Mission : Imposssible – The Final Reckoning est enfin arrivé au cinéma, et le résultat est… incroyablement raté, d’une manière à la fois incompréhensible et fascinante. Mais que s’est-il é ?
Quand Tom Cruise s’est lancée dans l’aventure Mission : Impossible avec le premier épisode en 1996, c’était avec la ferme intention de prendre le contrôle de sa carrière avec une méga-franchise, notamment en assurant pour la première fois le poste de producteur. Force est de constater qu’il a largement atteint son objectif.
Presque 30 ans après, Tom Cruise alias Ethan Hunt a mené 8 épisodes de Mission : Impossible qui ont encaissé plus de 4 milliards au box-office. Il y a eu des hauts et des bas, et la machine a même failli s’enrayer après Mission : Impossible – Fallout en 2018 (aux alentours de 800 millions).
Sauf que la machine s’est à nouveau enrayée avec Mission : Impossible – Dead Reckoning en 2023. Malgré un budget record pour la saga (plus de 291 millions), le film a fait le plus petit score depuis… Mission : Impossible 3 (571 millions). The Final Reckoning a donc été clairement repensé et réécrit pour essayer de rectifier le tir, ce qui explique le changement de titre (adieu Dead Reckoning Partie 2) et les rumeurs sur son budget (dans les 400 millions).
Résultat : un Mission : Impossible 8 incroyablement bancal, qui déraille complètement autour de Tom Cruise. Mais comment expliquer ce crash en plein vol ? Est-ce la faute de Tom Cruise, du box-office, du studio, des fans ? Ou est-ce que c’était finalement le destin de la saga Mission : Impossible, dont la folle ascension ne pouvait que mal se terminer ?
Spoilers :
C’est à se demander si ce n’est pas l’Entité qui a réalisé ce film, tellement tout a l’air justement « écrit à l’avance ». Dès l’annonce des acteurs invités dans cet épisode, on pouvait sentir qu’on serait hyper à l’étroit.
Parce que caser Holt McCallany, Janet McTeer, Nick Offerman, Mark Gatiss (!!!), c’est avoir fait une razzia dans un magasin de bonbons – on avait eu aussi un conciliabule de ronds de cuir classes dans « …Dead Reckoning », mais juste le temps du (long) prologue et ensuite on les gaze basta !
Ajoutez-y le retour de Angela Bassett, dont l’ironie de mettre une ex directrice de la CIA en présidente des USA échappe complètement à Cruise et McQuarrie… et voilà un groupe, tous collés les uns aux autres, qui aurait mérité encore une fois de se faire humilier, histoire de se payer la fiole de bureaucrates aussi hors-sol que l’Entité… Pas de devenir des espèces de héros tourmentés de l’ombre, à même de célébrer la force de l’esprit américain (il n’y a qu’à voir le dialogue de sourds dans la scène avec les russes). Enfin surtout si on est une femme, même inuit – Cruise a été entouré par beaucoup de femmes dans sa jeunesse, mais ici ça reste quand-même un cliché…
Seulement voilà : quand on a de bons acteurs, on se sent obligé de leur donner quelque chose à jouer, et pas de la figuration (ben dans ce cas là, fallait des inconnus, on aurait avancé plus vite). Encore faut-il que ça soit bien écrit, et que ça s’insère naturellement dans la narration.
Plus loin, géographiquement parlant, les rôles des impressionnantes Hannah Waddingham et Katy O’Brian sont eux aussi trop sous-écrits, tandis que Tramell Tillman s’en sort un peu mieux en capitaine de sous-marin super affable.
En fait, quitte à avoir toutes ces guests, il aurait fallu qu’ils soient tous disséminés sur le chemin de Hunt et son équipe, comme des balises indiquant que l’intrigue avance bien – ou alors comme des obstacles.
L’IMF qui agit presque selon un mouvement en tenaille, devant se coordonner en étant séparés de leur chef par des milliers de km, symbole d’une confiance qui permet de se diriger à l’aveugle – ce qui correspond toujours au titre du précédent film…
Et tout ça pour nous vendre des séquences très codifiées, pas seulement dans l’histoire du cinéma (après tout, on a le droit de faire des variations), mais aussi dans la persona de Tom Cruise… qui n’est finalement pas bien originale, voire même rétrograde.
