LA POP CULTURE EN TOILE DE FOND
Si par avance vous nous preniez pour des personnes de mauvaise foi, sachez que Bryan Intihar, directeur de la création sur Spider-Man a confié, via le Telegraph, s’être inspiré de la formule Batman : Arkham. Non pas pour faire un vulgaire copié/collé mais simplement pour rendre l’expérience de son jeu inoubliable : « Je regarde la qualité, je voulais que les gens apprécient d’y jouer. Sans parler du fait, que je rêvais de réaliser ce fantasme d’être Batman ».
Chose que Bryan Intihar réalise remarquablement bien au travers de son Spider-Man, déant même l’objectif d’incarner purement et simplement le new-yorkais bondissant. A contrario d’un Batman : Arkham, où l’alter-égo de Batman, Bruce Wayne, était une entité quasi-inexistante, Spider-Man bénéficie d’une réelle profondeur autour de son interprète Peter Parker. Lequel se montrera plus vulnérable, fragile, sentimental et somme toute, humain, lorsqu’il enlèvera son masque de super-héros. Avec énormément de brio, Spider-Man parvient à toucher la corde sensible et à nous émouvoir tout en nous livrant en parallèle une expérience vidéoludique puissante et terriblement intense.
Au travers d’une histoire poignante, d’une mise en scène léchée et d’une très belle facture graphique (malgré quelques jolis glitchs et bugs), Spider-Man parvient à la fois à dépoussiérer le personnage tout en lui rendant un hommage saisissant. Si on ne s’épanchera pas plus longtemps sur les multiples easter eggs dont regorgent le jeu (la scène du métro issue de Steve Ditko ou encore des clins d’œil à d’autres Marvel avec la tour des Avengers), on applaudira en revanche Insomniac pour avoir réussi à créer sa propre vision du personnage. Et ce, sans jamais dénaturer les traits de caractère du protagoniste. Ainsi Peter Parker est reconverti en tant que jeune scientifique surdoué travaillant avec Otto, tandis que Mary Jane est une journaliste pour le Daily Bugle.
Amas cellulaire entre les deux premiers opus de la trilogie Sam Raimi, aux aventures liées aux comics de The Amazing Spider-Man, de la période Brand New Day (première apparition de Martin Li, alias Mister Negative, de ses démons intérieurs et du Centre F.E.A.S.T), Swing Shift, ou encore Ultimate, Spider-Man puisent en chacune de ses inspirations la clef de leur réussite.
Quand les deux Spidey se rencontrent
UNE ARAIGNÉE DANS LA VILLE
Si on souhaite titiller les défauts qui peuplent les quelques recoins de Spider-Man, puisqu’il y en a malgré tout, on pourrait s’accorder à dire que le titre d’Insomniac ne réinvente pas le genre de l’open-world mais copie avec grandiloquence les succès qui ont fait la recette de son éditeur (Uncharted 4 : A Thief’s End ou encore Horizon : Zero Dawn pour ne citer qu’eux).
Basé sur une structure classique : fil rouge autour d’une histoire principale, quelques quêtes annexes, missions secondaires classiques et collectibles à récupérer disséminés aux quatre coins de la zone, Spider-Man parvient toutefois à donner un brin de fraîcheur au côté secondaire du jeu. Notamment dans sa quête des jetons nécessaires à l’obtention des costumes, divers objets et gadgets, mais qui se révèle être plus anecdotique et optionnelle qu’obligatoire.
La balade n’a jamais été aussi plaisante
Cependant, en réussissant à distiller au compte-goutte chaque défi, mission et activité annexe, Spider-Man parvient à trouver le juste milieu entre le redondant-rébarbatif et la soif de nouveauté. De plus, le caractère évolutif de la ville, caractérisé entre autres par la présence d’ennemis différents en fonction de votre avancée dans l’histoire, complète savamment ce dosage entre histoire principale et histoire annexe. Lesquelles, justement, nous donnent parfois de sympathiques histoires à retracer.
A l’instar d’un Batman : Arkham, Spider-Man propose quelques missions secondaires autour des personnages phares de l’univers. On pense notamment à Black Cat, qui disperse peluches et autres indices aux quatre recoins de la Grande Pomme. Somme toute, Spider-Man emprunte à bon nombre de jeux référents, peaufinant et améliorant au maximum son gameplay afin de proposer la meilleure expérience vidéoludique possible. On regrette toutefois une difficulté assez mal dosée, puisque finir le jeu en mode difficile sera d’une facilité (ou d’une banalité) assez déconcertante.
DES (É)TOILES À HOLLYWOOD
Sur cet aspect, l’un de ses points forts repose essentiellement sur son aventure et sa mise en scène incroyablement léchée, follement dynamique, et aux proportions sentimentales dantesques. Visuellement et techniquement, c’est propre. La photographie est d’une beauté incroyable, surtout lors des ages au crépuscule, jouant sur un effet de lumière mordorée et une 3D impeccable. La claque visuelle est d’autant plus présente lors des gros plans, lorsque le jeu adopte pratiquement un photo-réalisme proche d’un blockbuster. Sans doute que certains d’entre vous diront à voix basse que « c’était sympa ce petit film de 15 heures autour de Spider-Man », et ce sera là une observation pas totalement erronée.
Sans compter les références à la trilogie de Sam Raimi, Spider-Man s’appuie surtout sur une dynamique endiablée et jouissive. Que ce soit lors des cutscènes au graphisme parfois époustouflant, des combats de fin de niveaux (remarquable affrontement entre Spider-Man et Otto Octavius), que du déplacement de building en building dans les rues de la mégalopole, Spider-Man transpire d’une envie folle de nous emporter dans sa dynamique. Ce niveau de polissure se retrouve notamment autour des animations de Spider-Man : fluide, élastique, libre. Incarner le super-héros n’a jamais été aussi satisfaisant et gratifiant.
