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Adolescence sur Netflix : Jamie est-il coupable ? Explications du créateur de la série

Par Alexandre Janowiak
22 mars 2025
© Netflix

Dans la série de Adolescence, Jamie, un adolescent de 13 ans, est accusé de meurtres, mais est-il coupable ? Explications.

On pensait que The Electric State serait l’événement de la semaine du 10 mars sur Netflix avec son énorme promo, son casting ultra-populaire et évidemment son gros potentiel de film de science-fiction. Problème, The Electric State a très mal démarré sur le N rouge (surtout à son échelle), en dévoilant des audiences du même niveau que Rebel Moon : Partie 1 de Zack Snyder, soit l’un des gros flops de Netflix ces derniers mois.

En vérité, le phénomène a pris ailleurs, du côté des séries avec l’excellente Adolescence, visionnée 24,3 millions de fois sur la plateforme en seulement quatre jours (soit un meilleur lancement que le carton The Night Agent par exemple). Il faut dire que la série a reçu un accueil dithyrambique de la part de la critique. Désormais, ce sont les abonnés qui discutent énormément de ce drame en quatre épisodes, tournés uniquement en plans-séquences, sur les réseaux sociaux.

Sauf qu’étonnamment, une question revient souvent : Jamie, l’adolescent de 13 ans accusé de meurtres, est-il coupable ? On fait le point. ATTENTION SPOILERS !

Owen Cooper dans Adolescence
Alors, coupable ?

la série du moment

On ne va pas mentir, lorsqu’on a lancé Adolescence, on s’est rapidement demandé : est-ce que Jamie est coupable ? Le jeune homme se fait arrêter par la police chez lui, devant les yeux de sa famille abasourdie, avant d’être conduit au commissariat et interrogé par les enquêteurs. On pensait que la série jouerait longtemps sur le suspense de sa culpabilité durant ses quatre épisodes. Sauf qu’en fait, au contraire, les créateurs Jack Thorne et Stephen Graham ont décidé de révéler toute la vérité dès la fin de ce premier épisode.

En effet, alors que Jamie nie les faits devant la police et son père, les enquêteurs montrent une vidéo où il poignarde violemment et à plusieurs reprises la victime. En quelques secondes, la série supprime donc tout suspense et la messe est dite. Par la suite, Adolescence cherchera simplement à comprendre ses possibles motivations, ausculter les conséquences psychologiques sur son entourage, ausculter une génération…

Faye Marsay et Ashley Walters dans Adolescence
Une scène qui ne e pas par quatre chemins

Malgré tout, il semble que la fin de l’épisode 1 n’a pas été comprise par tous les spectateurs puisque nombre d’entre eux se demandent bizarrement si Jamie a bien commis le meurtre. Pour ceux qui avaient des doutes, la réponse est donc limpide : oui, Jamie est bien coupable du meurtre. Et ce, même s’il reste évidemment quelques mystères autour de son acte. Interviewé par Première, lui demandant si Jamie avait toujours été coupable dans son esprit, Stephen Graham a répondu ceci :

« Oui. Depuis le départ, il était coupable et il n’a jamais été question qu’il en soit autrement. Adolescence n’a pas été conçue comme un whodunit. La vraie question est de comprendre pourquoi il a fait ça. Et je crois qu’on est assez honnête dans notre réponse : on ne sait pas vraiment pourquoi il a fait ça, au bout du compte. On n’a pas toutes les réponses. Mais on voulait faire comprendre quelque chose au public… »

Stephen Graham et Owen Cooper dans Adolescence
La vérité qui frappe de plein fouet

Et c’est vrai qu’assez habilement, Adolescence n’a jamais la prétention de savoir exactement pourquoi Jamie tue sa camarade de classe. Elle ouvre des pistes de réflexion sur son geste, sur l’origine de sa violence… sans rien affirmer, pour éviter de tomber dans une forme de caricature ou de leçon de morale qui serait moins pertinente. Stephen Graham a d’ailleurs précisé ses intentions, toujours pour Premiere :

« On voudrait que la série puisse être une étincelle qui ouvre le dialogue à la maison. Ou même à l’école. Voire au sein du Gouvernement. Parce qu’il y a des sujets dans la série qui déent le cadre familial et qui mériteraient d’être légiférés. On ne donne pas de réponse précise, parce qu’il n’y a pas qu’une seule réponse à tout ça. Il faut ouvrir le débat pour trouver des solutions.

