Comme chaque année depuis… l’année dernière, Ecran Large a sa propre cérémonie de récompenses : les Ecran Large Awards. Au menu pour 2024 : Megalopolis et toutes les nuances du Sony Spider-verse.
Les Oscars se tenaient le 3 mars 2025. Jusqu’à récemment, ils clôturaient la saison des cérémonies de récompenses. Mais depuis l’année dernière, le monde entier se prend plutôt de ion pour les Ecran Large Awards. Sur les réseaux sociaux, le suspens ne cesse de grimper : qui aura le prix du marketing le plus pourri ou des goûts les plus douteux ? Alors que les bookmakers croulent sous les paris, la rédaction a décidé de mettre fin au supplice de la planète Hollywood en décernant enfin ses récompenses.
Les catégories concernent tout film ou contenu sorti ou publié au cours de l’année 2024, histoire de tirer définitivement un trait sur ces 365 jours riches en bides, en techniques publicitaires douteuses, en commentaires insultants, en scènes coupées, en téléfilms et en… prêtres. Le tapis rouge n’aura jamais été aussi sale.

La pire réalisation de Zack Snyder
Sont nommés :
- Zack Snyder pour Rebel Moon – Partie 2
- Zack Snyder pour Rebel Moon – Partie 1 : version longue
- Zack Snyder pour Rebel Moon – partie 2 : version longue
- Zack Snyder pour Twilight of the Gods
Et le gagnant est :
- Zack Snyder pour Rebel Moon version longue – Partie 1 ET 2 ex aequo
Antoine a beaucoup souffert en 2024 (Madame Web, Venom 3, Borderlands…), mais, comme dans Inception, le temps s’est particulièrement dilaté à chaque strate des abysses convoquée par les versions longues de Rebel Moon. Non content de l’avoir ennuyé une première fois, Zack Snyder a rempilé avec ses space-operas neuneus, déjà remplis à ras-bord de personnages pancartes, de fonds d’écran Windows flous bourrés de lens flares et de flashbacks poussifs.
Puisque Antoine était le seul à remplir les critères pour s’infliger les versions longues (il avait vu les versions courtes et il n’était pas en vacances lors de leur sortie), il a pu profiter des joies du sang numérique dégueulasse, d’une narration toujours plus hachée et surtout des scènes de sexe interminables rajoutées par Zack Snyder (il s’excuse encore auprès de son voisin de train qui a dû subir le premier film avec lui).
Il faut être honnête, quelque chose a changé dans le regard d’Antoine depuis ces douloureux visionnages. À chaque fois que le nom de leur maudit réalisateur émerge dans une conversation, il nous regarde avec l’air hagard, à postillonner sur qui veut bien l’entendre : « tu sais pas ce que j’ai vécu là-bas, tu sais rien de Zack Snyder ». On envisage une prime de pénibilité.
Le plus gros crash en vidéo
Sont nommés :
- Alexandre pour Kinds of Kindness
- Antoine pour les actrices qui se battent à Hollywood
- Déborah pour House of the Dragon saison 2
- Mathieu pour le box-office de Godzilla
- Antoine (encore) pour les concerts de Taylor Swift et Beyoncé
Et le gagnant est :
- Antoine (encore) pour les concerts de Taylor Swift et Beyoncé
Eh oui, on a beau analyser en long, en large et en travers la manière dont certains blockbusters se plantent au box-office, il faut bien reconnaître que ce type d’échec arrive aussi (souvent) à la rédaction. Cette année encore, Ecran Large a connu son petit lot de vidéos ayant bien bidé sur notre chaîne YouTube, et cette cérémonie est l’occasion de saluer ces travaux incompris, mal-aimés, détestés. Tout le monde en a pris pour son grade, et encore, d’autres vidéos auraient pu être nommées.
Mais notre grand gagnant a fait encore pire que les autres, et il faut dire qu’il l’a un peu cherché : on ne félicite donc pas Antoine pour sa vidéo sur les concerts de Beyoncé et Taylor Swift, un sujet quelque peu en marge de la ligne édito d’Ecran Large et qui était, disons-le, voué à la grosse plantade. Mais on ire quand même monsieur Desrues, cet énorme swiftie, pour sa ténacité et la force de sa ion, qui le rend responsable du pire comme du meilleur.
La pire idée marketing
Sont nommés :
- Megalopolis pour les fausses critiques générées par IA sur la bande-annonce
- Dwayne Johnson pour : « Je me suis dit que Red One, en IMAX, ça serait game over »
- Jacques Audiard pour avoir montré Emilia Pérez au Mexique
- Madame Web pour l’ensemble de sa promo cringe
Et le gagnant est :
- Dwayne Johnson pour : « Je me suis dit que Red One, en IMAX, ça serait game over »
C’est avec un rire gras que l’on aime répéter à chaque hyperbole marketing la fameuse tagline de Dwayne Johnson sur Black Adam : “la hiérarchie du pouvoir dans l’univers DC va changer”. C’est à croire qu’à force, l’acteur attire sa propre mouise à vouloir bander ses gros biscotos.
Si rien ne battra jamais le tapage médiatique de Black Adam, suivi de son fantastique flop, The Rock, toujours solide sur ses appuis (vous avez la réf ?), nous en a pondu une belle pendant la promotion de son navet Red One. En ayant testé la salle IMAX dans laquelle Christopher Nolan testait le montage d’Oppenheimer, Dwayne a eu une révélation : il fallait que le monde profite de son gros crâne chauve et de la platitude de son blockbuster de Noël sur les écrans géants de la marque.
“Red One, en IMAX, ce serait game over”. Il ne croit pas si bien dire, vu que le film a été un énième bide, que ses spectateurs ont préféré regarder sur Amazon Prime Video, sans doute sur leur téléphone, ou pendant qu’ils faisaient la vaisselle. Et le pire : c’est qu’il ne mérite certainement pas plus.
Le meilleur commentaire
Sont nommés :
- Un avant-gardiste pour « À l’époque, vous auriez critiqué les effets spéciaux dans le cinéma, voire la couleur » (à propos de Kaizen)
- La personne qui a cité notre article sur Nolan et Dieu dans une conférence
- Un escaladeur rapide pour « Toi ta gueule fils de p*** »

