SILO… action !
Avec le premier épisode de sa saison 2, Silo reprend sur les chapeaux de roue. En nous transportant dans un autre silo (le 17) que celui de la saison 1, au plein cœur d’une révolte qui va provoquer la mort de toutes les personnes s’aventurant à l’extérieur, la série showrunnée par Graham Yost développe un peu plus son univers. Non seulement, il dessine des éléments dont nous n’avions pas connaissance en tant que spectateurs, mais relit rapidement la situation avec la nouvelle aventure de Juliette Nichols (Rebecca Ferguson).
Désormais dehors, l’ex-ingénieure et shérif tombe sur les cadavres du silo de cette introduction (sur des notes de musiques proches des thèmes de Blade Runner 2049) et découvre les conséquences de l’apocalypse. Combien de temps sépare la révolution et son arrivée ? Mystère. Une vérité funeste s’ouvre en tout cas à elle et avec une mise en scène très immersive, au plus proche du personnage, Silo nous transporte dans un monde nouveau, à la fois angoissant et captivant. C’est l’une des plus grandes forces de cette saison 2, ce premier épisode quasiment muet (hormis quelques flashbacks) où Juliette explore l’inconnu.

C’était clairement le meilleur moyen de raccrocher les wagons le plus habilement après l’énorme cliffhanger de la fin de saison 1 (la survie de Juliette, la découverte des dizaines de silos…) et de rapidement révéler certains secrets cachés par les têtes pensantes. L’exploration de ce silo dévoile un peu plus l’étendue de la machination tout en restant étrangement familière puisqu’il s’agit en vérité d’un silo identique à celui que l’héroïne a quitté quelques heures plus tôt (le 18).
Et si elle ne sait pas vraiment ce qui a poussé les habitants à s’y révolter, le spectateur a déjà une petite longueur d’avance sur elle et se pose une question : les événements décrits dans les premières minutes présagent-ils du futur chaos qui grogne dans le silo 18 dirigé par le maire Bernard Holland (Tim Robbins) ? C’est justement le double fil rouge de la saison 2 qui jongle, d’un côté, avec les pérégrinations de Juliette (et ses rencontres) dans ce silo 17 en quasi-ruine et, de l’autre, la révolte grandissante des habitants de son silo d’origine.

SILO REVOLUTIONS
Avec dix épisodes au compteur, cette deuxième saison approfondit de nombreux éléments, dont plusieurs personnages ionnants (en particulier le nouveau shérif). Plus encore, avec le soulèvement populaire du silo original, Graham Yost en profite pour étoffer la méfiance globale, entre des conspirations politiques, manipulations judiciaires, manœuvres autoritaires et autres complots, le tout sur fond d’une mythologie très poussée sur les origines de l’immense bunker.
Malheureusement, malgré ce programme alléchant, la saison 2 rate régulièrement le coche. En effet, le va-et-vient narratif permanent entre la quête de Juliette et la mutinerie civile ne fonctionne jamais totalement. Sur une bonne moitié de la saison, la série tourne trop en rond pour pleinement captiver et subit une perte de dynamique constante, les intrigues étant trop rarement relancées par quelques twists ou cliffhangers.

C’est d’autant plus agaçant que la série repose pourtant sur des personnages forts. Outre le maire de Tim Robbins (d’un pragmatisme de plus en plus machiavélique), Robert Sims, incarné par Common, est sans doute l’un des personnages les plus réussis. Promu à un poste bien plus conséquent, il est tiraillé entre sa fonction autoritaire parfois illégitime et son intégrité personnelle (et familiale). Sa complexité morale devient l’un des marqueurs de cette saison 2, tous ses questionnements reflétant les réflexions éthiques de justice et de vérité qui animent le silo.
Suivre son parcours est donc palpitant, mais la série manque de faire des choix. En s’attardant sur un trop grand nombre de personnages, elle oublie parfois de donner une dimension encore plus majeure à ses piliers (dont Robert Sims par exemple). Ainsi, la lenteur de leurs actions ou évolutions freine vraiment l’ensemble des intrigues principales, elles-mêmes largement égratignées par des sous-intrigues assez pauvres, voire légèrement répétitives avec la saison 1 (le père de Juliette entre autres).