Ainsi Luther en deviendrait presque un « Oncle (de) Tom », en tout cas un simple archétype de vieux sage noir (à ses débuts, il était plus stylé que ça). Et on en trouve un petit exemple similaire chez le personnage de Bashir Salahuddin dans « Top Gun : Maverick ». Tiens justement, comme dans ce film on va er tout son temps à préparer une Seule mission, en lorgnant donc sur des séquences cultes du cinéma (le plan de Maverick, c’est l’attaque de l’Étoile Noire… la plongée de Hunt, c’est celle de « Abyss »), et d’autres qui sont juste ludiques (Maverick nous refait « En territoire ennemi », Hunt nous fait un show aérien digne du cinéma muet)…
Mais ce que ces deux films racontent en sous-texte ? C’est à dire rappeler qu’on peut faire confiance à l’analogique et à l’instinct humain… et aussi voir Cruise être invité à prendre la porte, si possible les pieds devants ?
Dans les deux cas, ça ne sera pas traité de manière radicale : le Monde n’y est pas du tout montré comme retournent à l’âge pré Numérique (le même que la série télé originelle donc). Et Cruise reste en première ligne jusqu’au bout, évitant même une mort à la Joss Beaumont/Belmondo qui aurait été dantesque, et tout à fait en phase avec une intrigue d’espionnage…
Ben non, au final c’est la gentillesse qui gagne ! C’est la Présidente qui croit jusqu’au bout en Hunt, ce sont Donle et Phelps jr qui n’ont aucune rancune, alors que tout ce petit monde aurait fait de meilleurs antagonistes qu’un Gabriel sorti de nulle part.
Tout ça équivaut alors à un verre d’eau tiède, aussi inoffensif que « … Maverick » (pire encore, la façon ridicule dont Ilsa sera vengée)…
La seule chose un tant soit peu extrême de « …Final Reckoning », ça restera donc ces agents évoluant dans des contrées désolées et hostiles, sous-marines, souterraines, polaires et aériennes… Cruise qui continue d’être un corps cartoonesque, faisant une tête de con éberlué à chaque fois qu’il se sort in extremis des pires situations (un emprunt flagrant à Indiana Jones)… Ou l’utilisation ponctuelle du silence, bien que gênant dans sa dernière scène.
Et reste aussi l’ambiguïté de voir Hunt posséder « le génie dans la lampe »…
Pour être son gardien, jusqu’à sa mort (ou jusqu’à la disparition totale du WiFi) ?
Ou bien pour l’éduquer, le convaincre de la valeur de la vie humaine ? Bon sang, c’est plutôt ça qu’on aurait pu voir ! Avec Cruise nous faisant sa propre version du dialogue entre Néo et l’Architecte… en moins chiant ?
Bon, scénaristiquement, c’était sûrement pas à leur portée…
Vivement le retour sur terre de la franchise… Et pourquoi pas sur petits écrans ?
Et pourquoi pas avec Ilsa sortie du coma ? : quand on a le flashback sur elle, il est accolé à celui de Julia, mentionnée comme une « mise à l’abri »…
C’est Mission : Impossible quand-même… ça n’est jamais aussi bien que quand ça déjoue tous les pronostics.
Difficile de dire si ce Mission impossible 8 fera un succès ou un FLOP.
Pour un budget de 400 millions il doit faire aux Box Office le milliard de Dollars.
Rien n’est impossible pour MISSION IMPOSSIBLE.
Le problème, c’est essentiellement l’ego de l’acteur principal avec sa manie de tout ramener à sa personne.
Si on en fait abstraction, ce qui j’avoue est quasi mission impossible à moins de le prendre à la rigolade, les films ont chacun leurs qualités et défauts.
Ça me gênerait pas de me les reer à l’occasion juste pour me divertir.
Le film est très bien et conclue intelligemment la boucle mission impossible entamé avec le 1.
Il n’est pas au niveau des 3 premiers et n’a pas ce côté film d’espionnage avec gadgets technologiques, mais il n’avait pas le choix que de fermer la boucle du précédent, étant quand même la partie 2.
Pour moi ils ont réussi le tir.
Le cinéma grand public ou « blockbuster » est dans une ime depuis des années. Les films sont de plus en plus mauvais, coûtent de plus en plus cher, ont de moins en moins de public, de rentabilité…
Toutes les franchises sont lessivées et pourtant les studios continuent de dépenser des fortunes pour les acquérir (James bond…).
Cela ne peut pas durer 5 années de plus.