Il y a plusieurs épreuves qui permettent de savoir si une personne mérite sa place dans l’équipe d’Ecran Large. Parmi eux, il y a le test Paul W.S. Anderson : quel est le meilleur film de Paul W.S Anderson que vous préférez ? Quel est le pire film de Paul W.S. Anderson que vous préférez ? Quelle est la meilleure cascade de Milla Jovovich chez Paul W.S. Anderson et/ou Resident Evil ? Pourquoi Paul W.S. Anderson est-il si important dans l’Histoire du cinéma ?
Pour célébrer cet amour du bon goût qui réunit l’équipe d’Ecran Large (sauf Judith, qui préfère parler de Crazy Bear, et Antoine, trop occupé à revoir Transformers 4 pour la 83e fois), on a revu et classé tous les films de Mr. Paul W.S. Anderson. Du pire au meilleur, du moins pire au moins honteux, du plus naze au plus tolérable : à vous de voir.

14. POMPÉI
- Sortie : 2014
- Durée : 1h45
Entre deux Resident Evil, Paul W.S. Anderson a voulu faire son Gladiator, mais tant qu’à faire, autant y ajouter une des éruptions volcaniques les plus cataclysmiques de l’Histoire au scénario. Sur le papier, l’idée d’un péplum catastrophe était plutôt plaisante et promettait un autre spectacle démesuré et décérébré dont le réalisateur a le secret, surtout avec un budget confortable de 100 millions de dollars hors promo (le plus gros de toute sa carrière).
Mais dans les faits, Pompéi se traine inutilement en longueur, alors qu’il ne fait que 1h45, générique inclus. Il est surtout incompréhensiblement plombé par sa romance toute moisie et son premier degré pompeux dont on ne peut même pas s’am. Là-dessus, Kit Harington n’aide vraiment pas, l’acteur remarqué dans Game of Thrones oscillant d’une scène à une autre entre le sous-régime et le cabotinage.
Quand le Vésuve e à l’action et que le spectacle – le vrai – commence enfin, l’intérêt est déjà parti en fumée. Restent quelques plans de destruction un peu amusants, repompés çà et là sur les ravages numériques de Roland Emmerich. On parie que, si Milla Jovovich avait eu le rôle d’Emily Browning, le film aurait été plus drôle que niais et ennuyeux.
13. COURSE À LA MORT
- Sortie : 2008
- Durée : 1h45
La rencontre entre Paul W.S. Anderson et Jason Statham était inévitable. À l’époque, le réalisateur sortait de Resident Evil et Alien vs. Predator, et l’acteur avait été propulsé par Le Transporteur et Hyper Tension. Ne manquait plus qu’un projet pour que toutes les étoiles du bourrin soient alignées : un remake du film La Course à la mort de l’an 2000 (1975), sorte de Fous du volant hardcore où il fallait traverser une Amérique dystopique en écrasant un maximum de gens pour gagner des points.
Paul W. S. Anderson a récupéré le projet qui patinait depuis des années (Tom Cruise a failli en être), mais au prix d’ambitions revues à la baisse. La course a finalement été cantonnée à une île avec une prison, beaucoup de hangars et zéro piéton, et avec un budget d’environ 50 millions. Pourtant, le réalisateur s’en donne à cœur joie avec sa petite Course à la mort : sur 1h45, il y a sûrement une bonne heure de course avec beaucoup de bagnoles explosées, brûlées et écrasées, qui valdinguent comme dans un flipper.

La partie de Mario Kart a donc quelque chose de réjouissant dans sa bêtise répétitive, où les prisonniers tournent autant en rond que le film. Le problème, c’est tout le reste. Dès que Jason Statham doit parler, dès que Tyrese Gibson doit jouer, dès que Jason Clarke doit exister, et dès qu’une femme autre que l’impériale Joan Allen apparaît à l’écran. Il faut voir la scène où la pauvre Natalie Martinez débarque au ralenti, caractérisée par un plan sur son cul et la musique Grown Woman de Mary J. Blige, pour le croire.