- Un grand intellectuel pour « Si les mecs ont un problème avec Bloodsport parce que propos racistes, attendez que les mêmes mecs regardent American History X«
- Un go-muscu zététicien pour : « Faites-vous des injonctions de testostérone »
Et le gagnant est :
- La personne qui a cité notre article sur Nolan et Dieu dans une conférence

Chaque année, on reçoit notre lot d’injures, de menaces, de messages outrés qu’on ait osé dire du mal d’un film apprécié. Et parfois, le miracle : le commentaire assez débile pour trouver une place dans notre petit panthéon, composé à l’heure actuelle d’une grosse cinquantaine de perles. En 2024, on a eu quelques beaux spécimens, du traditionnel obsédé de la masse musculaire, se trahissant cette fois avec une faute de frappe, au mec qui avait juste envie d’insulter quelqu’un ce jour-là, en ant par celui qui a du mal à comprendre le concept d’intentionnalité.
Mais comment ne pas citer cet incroyable message privé reçu sur Facebook, signé d’une personne contrariée ayant donné une conférence sur Christopher Nolan. Lorsque son public lui a demandé quel serait son prochain film, elle a directement pioché dans… notre article du premier avril. Et en soi, on n’avait pas tort : Nolan va bien faire un film sur des dieux. On s’est juste trompés de religion.
Reste que l’on conseille aux conférenciers, étudiants et autres membres de l’université d’effectuer des recherches un poil plus approfondies, ou tout du moins de regarder la date des articles qu’ils citent. Car, vu l’état actuel du web, c’est trouver les vraies informations qui va commencer à devenir difficile.
La scène coupée la plus inquiétante
Sont nommés :
- Kraven pour la course aux torches
- Madame Web pour le dialogue-meme sur les araignées
- Twisters pour le baiser final
- Joker 2 pour la moitié du film
Et le gagnant est :
- Joker 2 pour la moitié du film

