Les échecs de Mickey 17 ont fait mal aux finances de Warner. Et ce n’est pas fini, car le studio doit encore encaisser d’énormes prises de risque. En coulisses, la panique s’installe et certains sièges commencent à chauffer.
À l’époque, tout le monde y est allé de son petit commentaire sarcastique. Produit pour la somme astronomique de 200 millions de dollars après le carton historique du premier volet (qui n’en avait coûté que 60 millions), Joker : Folie à Deux est une catastrophe industrielle. Étrillé par la critique et le public, il a amassé 207,5 millions de dollars au box-office.
Quelques mois plus tard, c’était le Mickey 17 de Bong-Joon Ho qui se cassait les dents sur le marché américain. Budgété à 118 millions de dollars minimums, il en a, à l’heure où sont écrites ces lignes, rapporté à peine plus de 120. Selon certains rapports sortis fin mars, il pourrait représenter une perte sèche de 75 à 80 millions de dollars pour le studio. Celui-ci commence donc à bouillonner, et ses prochains films, plus risqués encore, pourraient en pâtir.
Une bataille après l’autre chez Warner
Déjà en février 2025, selon Bloomberg, le dirigeant du groupe Warner Bros. Discovery David Zaslav critiquait ouvertement les deux chefs de la filiale cinéma : Michael De Luca et Pamela Abdy. Le big boss a pour habitude de manifester son mécontentement… et de trouver des solutions radicales pour compenser les plus grosses pertes. C’est lui qui avait, dans le prolongement de la descente aux enfers du DCU, annulé purement et simplement les sorties de Batgirl et Coyote vs. Acme, afin de bénéficier de réductions de taxes.
À l’époque, c’était bien sûr le bide de Joker : Folie à Deux qui agaçait. D’autant que l’année 2024 avait eu son lot d’erreurs de parcours : Furiosa fut un véritable cataclysme financier et Juré n°2 s’est également planté quand le studio a sacrifié sa sortie, au grand désespoir des fans de Clint Eastwood. Mais l’année 2025 est plus dangereuse encore et elle a très mal démarré : Mickey 17 et The Alto Knights avec Robert de Niro auraient à eux seuls creusé un trou de 110 millions de dollars dans les comptes de la firme.
C’est ce que clame un article de Variety, qui a envoyé ses petites souris dans la machine en surchauffe de Warner. De Luca et Abdy avaient, dans les mois qui ont suivi leur nomination en 2022, répondu aux attentes, notamment grâce au carton monstrueux de Barbie (validé par leur prédécesseur Toby Emmerich). Les deux exécutifs, qui se disent bons amis, assumaient leur amour des auteurs et des gros paris. Mais cette stratégie n’a pas payé et les sources du média affirment qu’ils ont perdu la confiance de Zaslav, les yeux rivés sur la comptabilité.
Certaines rumeurs propagées ici et là évoquent même un potentiel age de relai à Peter Safran, qui co-dirige déjà le nouvel univers DC aux côtés de James Gunn. De simples et vagues bruits de couloir qui trahissent toutefois une certaine panique.

La fin du Dynamic Duo ?
La pression qui repose désormais sur les épaules du duo serait assez colossale, au point où un « insider » parle de « fiasco tourbillonnant ». Certains proches de Abdy et De Luca racontent que leur relation, pourtant ancienne, a été mise à l’épreuve ces derniers mois. D’autres sources évoquent des disputes musclées dans le bureau qu’ils partagent, ainsi que des chamailleries publiques avec leur équipe marketing dans des e-mails groupés. Bonne ambiance à la machine à café garantie.
Les deux concernés ont démenti toute hostilité envers leurs équipes, de quelque manière que ce soit. Interrogée par Variety, Abdy a nié la détérioration de ses relations avec son collègue : « C’est impossible pour moi ». Leur amitié « remonte à 30 ans et existe en dehors du boulot ».