Aussi subtil qu’une voiture de tuning des années 2000, Course à la mort a toutes les qualités et tous les défauts du gros film de beauf, à consommer avec un minimum de distance et de déni pour avoir une chance d’aller jusqu’au bout. Le pire étant que cet Death Race est finalement bien chiche en violence, alors qu’il aurait bien eu besoin de scènes aussi drôles que la mort de Grimm, magnifiquement réduit en purée de sang par la bagnole de Tyrese Gibson.
12. RESIDENT EVIL : CHAPITRE FINAL
- Sortie : 2016
- Durée : 1h46 de torture occulaire

La place du dernier volet des Resident Evil dans le classement dépend de la question suivante : êtes-vous prêts à sacrifier 2/10 à chaque œil pour un bon nanar ?
Si la réponse est non, ce Resident Evil : Chapitre final doit automatiquement finir en dernière place, ne serait-ce qu’en représailles de l’attentat visuel qu’il constitue de sa première à sa dernière seconde, lesquelles sont découpées en approximativement 5986 plans montés aléatoirement. Si la réponse est oui, il peut grimper au milieu de l’échelle du Z andersonnien, quelque part entre l’irrespect des Trois Mousquetaires et la débilité profonde des Resident Evil précédents. La rédaction ne parvenant pas à se décider, on a coupé la poire en deux.
À la fois dégénération ultime du style Michael Bay (Taken 3 tient du cinéma contemplatif à côté) et tentative improbable de conclusion d’une saga qui n’a jamais eu ni queue ni tête, il s’agit peut-être de l’aboutissement de la carrière du réalisateur. Réalisateur qui n’hésite désormais plus à sacrifier toute cohérence narrative, visuelle et artistique sur l’autel de la vénération de sa femme, notamment dans un climax situé en plein multivers jovovichien. Peut-être était-ce le but : évincer chaque spectateur qu’il restait à la franchise, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus que Paul et Milla. L’amour, le vrai.
11. MORTAL KOMBAT
- Sortie : 1995
- Durée : 1h40
Une personne de cette rédaction, qui restera anonyme pour garder sa dignité, sera toujours là pour défendre bec et ongles le premier Mortal Kombat, aussi kitsch soit-il. La suite de John R. Leonetti, elle, peut moisir en enfer jusqu’à la fin des temps, on sera au moins d’accord là-dessus.
On pourrait tirer sur l’ambulance (l’hôpital et tous ses patients) en se moquant du casting aux fraises, des costumes de cosplayer, du scénario simpliste, voire simplet, ou encore des chorégraphies de combat qui frôlent la parodie, surtout pour cette pauvre Sonya Blade. Mais ce serait totalement occulter le contexte et l’époque dans lesquels le film s’inscrit.
Si les adaptations de jeux vidéo ont envahi Hollywood (même les plus improbables, comme Dynasty Warriors ou le prochain Minecraft), en 1995, l’exercice n’avait rien d’une évidence. On avait eu Super Mario Bros., Double Dragon et Street Fighter avec Jean-Claude Van Damme qui a justement décliné le rôle de Johnny Cage pour celui de Guile. Sauf qu’ils ne transpiraient pas tellement l’amour des jeux et le respect envers les joueurs.
Fatalitylement, ces films se sont ramassés au box-office en plus des critiques au mieux négatives, au pire assassines. Mais Mortal Kombat est à l’inverse un film fait par des gens qui y croyaient sincèrement. Le producteur indépendant Lawrence Kasanoff a tout de suite saisi le potentiel du jeu et d’une franchise multimédia. Il a acheté les droits et confié des années plus tard que même le boss de Midway Games n’avait pas grand espoir, tout comme New Line à qui il a proposé l’idée.
Quant à Paul W.S. Anderson (qui venait de se faire repérer avec Shopping), le cinéaste a expliqué qu’il était fan des jeux et très enthousiaste à l’idée de pouvoir réaliser l’adaptation, contrairement à beaucoup d’autres réalisateurs « qui voyaient le projet d’un œil prétentieux » (The Hollywood Reporter, 2015). Et force est de constater que Paul W.S. Anderson a bien mieux saisi et retranscrit l’esprit du jeu que Simon McQuoid avec son film de 2021 qui a tenté de rationaliser un univers par essence absurde.
