Ben Affleck maintient qu’Armageddon est débile, mais qu’il n’était pas censé le dire

Armageddon. Il persiste et signe (et il a bien raison).

Quand on pense film catastrophe, on pense forcément à la Tour infernale qui prend feu, à L’Aventure du Poséidon qui prend l’eau, à Twisters qui prend son envol, à la Maison-Blanche qui prend cher dans Independence Day, ou à la Terre qui prend plus cher encore dans La Guerre des Mondes.

Et bien sûr, il y a l’indétrônable et invraisemblable Armageddon réalisé par Bruce Willis et Ben Affleck essayent d’arrêter une grosse météorite avec une grosse charge nucléaire. Sorti en 1998, juste après Deep Impact, le film a été un immense succès avec plus de 550 millions au box-office mondial, pour un budget estimé à 140 millions.

Parmi les nombreuses raisons qui font qu’Armageddon est mémorable, il y a le commentaire audio de Ben Affleck sur le DVD. Pourquoi est-il devenu aussi célèbre que la chanson I Dont Want to Miss a Thing d’Aerosmith ? Parce qu’il se moque du film de la meilleure des manières. Et l’acteur maintient que c’est vrai.

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Tout tient en une phrase, prononcée par Ben Affleck dans le commentaire audio d’Armageddon :

« J’ai demandé à Michael Bay pourquoi c’était plus simple de former des foreurs de pétrole pour qu’ils deviennent des astronautes, plutôt que de former des astronautes à devenir des foreurs de pétrole. Il m’a dit de fermer ma gueule, et ça a été la fin de cette discussion. »

En quelques minutes, l’acteur s’en donnait à cœur joie pour tourner en dérision le scénario abracadabrantesque du film, écrit par J.J. Abrams (oui oui) et Jonathan Hensleigh (60 secondes chrono, Les Ailes de l’enfer, Rock).

Dans une interview avec GQ, Ben Affleck est revenu sur ce moment qui a fait rire beaucoup de monde :

« C’est l’une des réussites de ma carrière. Je crois que c’est peut-être au moins dans le top 5 des commentaires audios de tous les temps. D’ailleurs, personne ne m’a rien dit. Je pense que personne ne l’a écouté ou en avait quelque chose à foutre jusqu’à des années plus tard. (…) Tout est vrai. Tout ce que j’ai dit était 100% vrai, mais c’est ça l’idée. On n’est pas censé faire ça et dire toute la vérité. »

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Ben Affleck explique qu’il savait pour quoi il avait signé, et connaissait les règles du jeu dans un tel blockbuster. Néanmoins, il ne s’attendait pas à une telle fantaisie dans le récit :

« Je me suis jamais attendu à un truc comme « Oh ça va être du génie ». Je me suis dit, je vais faire un gros film d’action hollywoodien et j’adore ça. Et oui, pendant le film, j’étais assez surpris de voir que parfois ça ne les intéressait pas du tout que ça ait du sens.

Je me souviens de Billy Bob Thornton qui avait une longue discussion à propos d’une scène dans la salle de contrôle spatial ou je sais pas quoi, et il disait, « Non, ça va. Je peux pas m’arrêter d’en parler. J’aime pas mal être dans des films qui ont du sens, vous voyez ce que je veux dire ? Mais rien à foutre, on n’a pas à faire ça. On ne le fera pas sur celui-ci. Rien à foutre ». Et j’étais en gros la seule personne qui disait, « Ok, j’imagine qu’on ne respecte plus ces règles ici ». »

A l’époque, Ben Affleck venait de remporter un Oscar avec Matt Damon pour le scénario de Will Hunting. Armageddon était sa première expérience dans les superproductions classiques, et il a retenu le leçon :

« Il y a cette sensation d’être petit et que ce truc est énorme. Donc j’avais l’impression d’être une petite fourmi sur un éléphant où je n’arrivais pas à la fermer à propos de la conversation que j’avais eue avec Michael Bay, sur pourquoi c’était plus simple de former des foreurs de pétrole pour qu’ils deviennent des astronautes, plutôt que de former des astronautes à forer un trou dans le sol. »

Michael Bay ne lui en a pas tenu rigueur puisqu’il l’a rappelé pour Pearl Harbor (2001), là encore un carton en salles avec près de 450 millions au box-office. Et puisqu’il a ensuite tourné Paycheck (2003), Daredevil (2003) ou encore Hypnotic (2023), nul doute que Ben Affleck a fini par faire la paix avec les scénarios qui n’ont aucun sens.