Rajoutez au moins deux bonnes heures au total sur le mode photo
A côté de son action pêchue, Spider-Man offre aussi un développement réussi sur son personnage principal et ses protagonistes secondaires. Finement écrit, terriblement touchant, on ne peut que vous donner un parfait exemple en la matière avec la relation entre Peter Parker et Otto Octavius. Laquelle prend une tournure terriblement dramatique et profonde lors de la dernière partie du scénario. A contrario, le personnage de Mary Jane, est plus arrondi et plus intéressant que dans les comics, tandis que les interventions de Jonah Jameson sont toujours autant cyniques, à la hauteur de son personnage odieux et complaisant. Mention spéciale à Miles Morales, qui se dévoile petit à petit avant d’exploser aux trois quarts de l’histoire.
SIXIÈME SENS
Mais bien évidemment, une jolie carte graphique et un beau level design ne tiendraient jamais le choc sans un gameplay de choix pour les ers derrière. Comme énoncé un chouïa plus haut, Spider-Man offre lors de ses mouvements, de ses déplacements, de ses attaques et de ses finish moves une liberté follement addictive. D’autant plus lorsqu’on voit que les développeurs ont créé des animations spécifiques à certaines situations (escalade le long d’un escalier de service, age sous une citerne d’eau ou sous un panneau publicitiaire).
Enfin le costume du Spider-Man noir
Et même si le système de montée de niveaux est en tout point classique (valoriser de l’expérience au travers de défis et d’acrobaties afin de décrocher de nouvelles compétences), l’arbre des capacités donne un choix multiple à celui qui voudra incarner Spider-Man d’une façon différente. Une pluralité d’options et des tactiques variées (choisissez l’infiltration, la force ou la défense), qui se décupleront au fil de l’histoire et laisseront planer un sentiment de puissance et d’affranchissement tout au long de l’aventure. On regrettera ces moments où l’opus ne nous laisse pas aller au bout des choses, notamment lors des phases d’infiltration avec une IA assez rudimentaire.
Et on regrettera encore plus la sous-exploitation des vilains de l’opus. Hormis Martin Li qui bénéficie d’un traitement intéressant et potable, étant donné qu’il est tout de même au centre des deux-tiers de l’intrigue, le groupe des Sinister Six ne vient qu’au troisième et dernier tiers de l’aventure. Un énorme pincement au cœur pour le fan de la saga à ce moment précis de l’aventure. D’autant plus que les arcs narratifs de ces vilains sont expulsés tellement rapidement qu’ils ne peuvent que laisser le joueur sur sa faim.
Rayan
J’avance pas mal dans le jeu mais je dois dire que si il presente enormement de qualité, malheureusement il ne tient pas la distance avec yn Arkham
– deja les combats sont beaucoup plus intuitifs, variés et interessants dans Arkham
– le nombre de conneries a recuperer sur la carte augmente vraiment artificiellement la durée de vie du jeu qui en fait n’est pas hyper long sans ca (et puis chopper les pigeons, faire les stations de recherche ou trouver les peluches de Black Cat … c’est franchement pas le plus excitant)
en revanche le scenario, s’il peine a decoller devient ensuite vraiment interessant et prenant !!! Les allusions a l’univers Marvel sont cools, le caractere blagueur de Spiderman est tres bien respecté (« je balance mes toiles ou je veux et c’est souvent dans la gueule » j’adore !!!), les scenes scriptées sont super bien foutues …
bref pour un coup d’essai c’est cool, en esperant qu’il y ait une suite qui gommera les quelques defauts et pourquoi pas d’autres SH dans ce type de jeux
@Terry
Il y a beaucoup de jeux qu’on aimerait avoir le temps de traiter, mais comme dit plus bas : ce n’est pas une question d’envie, mais bien de ressources…
Autant pour moi, je n’ai jamais vu ces autres tests, ils ont du é outre ma vigilance 🙂 Un peu déçu néanmoins de ne jamais avoir vu de test de Legend of Zelda : Breath of the Wild, qui reste l’une des pépites de cette décennie, et qui aurait mérité un petit test.
Fini ce week-end, ce n’est pas du niveau d’un « Arkham » mais vraiment pas loin en terme de qualité et de fan service (peut-être trop pompé par moment ?).
Quelques petits défauts à soigner pour une suite et ça deviendra une grande série de jeux.
Parce que c’est surtout chez
Sony qu’il y a de grands jeux « cinématographiques » et de qualité. Il est excellent ce Spider-Man
@Terry
On a publié des tests de Jurassic World : Evolution, Star Wars : Battlefront II, Little Nightmares. On a consacré des dossiers à Mass Effect, Resident Evil, Half Life, Parasite Eve II. Et le test de Shadow of the Tomb Raider arrive dans les prochains jours. Donc Sony a beau être important dans l’actu, qu’on le veuille ou non : on ne s’en contente pas.
@Terry
Pour l’instant je dirais que ce sont les seuls à se rapprocher d’un aspect cinématographique, et à avoir énormément de succès.
@Terry
Bonjour,
Comme vous avez dû le constater, nous ne traitons l’actualité jeu vidéo que ponctuellement faute de ressource. Le choix des jeux dont nous faisons un test est laissé à l’appréciation des rédacteurs. Leur intérêt s’est porté récemment sur Spiderman et God of War, comme ils ont pu par le é s’intéresser à Tomb Raider ou Evil Within. Nous espérons un jour être en mesure d’être plus exhaustifs.
Pourquoi ne faites-vous que des tests JV sur des titres de chez Sony ? Simple question, mais que je me pose depuis un moment.