Alors oui, Mortal Kombat, c’est mal fait, mais c’est mal fait avec le cœur.
10. SOLDIER
- Sortie : 1998
- Durée : 1h39

Le carton de Mortal Kombat a ouvert bien des portes à son réalisateur, qui n’est pas entré dans les meilleures, aussi bien en termes commerciaux qu’artistiques. Tout amateur de série B connait l’histoire d’Event Horizon, de sa postproduction chaotique et de son insuccès au box-office. On se souvient moins du film qu’il a réalisé après, lequel constitue pourtant le plus gros bide de sa carrière, de loin. Et pour cause : Soldier n’a juste rien de mémorable.
Pourtant, il avait de sérieux atouts, comme un Kurt Russell post-Los Angeles 2013, un univers de post-apo spatial, un budget entre 60 et 75 millions de dollars en fonction des sources et surtout un scénario de David Peoples, à jamais célèbre pour avoir écrit Blade Runner. Ça sera malheureusement son dernier scénario de long-métrage, principalement parce qu’il est… tout pourri. Et c’est tout. Car, contrairement à bien d’autres films sur cette liste, Soldier ne peut même pas s’en sortir grâce à des dérapages nanardesques. Tout y est fade, vu et revu.
À l’arrivée, il a amassé moins de 15 millions de dollars et a sombré jusqu’aux oubliettes de la carrière d’Anderson. Il faut dire que le réalisateur ne s’y amuse pas particulièrement non plus. Peut-être les remontages de Event Horizon avaient alors déjà blasé le cinéaste, qui a dû attendre de croiser le chemin de Milla Jovovich pour refaire preuve d’audace.
9. IN THE LOST LANDS
- Sortie : 2024
- Durée : 1h41

In the Lost Lands, c’est les paysages de la planète-poubelle de Soldier, mais sans les grosses bagarres interminables. C’est le côté post-apocalyptique de Resident Evil (Extinction et Chapitre final), mais sans Milla Jovovich qui tabasse une cinquantaine de zombies en 90 minutes. C’est donc un Paul W.S. Anderson du pauvre, qui manque cruellement de générosité, de ralentis, de monstres et de tout ce qui constitue normalement un plat de résistance avec lui.
Il y avait pourtant de quoi faire avec cette adaptation d’une nouvelle de George R.R. Martin (Game of Thrones), que le réalisateur a récupérée grâce à Milla Jovovich, attachée au projet lorsqu’il était développé par un autre. Avec son univers qui lorgne vers Mad Max avec la même grâce que le film Borderlands, Milla Jovovich en sorcière qui exauce les vœux entre deux cascades de kung-fu, Dave Bautista armé d’un flingue lui-même armé de serpents, et même un loup-garou et des squelettes-Terminator, In the Lost Lands avait tous les ingrédients pour devenir un best of du cinéma de Paul W.S. Anderson.
Encore aurait-il fallu qu’il en ait envie. Trop occupé à raconter les manigances politiques de sa citadelle à la mord-moi-le-nœud, puis à développer une pseudo-romance aussi touchante que celle de Pompéi, Paul W.S. Anderson semble dans le coma. Heureusement que le final, avec son combat d’une laideur inouïe et ses twists magnifiquement nuls, rappelle que c’est bien un de ses (pires) films.
8. RESIDENT EVIL : RETRIBUTION
- Sortie : 2012
- Durée : 1h35

Resident Evil : Retribution aurait presque pu mériter une meilleure place. Alors évidemment, ce n’est pas pour ses qualités, puisque le cinquième volet des aventures d’Alice est un énorme nanar, où l’incohérence se mêle à un festival de débilité quasiment inédit. Qu’on évoque un langage des signes appris par magie, le retour de la Reine Rouge ou l’énorme cliffhanger de fin, tout est fait pour rappeler que le film n’est qu’une simple transition sans intérêt.
Pourtant, si Retribution est presque mémorable, c’est justement parce que Paul W.S Anderson abandonne complètement toute ambition scénaristique, à la fois au niveau de l’intrigue et au niveau de ses personnages (en a-t-il déjà eu toutefois ?). Son objectif est clair et limpide : livrer un film d’action délirant en 3D, sans queue ni tête, où chaque chorégraphie est surdécoupée et chaque effet surer la lourdeur du précédent.