Ça arrive de plus en plus régulièrement dans les blockbusters américains : plusieurs scènes-clé de la bande-annonce sont… absentes du film. Alors bien sûr, la majorité des monteurs doivent éliminer des plans ou des séquences pour aboutir à une version idéale. Mais dans le cas du Sonyverse, ça témoigne peut-être aussi d’une grosse panique. Et dans le cas de Joker 2, ça explique peut-être le traitement pour le moins compliqué du personnage de Lee.
Beaucoup de ces plans absents du film concernent des séquences de comédie musicale, ce qui correspond au damage control promotionnel de Warner, qui voulait à tout prix rassurer le grand public à ce sujet. Todd Philipps et Lady Gaga avaient même expliqué qu’ils ne voulaient pas catégoriser Folie à deux comme une comédie musicale, mais comme… « un film où on chante et où on danse. » Quoi de plus logique ?
Le meilleur film que Judith arrive à trouver pourri
Sont nommés :
- Judith pour Anora
- Judith pour Maxxxine
- Judith pour Furiosa
- Judith pour Here
Et le gagnant est :
- Judith pour Furiosa
Pour contrer les lecteurs qui disent qu’on n’aime rien, on a Antoine. Pour contrer les lecteurs qui nous accusent d’être trop bon public, on a Geoffrey. Et pour prouver que nos goûts ne sont pas uniformes, on a Judith. Son esprit de contradiction a fait très fort cette année, puisqu’elle n’a aimé à peu rien parmi les films préférés de la rédaction, comme Furiosa, qui a causé quelques orgasmes à Mathieu et Antoine, mais a arraché un vulgaire : « tout est nanardesque » à cette rebelle du bon goût.
Mais rassurez-vous : elle a adoré le pas du tout nanardesque Megalopolis et le encore moins nanardesque Crazy Bear. Remarquez que c’est pratique de l’avoir dans son entourage : quand on partage une boîte de chocolat, elle se charge de manger les fourrés à la liqueur dégueu, et on peut garder le reste.
Le meilleur modèle de masculinité, pour nous les vrais hommes
Sont nommés :
- Russell Crowe pour Kraven
- Aaron Taylor-Johnson pour Kraven
- Paul Mescal pour Gladiator 2
- Glen Powell pour Twisters
Et le gagnant est :
- Russell Crowe pour Kraven

Y a-t-il plus sexy que de voir Russell Crowe enchaîner les rôles avec des accents à couper au couteau ? Peut-être, mais rien n’est plus sexy que de le voir défendre les vraies valeurs masculines, à l’heure où le wokisme, l’écriture inclusive et les trottinettes électriques (enfin on croit, c’est CNews qui le dit) ont mis à mal notre rapport au genre.
Dans Kraven the Hunter, Russell Crowe incarne Nikolai Kravinoff, le père du héros qui a essayé de faire de son gamin un homme (un vrai) en l’emmenant chasser. Nul doute que ce personnage bon vivant doit envoyer ses photos de bavette de lion à Sandrine Rousseau, quand il ne répète pas à chaque scène le plus important : il ne faut pas être faible.
La mère de Kraven était faible, son frère est faible, ses ennemis sont faibles, et c’est comme ça que ce cher Sergei apprend à se transcender. On aurait juste aimé que Nikolai affirme un peu plus sa pensée avec une phrase du style “la dépression, c’est comme l’endométriose, c’est dans la tête”, mais il paraît que Tibo In Shape a salué la pertinence du long-métrage, tout en restant apolitique bien sûr.
Le meilleur téléfilm du samedi soir transformé en blockbuster
Sont nommés :
- Vaiana 2
- Le Seigneur des anneaux : La Guerre des Rohirrim
- Red One
- The Killer
Et le gagnant est :
- Vaiana 2

Maintenant que le modèle des plateformes de streaming s’est imposé un peu partout, la frontière avec la production pour le cinéma s’avère plus poreuse. Étant donné qu’Hollywood aime confier des Spider-Man ou autre marvellerie à des réalisateurs de téléfilms, c’est normal qu’on ne sache plus trop faire la différence. Et entre Red One (sorti en salles aux US, mais sur Prime Video dans la plupart des territoires), Le Seigneur des anneaux : La Guerre des Rohirrim (fait en speed pour garder les droits de la franchise) ou encore The Killer (bazardé sur Peacock), on a eu l’embarras du choix.
Mais rien ne vaut l’arnaque de Vaiana 2, qui peut se vanter d’être l’un des plus gros succès de 2024 au cinéma, alors qu’il a été pensé à la base comme une série Disney+. Disons qu’une fois qu’on le sait, c’est compliqué de ne pas voir ses coutures narratives, et la sensation d’assister à un pot-pourri mal dégrossi et insultant. Au moins, on a eu une réponse simple à la question : est-ce que le public peut tolérer de se déplacer pour voir la merde réservée à Disney+ sur grand écran ? Bravo Mickey !
Le meilleur prêtre
Sont nommés :
- Le père Brennan pour La Malédiction : l’origine
- Le père Sal Tedeschi pour Immaculée
- L’abbé Philippe Griseuil pour Miséricorde
- Tout le casting pour Conclave
Et le gagnant est :
- Tout le casting pour Conclave