On a le sentiment que la crise sur les réseaux est profonde et empire de jour en jour. Nos jeunes garçons se retrouvent livrés à eux-mêmes face à ces réseaux et notre responsabilité est de les aider. »

Pour vous faire votre propre avis sur Adolescence, la série est toujours disponible sur Netflix.

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sephirel
sephirel
il y a 2 mois

Sur la vidéo, on voit bien Jamie « frapper » Katie, mais on ne voit pas d’arme et il la « frappe » au même endroit, or dans les épisodes qui suivent, on apprend que les coups de couteau sont repartis sur tout le corps de Katie, poitrine, jambe, fesse et ventre. Moi, j’aimerais une suite qui éclaircisse complètement ça …..ce n’est que des détails pour certain mais moi, je dis qu’il y a matières à cre non ? Est-ce lui, oui ou non, l’un de ses amis ou quelqu’un d’autres ? (l’homme au magasin qui dit que dans les plaies il y aurait des morceaux d’os et que ce n’est pas compatible avec un couteau et qu’il aurait vu les photos du cadavre, la police partage-t-elle se genre de photo au public ou était-il sur les lieus).

Joey Joe Joe Jr Shabadoo
Joey Joe Joe Jr Shabadoo
Abonné
il y a 2 mois

On voudrait que la série puisse être une étincelle qui ouvre le dialogue à la maison

Et bien, félicitations M. Graham, nous avons é une soirée à débattre de votre série. Et non pas de savoir si Jamie était coupable (la série laisse peu d’ambigüité là-dessus). Mais bien des mécanismes qui l’ont mené là. Des similitudes (ou pas) qu’on retrouve dans notre quotidien. Des réactions qu’on peut avoir dans certains contextes, notamment de harcèlement. De la mesure avec laquelle un parent influe sur la trajectoire de son enfant. Jamie, au-delà de mentir à la police et à ses parents, se ment avant tout à lui-même et c’est peut-être ce qui est le plus difficile à comprendre et à gérer.

Merci EL pour cette excellente recommandation, c’est votre critique qui nous a donné envie de regarder.

Comme vous le dites d’ailleurs dans votre critique, l’intérêt véritable d’une saison 2, serait de nous donner le point de vue de la victime et de son entourage, seule réelle frustration de cette série, mais le dispositif ne le permettait pas vraiment ici.

Franken
Franken
Abonné
il y a 2 mois

Je ne comprends même pas cette interrogation.
C’est sur la culpabilité que sont construit les 4 épisodes. 

kelso
kelso
il y a 2 mois

Je comprend le doute de certains, car sur la vidéo surveillance on ne voit pas son visage, juste quelqu’un avec une capuche qui donne on dirait des coups de couteaux. Une amie m’à dit la même chose, comme quoi c’est dommage que à la fin on ne sait pas si c’est vraiment lui. Je pense que c’est fait exprès qu’on ne le voit pas vraiment pour laisser le doute.

lepere
lepere
il y a 2 mois

franchement moi j ai bien aimer le debut mes malheureusement comme beaucoup de film il n y a pas de fin alors franchement mettait des film qui se finissent bien et ou y a une fin sa m éviter de le trouver nul

Blutch
Blutch
il y a 2 mois

C’est la qu’on voit la force de la série.
Alors certes il y a des trous dans la narration qui peuvent être frustrant même si au final ça ne change rien avec la vidéo (ont il retrouve le couteau fournit par son pote, ou sont les vêtements autre que la paire de chaussure… ). Certains attendent une seconde saison avec le procès à ce que j’ai vu également ou d’autres aimeraient voir les répercussions sur la famille de la victime.
Mais Stephen Graham le dit lui même et c’est peut être une déception chez certains spectateur mais le sujet de la mini serie n’est pas l’enquête (comme ça pouvait l’être pour une autre série Britannique phénomène en son temps comme Broadchurch) puisque des la fin du premier épisode il n’y a aucune d’ambiguïté confirmé ensuite par l’appel téléphonique dans le quatrième episode.

Le sujet est autre : s’interroger sur ce qu’on en pareil cas, quel sont les différentes raisons qui peuvent amener à cet acte, les répercussions pendant et ensuite, comment amener un mineur à se confesser, quels sont les moyens mis en œuvre pour y arriver.
D’ailleurs j’ai vu que même le premier ministre anglais Starmer qui a deux ados à ce que j’ai compris va s’intéresser à cet aspect.
Enfin bref, c’est très bien fait et la façon de procéder (en plan séquence) est très immersive.
J’espère aucune suite, remake ou autre.
Il est par contre certains que le procédé de mise en scène sera repris à plus ou moins bon escient hélas.