Et à ce petit jeu, Retribution est un pur champion. Les scènes d’action s’enchaînent à la vitesse de l’éclair, leur folie dée tout entendement et finalement, il en résulte un divertissement absolument imprévisible de grand malade. Mieux, avec ses niveaux, on pourrait dire que Retribution est en fait un (mauvais) film prenant des airs de (mauvais) jeux vidéo. Si ça ce n’est pas un bel hommage à la franchise Resident Evil.
7. LES TROIS MOUSQUETAIRES
- Sortie : 2011
- Durée : 1h50
Après les jeux vidéo, la baston, les aliens et les courses de bagnoles entre beaufs, Paul W.S. Anderson s’est tout naturellement lancé dans l’adaptation d’un immense classique de la littérature française. Mais pas question de changer de registre pour autant, ses Trois Mousquetaires étant un autre sommet de mauvais goût et de démence. Plutôt qu’une adaptation sérieuse et fidèle, le film est une relecture steampunk du roman d’Alexandre Dumas, qui a d’ailleurs dû se retourner plus qu’une fois dans sa tombe.
Là encore, tout est « trop », à commencer par le jeu en roue libre d’Orlando Bloom et de Mads Mikkelsen, qui s’accorde difficilement avec celui plus grave et ronflant de Luke Evans. Milla Jovovich campe quant à elle Milady, une tueuse à froufrous et anglaises qui n’a rien à envier à Alice des Resident Evil (sauf l’armée de clones, peut-être).
Et que dire sur les ralentis, les plans ultra-sylisés pour pas grand-chose, les pièges mécaniques, les canons lance-flammes et les bateaux volants, à part qu’au bout d’un moment, le tout devient étrangement galvanisant. Difficile en effet de ne pas s’am avec ce film con comme une brique qui se saborde chaque minute, mais s’avère toujours imprévisible et dénué de cynisme.
On ne peut pas lui enlever une certaine générosité, pareille à celle des grands-mères qui prennent leurs petits-enfants pour des oies à gaver, mais toujours avec affection. Le spectacle est tellement naïf et sûr de bien faire qu’il en est attachant malgré lui.
6. MONSTER HUNTER
- Sortie : 2020
- Durée : 1h43
Une adaptation de la très respectée franchise vidéoludique Monster Hunter par Paul W.S. Anderson ? Ça ne sentait pas particulièrement bon, d’autant que le réalisateur et scénariste assumait le pas de côté typique des adaptations feignantes de jeu vidéo : la pénétration de personnages issus du monde « réel » dans le monde du jeu. Pire encore : les environnements variés et parfois paradisiaques ont été troquées contre un énième désert post-apocalyptique, terrain de jeu favori du cinéaste.
Mais contre toute attente et malgré sa réception cataclysmique (Ecran Large ayant littéralement la seule critique presse à peu près positive sur Allocine), il n’est pas impossible de er un bon moment devant Monster Hunter. La première partie est même un sous-Pitch Black tout ce qu’il y a de plus fun, avec un massacre en règle des seconds rôles et une flopée de monstres tous plus bourrins les uns que les autres. Au milieu, Milla Jovovich prend la pose entre deux séquences d’action, Tony Jaa et Ron Perlman cabotinent autant que d’habitude. Que demande le peuple ?
Peut-être une deuxième partie qui n’annihile pas complètement cette réjouissante insouciance. Le roster de personnages s’étoffe, les enjeux se multiplient et les vieilles manies d’Anderson finissent par le rattraper, jusqu’à un cliffhanger hilarant de naïveté, présenté très sérieusement au cas où le bousin n’allait pas de planter royalement au box-office.
Évidemment, c’est exactement ce qui s’est é et Monster Hunter ne prendra pas la succession de Resident Evil rayon saga vidéoludique numérique et décomplexée. Dommage, car pendant presque une heure, le réalisateur était finalement parvenu à encapsuler ce qui fait à la fois l’intérêt de son œuvre et du jeu vidéo : la baston monstrueuse, débarrassée de toute considération narrative ou thématique.
