Kraven the Hunter : le carnage continue au box-office et entre dans l’histoire de Marvel (et des super-héros)

La descente aux enfers continue pour Kraven the Hunter, qui va rentrer au panthéon des pires bides pour un film de super-héros.

Dans un article de The Wrap publié en amont de la sortie de Kraven the Hunter, on apprenait que le pseudo-anti-héros incarné par Aaron Taylor-Johnson serait le dernier de son espèce. En effet, le Sony Spider-Man Universe, l’univers partagé Spider-Man sans Spider-Man de Sony, va s’arrêter pour de bon. Comprenez : le studio va cesser de produire des spin-offs consacrés à des personnages secondaires de son catalogue, pour se concentrer sur le quatrième volet des aventures de Spidey avec Tom Holland, en collaboration avec Marvel Studios.

Une décision plus que probablement motivée par la rentabilité des spin-offs en question. Certes, le premier Venom avait cartonné en 2018 avec plus de 856 millions de dollars de recettes dans le monde et ses suites n’ont pas démérité avec des scores de 506 et 475 millions de dollars, toujours pour un budget avoisinant les 110 millions. Toutefois, les autres films de l’univers, Morbius et Madame Web, se sont cassé les dents sur le box-office. Et cet ultime rejeton parvient, si c’était possible, à faire encore pire.

Kraven le chasseur ne sachant pas chasser

Il y a le bon chasseur et le mauvais chasseur. Kraven est clairement de la deuxième catégorie, et ce depuis son week-end d’ouverture domestique, où il s’est classé troisième du classement derrière Vaiana 2 et Wicked. Il avait glané 11 petits millions de dollars, battant à plates coutures le démarrage cataclysmique de Madame Web et ses 15,3 millions. Sauf que le long-métrage porté par Dakota Johnson avait coûté 80 millions. Et que le budget de Kraven, d’abord fixé à 90 millions, a grimpé jusqu’à 110 millions à cause de la grève des scénaristes.

Et comme si recouvrer à peine 10% de son budget sur le premier week-end américain n’était pas déjà assez humiliant, la deuxième semaine tourne le couteau dans la plaie béante. Sur son deuxième week-end, Kraven the Hunter a donc récolté selon les estimations 3,1 millions de dollars, ce qui équivaut à une chute de 71,8%. Déjà en concurrence avec les énormes succès de Vaiana 2 et Wicked, le film a dû affronter les mastodontes Sonic 3 et Mufasa, achevant tout espoir de se maintenir assez pour en sortir la tête haute.

Déjà relégué à la 7e place du classement, il a accumulé 17,4 millions de dollars. Toujours dans le bas de panier du Sonyverse, Madame Web avait acquis à ce stade 28 millions, contre 57 millions pour Morbius. Et ces deux films sont pourtant considérés comme de cuisants échecs, quand bien même Sony a essayé de nous convaincre que le vampire de Jared Leto était finalement parvenu à lui rapporter quelques centimes après tout ce temps.

En tout et pour tout, Madame Web avait péniblement atteint les 100 millions de dollars de recette au terme de son exploitation. Il y a très peu de chance que Kraven, qui s’en sort un poil mieux à l’international, atteigne cette barre un jour. Actuellement, il cumule 42,8 millions de dollars à travers le monde. Dernier rejeton d’une saga moribonde, classé R et accablé par des critiques une fois de plus désastreuses, il essuie tout simplement l’un des bides les plus sévères jamais infligés à un film de super-héros.

Même si l’on regarde – sans prendre en compte l’inflation ! – les pires catastrophes du genre au box-office domestique, comme Shazam 2, Catwoman ou même, rendez-vous compte, Elektra, Kraven parvient à faire pire. Bref, c’est peut-être le four super-héroïque ultime, un four pour les dominer tous et dans les ténèbres les lier. C’est en tout cas la seule forme de domination que le pas-si-célèbre chasseur peut espérer revendiquer. À voir si les vacances le soulagent un peu ou achèvent ses soufs. Difficile de sélectionner l’option la plus compatissante.