Alors que Theo James, révèle l’un des sens cachés du film d’horreur.
Adaptée d’une nouvelle de Tatiana Maslany, deux frères jumeaux tentent de maîtriser la malédiction qui pèse sur eux en la personne d’un singe mécanique avec une sale gueule.
Chaque fois que le singe est remonté (dans les deux sens du terme) et joue sa petite musique, quelqu’un qui e trée par un tour de e-e et repeint les murs par la même occasion. Mais au-delà des séquences à la fois gores et comiques occasionnées, le fameux primate automate recouvre, selon Theo James, un sens bien particulier qui permet une nouvelle lecture du film.

The Monkey et la métaphore du singe
Le singe mécanique, qu’il joue des cymbales ou, comme ici, du tambour, est une figure classique des films d’horreur (quand il ne représente pas l’intérieur de la tête d’Homer Simpson). Mais avec The Monkey, c’est la première fois qu’il est la véritable star d’une telle production, qu’il prend une telle importance dans l’histoire, et surtout un tel pouvoir sur la vie des personnages.
Or, même si l’aspect grotesque du singe est avant tout une image effrayante et amusante, il serait dommage de limiter un objet aussi étrange et fascinant à un simple gadget. Surtout dans une histoire tirée de Stephen King, auteur qui n’est jamais en reste sur les métaphores et les imageries mystérieuses. Theo James, star du film qui incarne les frères jumeaux Hal et Bill Shelburn, a discuté avec Oz Perkins du symbole de ce fameux singe tueur, et en a parlé au Hollywood Reporter dans une récente interview :
“Lorsque j’ai vraiment discuté avec Oz pour la première fois, pendant la préproduction à Vancouver, il m’a parlé de la métaphore du singe sur l’épaule. Peut-être que ça fait un peu prétentieux, dit comme ça, parce que le film est une comédie avant tout, mais il faut bien qu’elle ait une colonne vertébrale. Donc l’idée est qu’un morceau de votre histoire ou un traumatisme peut vous poursuivre toute votre vie. Hal représente quelqu’un qui essayerait de s’en débarrasser de façon honnête, tandis que Bill représente une personne terrifiée par la mort et par son propre é, et qui cherche l’immortalité au travers de son singe mécanique”.

Theo James fait référence à une expression anglophone, “to have a monkey on the back” (avoir un signe sur le dos, ou sur l’épaule), qui désigne le fait d’être constamment gêné ou angoissé par un problème persistant dont on ne peut se débarrasser qu’en le transférant à quelqu’un d’autre.
En cela, le singe du film est une métaphore parfaite de cette peur dont les jumeaux ne parviennent pas à se débarrasser depuis la disparition de leur père. De quoi se demander si l’objet mécanique existe réellement dans l’histoire, ou s’il n’est qu’une création de l’esprit des jumeaux pour donner corps à leurs angoisses. La question a été posée par The Hollywood Reporter à Theo James, qui y a répondu :
“J’aime cette idée. C’est un concept intéressant à envisager, mais la vérité, c’est qu’on a fait un film fun. Le but est de s’am devant avec des amis ou un public et de pouvoir rire et crier. Et je pense que valider entièrement ce concept rendrait peut-être les choses un peu trop théoriques.”

L’acteur n’adhère donc pas complètement à cette hypothèse, qui ôterait peut-être un peu du côté jouissif à cette idée qu’un singe mécanique est capable de sonner le glas de n’importe qui. Cela dit, il n’en perd pas de vue l’importance du symbole et de la métaphore dans les films d’horreur, qui permettent au spectateur de matérialiser et identifier ses propres angoisses et fascinations :
“[Oz Perkins] voulait créer un totem, une icône semblable à Buddha qui reste assise sagement pendant qu’on projette toutes nos peurs et nos jugements sur elle. C’est la raison pour laquelle les films d’horreur mettent souvent en scène des emblèmes inanimés terrifiants. Quand quelque chose est complètement vide et immobile, ça fait partie de la nature humaine d’y projeter tout ce qu’on peut et de se le voir renvoyé à la figure. Quelque part, on anime l’inanimé, et c’est un fascinant casse-tête propre à l’Homme.”
Voici de quoi nourrir la réflexion autour de The Monkey, un film drôle et gore avant tout, mais qui n’en oublie pas de proposer sa propre réflexion sur les tourments de l’âme humaine. The Monkey est à voir en salles depuis le 14 février 2025.