5. SHOPPING
- Sortie : 1994
- Durée : 1h45

Quiconque connaît Paul W.S. Anderson via les Resident Evil, Event Horizon, Course à la mort ou encore Mortal Kombat serait bien incapable de deviner que Shopping est son premier film (sans en être informé en amont). Ce petit thriller d’action est une vraie anomalie dans la filmo du cinéaste, même si le synopsis anticipait déjà le niveau de débilité de sa future carrière.
Shopping suit en effet Billy (Jude Law) et sa petite amie Jo (Sadie Frost) alors qu’ils volent des voitures pour les envoyer à toute vitesse dans des vitrines de magasins. Face à leurs rivaux, ils se lancent même un défi ultime : détruire la devanture du plus gros centre commercial de la ville. Dans le genre scénario bien teubé, on touche déjà à du lourd ici… mais ce serait malhonnête de reléguer le film à son simple postulat.
Avec une élégance unique dans son cinéma, Paul W.S. Anderson filme à la fois de jolies courses-poursuites (comprendre sans un découpage de terroriste) et capture le meilleur de son casting (le duo cité plus haut mais aussi Jonathan Pryce, Sean Bean, Ralph Ineson, Jason Isaacs) en caractérisant réellement ses personnages à travers leur violence et leur angoisse, face à une société en perdition.
Bien sûr, ça reste un premier film et évidemment, c’est bourré de défauts. Mais devant Shopping, difficile de ne pas avoir envie de savoir ce que Paul W.S. Anderson serait devenu s’il avait continué dans la même direction, loin de l’enfer des franchises hollywoodiennes.
4. RESIDENT EVIL : AFTERLIFE
- Sortie : 2010
- Durée : 1h40
La saga de films Resident Evil était devenue légèrement ennuyeuse avec les opus Apocalypse et Extinction. Quel bonheur donc de retrouver Paul W.S. Anderson aux manettes pour ce quatrième volet, Resident Evil : Afterlife, et le voir s’éclater comme un fou avec son gros joujou.
La scène d’ouverture du film est peut-être une des plus réussies de sa carrière, réalisant la promesse finale d’Extinction avec une horde d’Alice prête à en découdre pour détruire la forteresse souterraine d’Umbrella. C’est spectaculaire, assez culotté avec les nombreuses morts de l’héroïne ou presque (puisque le concept de clones est enfin utilisé à fond) et même si Anderson trouve rapidement le moyen de tout annuler, c’est franchement très très fun.
La suite reste dans la même veine, entre des scènes d’action solides aux ralentis farfelus (les douches), son mini-slasher zombiesque rappelant L’Armée des morts et donc des tonnes de scènes gadgets délirantes. Bien sûr, il ne faut pas rêver, rien ne tient la route et le scénario est complètement idiot, mais Afterlife a au moins le mérite de ne jamais vraiment ennuyer. Et oui, impossible de s’emmerder quand on nous laisse à peine le temps de respirer. Malin le Paulo.
3. RESIDENT EVIL
- Sortie : 2002
- Durée : 1h41

Si Albert Einstein avait croisé la route de Paul W.S. Anderson, il aurait probablement enrichi sa théorie de la relativité. Car dans la carrière du monsieur, le premier Resident Evil fait figure de bon film. Certes, c’est le plus sage et plan-plan de la saga, qui va ensuite vriller vers les mêmes sommets du Z que les jeux vidéo à partir de Resident Evil 4. Alice n’était pas encore une X-Men dotée de pouvoirs psychiques, surpuissantes et quasi indestructibles, avec tout un tas de clones et de conneries à débiter. L’histoire n’était encore qu’un simple huis-clos, vaguement inspiré du premier jeu.
C’est grâce au succès de Mortal Kombat que Paul W.S. Anderson a été choisi pour adapter Resident Evil, après la tentative de George Romero qui avait écrit une adaptation plus gore et moins grand public. Le futur mari de Milla Jovovich a préféré créer de nouveaux personnages et reprendre l’essentiel : un manoir isolé, un groupe de soldats, un laboratoire souterrain, et le virus d’Umbrella avec ses zombies, ses chiens et ses lickers.