DISTRICT 18
Vu la richesse de la série, sa beauté visuelle (les effets spéciaux sont toujours à la pointe) et sa densité narrative, c’est forcément décevant car incontestablement, Silo a matière à aller plus vite. Pour preuve, l’accélération des derniers épisodes est salvatrice. En brusquant les personnages, les relations et les certitudes, Silo renverse enfin la table pour donner quelques réponses bienvenues aux spectateurs tout en épaississant son mystère avec les ultimes secondes du dixième épisode, teasant un peu plus l’étendu du lore.
À ce petit jeu, tout l’épisode 9 rebat largement les cartes (notamment du côté de Juliette) changeant notamment de perspectives pour mieux explorer de nouveaux horizons. Voir la série subir de telles montagnes russes narratives et rythmiques est donc particulièrement déstabilisant. Comme si Apple TV+ et le showrunner retardaient volontairement l’échéance pour meubler la série censée se terminer au bout de quatre saisons. Avec un peu de chance, c’était un sacrifice nécessaire pour obtenir une saison 3 bien plus explosive et encore pleine de suspense.
Un nouvel épisode de Silo saison 2 chaque vendredi sur Apple TV+ en à partir du 14 novembre 2024

Que ce soit dans la critique ci-dessus ou dans les commentaires en-dessous, je suis toujours effaré de lire des phrases comme « Silo a matière à aller plus vite« …
Comme si tout devait être mené à fond la caisse, sans prendre le temps de contempler (pourtant les décors, costumes etc… sont magnifiques), de comprendre et de s’interroger (sur la richesse psychologique de la plupart des personnages), de se laisser imprégner par la musique très immersive, les ambiances, la lumière et l’éclairage…
Est-ce que c’est parce que les gens qui regardent des séries aujourd’hui ne savent plus ce que c’est que de er de longs moments à dévorer des romans de SF ou de Fantasy, comme ceux (justement) d’Hugh Owey, de William Gibson, ou de Georges R R Martin ?
La lecture au long cours demande une attention (pour ne pas dire une concentration) qui serait aujourd’hui au-delà des capacités des gens ?
Ils ont besoin d’action constante, de mouvement continu, de divertissement effréné ?
Si vous connaissez une autre explication, je serais heureux de l’entendre car celle-ci est bien triste…
Très déçu de cette saison 2, c’était d’un ennui total avec des intrigues vraiment pas ionnantes.
Critique ultra généreuse.
Cette s2 était pourtant d’un ennui considérable et a balayé toutes les bonnes impressions que l’on s’étaient forgées en s1.
Pas tenu plus de 4-5 épisodes tellement l’intrigue faisait du surplace avec des dialogues creux et un casting pas investi. Et j’en connais pas mal qui ont lutté aussi pour tenter de terminer cette saison.
1er épisode de la S2 tellement ch.ant que j’ai jeté l’éponge! Sans regrets.
Alors, moins enthousiaste.
j’ai quand même l’impression de voir l’adaptation de Fallout en pièce de théâtre, tant par les décors très peu variés (à part 1 trempette 1 fois par épisode, faut le rentabiliser le bassin ^^) / assez cheap, que sur les dialogues.
Et avoir des schémas narratifs, vus, revus, rerevus… (après c’est surement moi qui ait vu trop de séries…).
Reste qu’elle se regarde quand même bien. Mais pas plus selon moi.
Saison 2 : Quand l’adaptation s’éloigne de l’œuvre originale
La deuxième saison de cette série tant attendue semble avoir pris un virage éloigné de son matériau d’origine, laissant les fans du livre avec un goût d’inachevé. Là où le récit littéraire brillait par sa profondeur et son rythme, la version télévisée s’autorise des libertés qui, malheureusement, n’apportent que peu de valeur ajoutée.
Une fidélité narrative mise de côté
Les scènes cruciales du livre, qui faisaient tout le sel de l’histoire, sont ici allègrement ées sous silence, parfois même totalement supprimées. À quoi bon ? Ce qui les remplace peine à convaincre, et on se retrouve avec des moments anecdotiques qui ne rendent pas justice à l’intrigue originale.
Une ambiance dystopique sauve les meubles
S’il fallait accorder un point positif, ce serait l’atmosphère dystopique, plutôt bien retranscrite. On y retrouve l’oppression et le malaise propres au monde décrit dans le roman. Mais au-delà de cette réussite visuelle et immersive, le reste s’effondre comme un château de cartes. Une seule bonne note dans une partition autrement bancale.
Des incohérences qui agacent
Prenons l’épisode 4 de cette saison, véritable pierre d’achoppement. Sans trop dévoiler l’intrigue, disons simplement que certains choix créatifs laissent perplexe. Un exemple marquant ? Le personnage de Solo, décrit dans le livre comme un ermite solitaire ayant survécu des années en mangeant des conserves périmées, apparaît ici musclé et en pleine forme. Une incohérence criante qui fait perdre toute crédibilité à la situation. Et ne parlons même pas de la scène sous l’eau, qui frôle l’absurde.
Un conseil pour les puristes
En conclusion, pour pleinement apprécier cette série, mieux vaut ne pas avoir lu le livre. Car si la série peut séduire les novices par son univers visuel, elle risque de frustrer ceux qui espéraient retrouver la richesse et la complexité de l’œuvre originale. Une adaptation qui divise et qui, au fil des épisodes, semble s’éloigner toujours plus de son essence littéraire.
Bon en tout cas l’épisode 1 est vraiment bien. Après le fait d’avoir lu les bouquins entre la saison 1 et la saison 2 me rend la vision des épisodes encore meilleure !
Série extraordinaire
Silo une série qui rapporte du blé.