Quant à Dana Nussbaum, vice-présidente exécutive du marketing mondial, elle officie chez Warner depuis « 21 ans, et j’ai vu ma part des différents patrons. Je n’ai vu aucune dispute ouverte au cours des derniers mois. On se sent incroyablement soutenu par Mike et Pam, qui ont été des meneurs entreprenants et transparents ». Une chose est certaine : après 21 ans d’ancienneté, elle tient son boulot à cœur.
Ces hypothétiques rixes auraient précédé la nouvelle vague de reports annoncés mi-mars : One Battle After Another a été déplacé de l’été –chargé en compétition – à septembre, créneau privilégié pour les récompenses. The Bride! lui a été déplacé de septembre 2025 au printemps 2026. Selon les exécutifs, le film aurait ainsi plus de place pour vivre, comme Dune 2 et Godzilla x Kong, deux des derniers succès de Warner sortis à peu près à cette période. Il faut toutefois reconnaître qu’il a tout de même moins d’arguments que ces blockbusters de science-fiction.

No Future
Car ce qui agite Zaslav et place ses lieutenants sur la sellette, c’est bien évidemment le planning de 2025, particulièrement dangereux. Les plus grosses productions Warner à venir sont le film Minecraft, Sinners, Superman, One Battle After Another et The Bride!. Le premier est présenté par De Luca comme un potentiel retour en force après le flop de Joker 2 :
« On l’a tous senti er. Nous ne voulions pas décevoir David. Nous pensons entamer une nouvelle phase avec Minecraft et nous aurons le vent en poupe pour notre stratégie de diversité de sorties. »
Cette « diversité de sorties » décrit les budgets astronomiques confiés à certains cinéastes pour des projets attachés à aucune licence préexistante. Au sein du Hollywood contemporain, c’est un énorme risque. Ryan Coogler, réalisateur de Creed et Black Panther, a ainsi disposé de 90 millions de dollars pour faire son film de vampire Sinners. Le duo compte beaucoup sur son démarrage potable, estimé à 40 millions de dollars sur 3 jours, pour revendiquer la pertinence de son approche. Mais avec un tel budget, Sinners devra déer les 185 millions pour faire un profit.

Le cas de The Bride! est plus complexe : la version punk rock de La Fiancée de Frankenstein signée Maggie Gyllenhaal a coûté 80 millions de dollars. Malgré le casting de Jessie Buckley, Penélope Cruz et Christian Bale, un article de Puck a qualifié les producteurs « d’irresponsables » pour avoir confié une telle somme à une réalisatrice qui n’a jusqu’ici eu qu’à gérer un budget de 5 millions de dollars (sur The Lost Daughter).
Pamela Abdy a défendu son bébé auprès de Variety : « Cette idée que Maggie ne mérite pas un gros budget ? C’est pas cool. Est-ce que vous savez combien d’hommes font des films à petit budget et puis ent à de gros budgets ? ». C’est vrai, mais ça n’empêche pas le film d’inquiéter tout le monde sur le plan financier, y compris David Zaslav. Ce qui pourrait expliquer pourquoi la date de sortie du film a été repoussée de septembre 2025 à mars 2026.
Le problème One Battle After Another
Mais l’éléphant au milieu du studio, c’est bien évidemment One Battle After Another, le nouveau film de Paul Thomas Anderson, très attendu. Très attendu par les cinéphiles chevronnés, mais ceux-ci seront en peine, seuls, de rembourser son budget compris entre 110 et 140 millions de dollars selon les estimations. Le plus gros succès d’Anderson jusqu’ici, c’est There Will Be Blood, en 2007, qui avait engrangé 76 millions dans le monde, donc loin des 260 millions dont aura besoin celui-ci (au minimum).
L’argument, c’est évidemment la présence de Leonardo DiCaprio et une potentielle pluie de récompenses et de bonnes critiques. À l’époque, Once Upon a Time… in Hollywood avait gagné 392,1 millions de dollars, mais il avait également Brad Pitt et Margot Robbie. De plus, Anderson est moins connu du grand public que Tarantino. Les enjeux ont inquiété jusqu’au réalisateur lui-même, car, selon des sources, il aurait accepté de faire des projections test pour la première fois depuis Boogey Nights. Abdy et De Luca ont confirmé avoir testé le film dans trois marchés.