Inutile de dire qu’il a tristement réduit Resident Evil à ses plus bêtes attributs, oubliant toute l’étrangeté, la folie et l’angoisse du premier jeu pour foncer tête baissée dans la série B – comme basse et bête. Une fois cette pilule avalée, le film devient pourtant un amusant petit train fantôme, avec une héroïne Resident Evilesque (la page blanche qui devient guerrière en robe de cocktail), un solide casting féminin (Milla Jovovich assure la mission, tout comme Michelle Rodriguez jusqu’à une mort étonnamment cruelle), une ambiance réussie (la musique de Marco Beltrami et Marilyn Manson), et quelques scènes irrésistibles (l’hommage à Cube).
Et à l’époque, au cinéma, le réjouissant plan final sous forme de travelling arrière vertigineux laissait croire que ce premier épisode imparfait n’était que le début de l’aventure. Si on avait su que ce n’était que le début des emmerdes…
2. EVENT HORIZON
- Sortie : 1997
- Durée : 1h36 (malheureusement)
C’est le film culte de sa carrière, et pour de bonnes raisons. Au fil des années, Event Horizon est devenu un véritable objet de fascination, aussi bien pour ce qu’il raconte que pour les péripéties de son réalisateur en coulisses. Sortant à peine du carton de Mortal Kombat, Anderson est allé, la fleur au fusil, réaliser son grand film de maison hantée dans l’espace. Puisque le vaisseau éponyme est censé avoir atteint l’enfer, il met en boite des tableaux orgiaques gores… coupés au montage par le studio, qui voulait précipiter la sortie, craignant l’échec de… Titanic.
S’en sont suivi des années de recherche des séquences coupées. Certaines sont présentes sur le DVD, mais la plupart sont restées à jamais perdues, faisant du director’s cut du film un véritable mythe cinéphile, qui d’ailleurs pourrait s’avérer très décevant si quelqu’un mettait un jour la main sur les fameux rushs. Mais en soi, cette aura renforce encore l’inquiétude mise en scène par le long-métrage, ce sentiment de toucher du doigt grâce à la technologie une frontière que l’humain n’était jamais censé toucher.
Malgré son échec financier et son montage compliqué, Event Horizon reste une série B de premier ordre, qui fait très bon usage de ses décors de science-fiction, de son casting (Laurence Fishburne et Sam Neill dans une performance mémorable) et de son concept bien méchant. Même avec les coupes, la folie qui prend les membres de l’équipage suscite une horreur existentielle très efficace et fabrique quelques beaux moments de cauchemar. Dire qu’à l’époque, nous étions plein d’espoir…
1. ALIEN VS PREDATOR
- Sortie : 2004
- Durée : 1h40

Si vous ne comprenez pas comment Alien vs. Predator a pu atterrir en première place pour devenir le meilleur Paul W.S. Anderson, sachez que nous non plus. C’est là la beauté des classements : personne ne peut les assumer entièrement, donc tout le monde peut le reprocher aux autres. Mais à y regarder de plus près, ce crossover infernal entre deux sagas cultes ne démérite pas dans le royaume du réalisateur.
Inévitable au cinéma après la publication du comics Aliens versus Predator en 1989, la rencontre entre les xénomorphes et les Yautjas a excité les producteurs pendant des années avant d’être officiellement lancée, pile-poil au moment où la saga Alien était dans une ime après le succès très modeste d’Alien, la résurrection en 1997. Mais le film a gardé une des plus belles idées de la franchise : livrer les xénos à un cinéaste différent des précédents, pour qu’il s’amuse avec.

Alors oui, Paul W.S. Anderson ça fait mal au cul après Ridley Scott, James Cameron, David Fincher et Jean-Pierre Jeunet. Mais Alien vs. Predator est bel et bien son bébé, aussi difforme soit-il : le film d’un grand gamin qui a mis la main sur un coffret à jouets extraordinaire. Dans les meilleurs moments, ce jeu de cache-cache dans un Rubik’s Cube rempli de pièges en Antarctique est donc une petite partie de plaisir. Particulièrement dans les instants de découverte, avec le village de baleiniers, la descente dans le tunnel et l’arrivée dans le décor halluciné de la pyramide, où le cinéaste essaye d’invoquer l’esprit lovecraftien (on a dit « essaye »).
