Juste une dernière danse
« Nous allons à Budapest, et ce ne sont pas des reshoots, mais de nouvelles séquences. C’est un nouveau tournage. Vous savez, ils doivent protéger la franchise« , racontait l’acteur Ian McShane dans The One Show en février 2024, un an après le tournage principal de Ballerina. Quelques mois plus tard, un article de The Wrap révélait l’ampleur du désastre : les acteurs et les équipes techniques auraient été réquisitionnées pendant 3 mois supplémentaires (!)… à l’exception de Wiseman, accusé selon des sources de ne pas être à la hauteur sur le plan de l’action.
L’estimé Chad Stahelski, réalisateur attitré de la saga qui a pris en charge ce tournage additionnel, a eu beau rassurer la presse américaine avec toute la force de persuasion promotionnelle dont il est capable, le long-métrage a eu droit à un sacré ravalement de façade. Difficile de dire s’il a « protégé » une saga qui a de toute manière viré au grand n’importe quoi grandiloquent depuis belle lurette. Mais elle a effectivement préservé un peu de son pouvoir divertissant, voire de son capital sympathie.

Le scénario, en tout cas, est dans la lignée du dernier John Wick, c’est à dire cataclysmique. Les plus cyniques rétorqueront que tout le monde s’en contrefout, mais ce n’est visiblement pas l’avis des scénaristes de la franchise, qui persistent à tartiner sur l’écran leur mythologie débile avec ses sociétés secrètes d’assassins à peu près aussi discrètes qu’un enfant de 14 ans à une projection de Minecraft.

Dancer in the Dark
Comme dans les deux précédents volets, les assassins constituent un bon 60 % de la population occidentale, les 40 % restant faisant office de figurants qui ont pour seul réflexe de s’accrocher à leur verre quand une demi-dizaine de gorilles s’entretuent dans leur boite de nuit. On s’habitue à tout, il faut croire. La palme du ridicule étant remportée par l’entrée… design du nouveau Continental de Prague, monument de sobriété.
Blague à part, dommage que Wiseman et/ou Stahelski n’aient pas profité de ce pas de côté pour explorer d’autres aspects de leur univers pseudo-étendu, définitivement allergique aux anti-héros depuis le troisième opus. La cruelle Ruska Roma devient une énième agence secrète, meurtrière et bienveillante (un concept en soi) à la philosophie pour le moins caricaturale, luttant contre un nouveau clan d’hommes de main anonymes. Les dialogues tentent pourtant de donner un peu le change en évoquant une secte crypto-fasciste. Une vague diversion tout au plus.

Les méchants menés avec ferveur par Gabriel Byrne ne sont que des antagonistes génériques de plus dans la liste d’Ana de Armas, embarquée dans une histoire de vengeance ahurissante de lourdeur où surnagent des personnages ahurissants d’inutilité. Mention spéciale à Catalina Sandino Moreno, Sharon Duncan-Brewster et surtout à Norman Reedus, qui a presque autant de temps d’écran dans les bandes-annonces que dans le film.
Bonne nouvelle toutefois : Ballerina a le mérite de rester sous la barre des deux heures et surtout de garder un rythme soutenu, nous empêchant de piquer du nez entre deux bastons.

Danse macabre
Miracle : les séquences d’action de Ballerina sont assez amusantes pour rattraper les velléités narratives de plus en plus racoleuses de la saga. Certes, les chorégraphies ne sont pas au niveau des meilleurs morceaux de bravoure de Stahelski et les auteurs manquent là aussi l’opportunité de diversifier un peu la formule.
Forcément moins assurée et puissante que son modèle, Eve (appréciez la subtilité de la référence, soulignée à l’oral dans le film…) n’a pas un style martial foncièrement différent pour autant. La note d’intention : quand on lui conseille de jouer de ses faiblesses et de « se battre comme une fille », elle se contente d’envoyer un gros coup de pied dans les valseuses de son adversaire. Subtil. Cette héroïne en construction n’est qu’une sous-John Wick parmi d’autres, qui restera d’ailleurs dans son ombre durant tout le climax.

Heureusement, les séquences de bastons sont à peu près aussi débiles que le reste et les chorégraphies un poil moins inspirées sont compensées par une pluie de gimmicks impromptus. Eve se bat à coups de marteaux, de patins à glace, de grenades, de lampe… Bref de tout ce que les scénaristes ont placé sur son chemin. Tant et si bien qu’elle est forcée de se battre à deux reprises dans deux armureries différentes !
À chaque arme improvisée sa petite idée de mise en scène, son gag visuel. Une générosité inattendue culminant dans un climax qui ose enfin changer un peu de décor. Le clou du spectacle : un duel au lance-flamme franchement jouissif, le sound design transformant le rôtisseur de saucisses en lance-roquette à bout portant.

On est loin, très loin du parfum de série B efficace qui se dégageait des deux premiers opus. Même amusants, les set pieces sont parasités par les clins d’œil forcés et les renvois respectueux aux codes sacrés de l’Église Wick (l’inclusion du Baba Yaga plombe vraiment le dernier acte, malgré une bonne idée). Mais une fois accepté qu’il s’agit désormais d’une franchise hollywoodienne comme une autre, on reconnaît volontiers qu’elle reste bien plus décomplexée que ses semblables.

Juste excellent. 2h pas vu le temps é.
ANA DE ARMAS qui interprète EVE figh au couteau , patin à Glace , flingue, tout ce qu’elle trouve pour aller jusqu’au bout de sa vengeance ⛸️🪓🔥🗡️
☆☆☆☆
Ok, vu il y a quatre heures, déjà oublié. C’est complètement crétin, mais finalement pas plus que John Wick 4, voire moins. Le scénario est aux abonnés absents, c’est juste une banale histoire de vengeance déjà vue un million de fois. Le génial Gabriel Byrne est malheureusement cantonné à un rôle de parrain totalement creux. Anjelica Huston est un peu plus présente… Mais on y va avant tout pour les gunfights et le gros délire du jeu de massacre, et là on en a pour notre argent.
On a un peu de peine pour Ana de Armas venue se fourvoyer dans ce foutoir débile mais bon, finalement c’est grâce à elle que le film e bien! On ne se lasse pas de la regarder cogner et dézinguer tout ce qui bouge, et son joli minois fait le reste. On pense sans arrêt à Nikita et d’ailleurs Anne Parillaud vient faire un petit caméo!
A part ça, presque tout a déjà été vu dans les quatre films précédents. Bon moment quand même avec le duel nawak au lance-flammes (avec une Ana qui ne se grille même pas un cil), les fights dans les armureries et certaines morts jubilatoires et burlesques qui n’ont rien à envier à Destination Finale!
Wiseman est assez place. Un yesman juste dans la moyenne.
Le meilleur dans le film est son affiche.
Vous etes durs Ecran Large; Allez écrire un scénario dans le métro sur votre tel portable à 15min de votre rdv avec la prod, j’aimerais vous y voir.
Prochainement ma critique qui va faire mal 💘🔪
Perso je l’avais pas :
Un spec script (ou speculative screenplay) est un scénario écrit à l’initiative de l’auteur, sans commande ni garantie d’achat. Il est rédigé dans l’espoir qu’un producteur, un studio ou une société de production le lira, l’aimera et décidera de le financer ou de l’acheter.