec de Man of Taï Chi. Ce film, qui est sorti dans l’indifférence totale, est pourtant la première, et, à ce jour, seule réalisation de l’acteur. S’il n’a pas dévoilé les talents de Keanu Reeves pour la mise en scène, ce film régressif convoque une certaine nostalgie, celle des films de Jean-Claude Van Damne dans les années 80 et 90 (Kickboxer, Bloodsport, Full  ou Le Grand Tournoi). Entre le tournoi où tous les coups sont permis, l’apprenti surdoué, le vieux maître sévère, l’intrigue policière parallèle et la romance en filigrane, le film mélange les influences pop, entre les références vidéoludiques à la Mortal Kombat et celles de Star Wars avec son simili-Padawan qui bascule du côté obscur.

Mais là où Man of Tai Chi est intéressant, c’est pour son traitement anti-spectaculaire des arts martiaux. En s’intéressant à la philosophie du Taï Chi, Keanu Reeves fait surtout preuve d’une grande sincérité et de beaucoup de respect pour son sujet. Les bastons ont ainsi bénéficié d’un soin tout particulier, avec une mise en scène travaillée, un montage qui permet la lisibilité, sans oublier l’expertise du cinéaste hongkongais réputé Yuen Woo-ping (qui a entre autres chorégraphié les combats des films Matrix et Kill Bill). Ça vaut donc largement le cabotinage de Keanu Reeves qui tente de jouer le méchant psychotique.