Une source indique que des doutes à propos de l’attractivité du casting ont été formulés. Toutefois, les retours des projections auraient été favorables aux performances de DiCaprio, Sean Penn et Benicio del Toro, dont le personnage a obtenu le meilleur score. La même source évoque des conflits à propos du montage final, qui déerait actuellement les 2h30. Des « insiders » nient toute tension entre Anderson et De Luca, une autre source ajoutant même que le cinéaste a volontairement coupé de 8 à 10 minutes après les projections (peut-être même 20 min).
C’est un peu flou donc, mais l’échéance effraie presque une dizaine de personnes, employés ou associés du studio. Chez les petites mains, on craint pour l’avenir depuis le Nouvel An. Prochaines étapes : le démarrage du film Minecraft, crucial pour la firme, et le CinemaCon, où elle devrait donner un avant-goût des films de franchise qu’elle s’apprête à distribuer, comme Destination Finale 6, Conjuring 4 et autres Mortal Kombat 2. En attendant le retour programmé des valeurs à peu près sûres : les nouveaux Matrix, Ocean’s Eleven, Gremlins, Goonies et Dune.
Et puis, bien sûr, il y a le défi à relever pour le nouvel univers DC, qui débutera au cinéma le 9 juillet 2025 avec Superman.
Superman fera-t-il exception à la malédiction des super héros américains ?
Reste plus qu’à ce que toutes ces personnes acceptent d’être sous-payées, le temps d’arriver à un meilleur équilibre budgétaire ?
Comment se fait-il que ce chien incompétent de David Zaslav soit toujours en poste ? Y a pas un conseil d’istration ou un truc du genre pour le dégager ?
En gros, si Superman se plante, la Warner peut commencer à préparer les cartons. Parce que les valeurs « à peu près sûres » à venir… à part Dune 3, il n’y a aucune attente ! Pour Matrix et Ocean’s il faudra un miracle pour que ça cartonne tant les deux franchises sont épuisées. Et ne parlons pas de l’idée débile de relancer Gremlins et les Goonies, qui courent au crash programmé. Clark, oublie la Terre, sauve la Warner !
Beaucoup de doutes, de bides plus au moins inéluctables et de mauvais choix, alors que l’une des solutions pour éviter les pertes me paraît évidente : faire des films moins chers.
Mickey 17 est un bide vu son budget, mais quelques gros ajustements, il aurait sans doute pu coûter la moitié de son prix actuel. Pareil pour Joker 2. Qu’ils donnent de l’argent à des cinéastes audacieux comme Bong Joon-Ho, Todd Phillips, PTA ou Maggie Gylhennal, je trouve que c’est une bonne chose, même si les résultats sont inégaux. Malheureusement, ces excès de budget posent question…Où sont és le bon sens et la prudence ?
J’ai une idée!
Et s’ils faisaient des bons films?
La tronche de l’agenda… Des suites et des valeurs sûres qui font peurs…
Pas sur que le prochain Matrix soit une valeur sure, après le flop Matrix Resurrection…
Bienvenu au club des bideurs pas du tout anonymes : « Bonjour je suis Warner. »
« Bonjour Warner »
« J’ai produis des films et je n’ai pas de succès depuis plusieurs mois ».
Applaudissements.
« Bravo Warner, tu es sur la bonne pente glissante. Et toi Disney tu veux ajouter quelque chose pour accueillir ton nouveau camarade ? »
Les FLOP aux Box office tous les Studio font le même constat, moin de spectateurs = moins de DOLLARD pour rembourser la production d’un film.
WARNER n’est pas le Studio qui a le plus perdu il reste des valeur sure. DUNE 2 un succès mérité pour ce CHEF-D’OEUVRE. Prochaimement LE MESSIE DE DUNE.
FURIOSA n’a pas rencontré son public mais quel film Incroyable.