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À l’aube de l’Amérique : la fin mortelle expliquée par le réalisateur de la série Netflix

Par Jacques Laurent Techer
13 janvier 2025
© Canva Netflix

Le réalisateur Netflix, son ambitieuse et brutale fresque western sur la naissance des États-Unis. ATTENTION SPOILERS !

Depuis la fin de l’âge d’or du western dans les années 1960, le genre connaît un renouveau notable. Des œuvres contemporaines comme Les Huit Salopards de Quentin Tarantino témoignent de la renaissance d’un genre longtemps considéré comme moribond.

Si une bande-annonce prometteuse pour la série Netflix, le western a reçu un accueil critique mitigé. Sa conclusion, en particulier, a laissé de nombreux spectateurs perplexes. Le réalisateur Peter Berg a récemment apporté des éclaircissements sur cette fin assez radicale.

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Une fin brutale pour À l’aube de l’Amérique

À l’aube de l’Amérique nous transporte en 1857, une période charnière de l’histoire américaine marquée par des tensions entre colons, autochtones et communautés religieuses. La série se distingue par sa représentation crue et réaliste de la violence de cette époque, un choix délibéré de Peter Berg pour illustrer la brutalité de la conquête de l’Ouest. La fin de la série, en particulier, a été source de confusion pour de nombreux spectateurs.

Dans le dernier épisode, le personnage d’Isaac, interprété par Taylor Kitsch, trouve une forme de rédemption en sacrifiant sa vie pour protéger Sara (Betty Gilpin), son fils Devin et la jeune native américaine Two Moons. Cette décision vient comme l’ultime acte d’expiation de la lutte intérieure d’Isaac, déchiré qu’il était entre son é violent et son désir de protéger cette famille de remplacement.

Jusqu’ici tout va bien

Au micro de Netflix’s Tudum, le réalisateur Peter Berg a expliqué que cette scène de la mort d’Isaac a été particulièrement douloureuse pour lui, non pas parce qu’Isaac meurt (il connaissait dès le départ la fin de ce personnage), mais parce que Taylor Kitsch (qui interprète Isaac) est un de ses amis, et que le voir mourir, même de façon factice, l’affectait profondément :

« C’est triste. C’est un aspect du cinéma dont on ne parle pas assez. Je n’avais aucun problème avec la mort d’Isaac, mais voir Taylor mourir et réaliser qu’il est mon ami et que mon ami va mourir un jour, c’est quelque chose que vous ne pouvez jamais… Ça m’est déjà arrivé parfois dans ma carrière, en tant que réalisateur. Il l’a bien pris, mais je pense qu’il a probablement cru, jusqu’à ce que nous terminions ce jour-là, que nous pourrions changer d’avis – et il pense peut-être encore qu’il n’est pas trop tard pour revenir en arrière et faire quelques reshoots rapides. »

C’est le nouveau Preacher ?

Après la mort d’Isaac, Sara décide de renoncer à son projet initial de redre Crooks Springs. Elle choisit plutôt de partir vers la Californie avec Devin et Two Moons, ce qui symbolise pour elle une nouvelle quête de liberté et d’indépendance. Berg a révélé que ce choix devait refléter la résilience et la détermination des pionnières de l’époque, prêtes à tout pour offrir un avenir meilleur à leur famille.

Avec la mort d’Isaac, c’est comme si la force de ce personnage était transmise tacitement à Sara. Un message fort, certes, mais porté par un discours proto-féministe plus que bancal, puisqu’il présuppose que pour être forte, Sara doit devenir symboliquement un homme…

C’est Nosferatu ?

« C’est presque comme si [Isaac] était l’incarnation physique de quelque chose que Sara a ressenti à l’intérieur d’elle toute sa vie. Elle n’a juste jamais été autorisée à l’incarner. J’ai pensé à l’idée d’illustrer cette sortie de son Isaac intérieur. Sara a toujours su qu’elle était forte, mais maintenant [qu’Isaac est mort] elle a une force supplémentaire. « Je peux survivre. Je vais être responsable de mon fils et de cette jeune fille. Et nous allons trouver une solution à ce problème ». »

Les six épisodes d’À l’aube de l’Amérique sont disponibles sur Netflix depuis le 9 janvier 2025.

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Franken
Franken
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il y a 4 mois

Pfiouuu. On comprend mieux d’où vient l’indigence émotionnelle de cette mini-série quand on lit ce genre de niaiserie…