On l’a déjà dit et répété, mais, en ce moment, les bondieies pleuvent au cinéma. Y’a de la soutane à tous les coins de rue d’Hollywood, que ce soit pour aller réciter ses prières sur un plateau de film d’horreur ou de drame déchirant. Le clergé a été tellement présent sur nos écrans en 2024 qu’il a bien fallu élire non pas un pape, mais le meilleur représentant fictionnel de l’Eglise cette année. Et il y avait le choix !
Mais ni le père Brennan de Ralph Ineson, ni le père Sal Tedeschi d’Álvaro Morte ni l’abbé Philippe Griseul de Delevay n’avait la moindre chance devant l’armée de cardinaux que représente le casting de Conclave. Sous leurs mitres, Stanley Tucci, John Lithgow, Sergio Castellito et tous leurs petits camarades époustouflent dans ces rôles de grands religieux devenus vils roquets boursouflés d’ego et d’ambition. Quant au complexe et torturé cardinal Lawrence de Ralph Fiennes, c’est bien simple, on lui donnerait le Bon Dieu sans confession.
Le pire choix de carrière de Joaquin Phoenix
Sont nommés :
- Joaquin Phoenix pour avoir fait Joker 2
- Joaquin Phoenix pour ne pas avoir fait le film de Todd Haynes
- Joaquin Phoenix pour ne pas avoir fait Joker dans l’espace
Et le gagnant est :
- Joaquin Phoenix pour ne pas avoir fait le film de Todd Haynes

La terreur des journalistes n’a pas connu sa meilleure année en 2024. Alors oui, il y a Joker, dans lequel il aurait été très impliqué et pour lequel il a pris un chèque de 20 millions de dollars. Et oui, il a bien mentionné en interview son envie d’envoyer le personnage dans l’espace. Vu le carnage au box-office, ça a peu de chances d’arriver.
Ce qui a peu de chances d’arriver aussi, c’est le film d’amour réalisé par Todd Haynes, présenté comme « l’histoire d’amour entre deux hommes dans les années 30, avec du contenu sexuellement explicite ». Sauf qu’il a planté tout le monde 5 jours avant le début du tournage, condamnant à mort le film. Mauvais choix de carrière pour lui donc, mais surtout pour nous, car tous les films du cinéaste sont bons à prendre.
Judith tu as brisé mon cœur pour FURIOSA. Un bout de Scotch et c’est reparti » 🔥🔥🔥🔥🔥FURIOSA 🔥🔥🔥🔥 c’est un CHEF-D’OEUVRE «
J’espère que je suis dedans !!!
A JUDITH
Georges MILLER nous raconte l’histoire de FURIOSA son enfance , la mort de sa mère par DEMENTUS l’obligeant a regarder ses yeux pleins de larme le rouge de La Vengeance .Une longue route pour retrouver DEMENTUS face à face et lui demander de lui rendre ce qu’il lui a pris à tout jamais.
Georges MILLER au sommet de son Art continue sa Saga MAD MAX FURIOSA un film Flamboyant touchant, Anya Taylor Joy est sublime .
Russel Crowe model de masculinité… Ah bon ! Il m’a plutôt fait l’effet d’un bide énorme jouant dans un énorme bide.
Les contempteurs de Furiosa sont peut-être plus nombreux que ce que vous pensez 😇
(Même si j’ai un ami qui connait un vieux chef indien, dont la tribu aurait entendu parler d’une femme mystérieuse ayant recueilli un ours apprivoisé par le fils d’un unijambiste qui aurait, selon les dires du shérif local été visiblement satisfait du visionnage de Furiosa)
Pour le reste de vos « razzies », la lecture de vos articles m’a généralement permis de m’en préserver. Merci EL !
Sympa ces EL Awards 🏆🎬🥳
Excellent article je me suis bien marré ! Et si Judith se charge des chocolats infâmes à la liqueur, franchement on lui pardonne tout le reste 🙂 (qui aime ça sérieux ?!)
J’adore votre article haha
Et bravo pour l’autodérision !
On a tous besoin d’une Judith dans son entourage pour pouvoir dire: « Furiosa!!! Quand même Juju!!! ».
C’est jette toi dans le canal qu’il faut dire.