La suite est nettement plus classique, malgré l’abondance de ralentis, de cris, de bonds et de giclées. Paul W.S. Anderson a beau compiler tous les éléments incontournables des deux sagas (l’armure transparente, la vision infrarouge, le sang acide, les œufs, les facehuggers, la reine), il a bien du mal à mettre en scène le titre de son film, sachant que les xénomorphes sont en plus réduits à du pauvre bétail, bête et vide de sens.

Reste alors une somme de questions, très divertissantes : les Aliens n’avaient-ils jamais tenté de libérer la reine avec leur acide ? Les Predators n’ont-ils pas pensé à l’enchaîner avec le métal indestructible de leurs armes ? Avait-on besoin de ce flashback grossier, qui donne plus d’informations en deux minutes que tout le film ? Qui a osé faire un jumpscare avec un pingouin, et un fumigène ?
Heureusement pour Paul W.S. Anderson, la nullité incongrue de la suite Aliens vs. Predator: Requiem a servi son Alien vs. Predator avec le recul. On en revient à la théorie de la relativité, vitale quand on plonge dans les tréfonds du cerveau de Paul W.S. Anderson.
Je n’ai vu que Death Race et les trois mousquetaires. Le premier j’ai tout oublié, le deuxième je dois avoir le DVD tellement il était … Drôle.
Alors j’avoue : les 3 mousquetaires est un vrai plaisir coupable que j adore. Complètement foutraque, grotesque, burlesque. Mais j’ai vraiment é un bon moment devant
Excellent article merci., et belle audace pour ce numéro 1… ce qui me vient en-tête finalement c’est…. À tout prendre échangerait t’on un PWA contre les Frères Russo… Assurément non.. C’est un réalisateur sincèrement amoureux de son art, ça se sent, comme pour un Renny Harlin… Il a beaucoup osé, tenté, s’est ramassé… mais au final oui il gardera sa petite place au rang des très bons faiseurs avec sa petite touche personnelle pour qu’on se rappelle de lui
Pas de Resident Evil Apocalypse (le 2) dans le classement… impensable, c’est sa Masterpiece.
et OUI, j’ai entendu le rire de Christophe Lambert quand j’ai scrollé l’image (et ça fait peur)
Même question pour Micheal Bay ? La réponse est oui. Ils en ont fait UN tous les deux. Le reste c’est pas bon ou pas bon du tout mais ça peut être distrayant si on n’est pas trop regardant.
Event Horizon se tient très bien. Excellent casting. Vaisseau cathédral hanté très original. Bon rythme, ambiance horreur qui va crescendo et dialogues pas trop fadasse. Sam Neil est complètement allumé et Laurence Fishburne est toujours aussi bon. Film culte que j’ai vu lors de sa sortie dans une salle entièrement vide.
Pour les amateurs d’effets spéciaux à l’ancienne, la maquette du Lewis et Clark fait partie de la collection du sublime musée Cinéma et Miniature de Lyon.
Quelque part là haut, au firmament du septième art, il y a Citizen Kane, Le Parrain, Casablanca, Taxi Driver et Mortal Kombat.
À noter l’excellente utilisation de la 3D sur RE Afterlife !
Mettre resident evil chapitre final qui est le pire et pas mettre le 1er qui est le moins pire faut être sacrément fini à la pisse quand-même…
Dans la liste, il n’y a clairement que event horizon que j’ai trouvé sympa
Perso je n’ai rien contre un bon petit plaisir coupable, bien au contraire, mais à condition qu’il ne soit pas issu d’un matériau de base au potentiel aussi colossal que Resident Evil et Alien VS Predator (même Monster Hunter en avait un peu). Là en l’occurrence il ne reste que ce terrible sentiment de gâchis et cette colère sourde contre les huiles d’Hollywood qui ont osé en confier l’adaptation à Paul W Anderson…