Body-horror, inceste, Frankenstein : le film produit par Andy Warhol et censuré à tirelarigot
Avec son Paul Morrissey propose une vision érotico-gore du monstre et de son créateur.
N’en déplaise à Mary Shelley — que l’on ire pour son œuvre, mais aussi pour avoir perdu sa virginité sur la tombe de sa douce maman —, son Victor Frankenstein a inspiré pléthore de déclinaisons plus ou moins pertinentes au gré des âges. À l’ombre des salles obscures, créateur et créatures ont notamment été poncés en long en large et en travers par Universal, puis la Hammer jusque dans les années 70.
Mais au terme de quatre décennies à se manger du monstre à toutes les sauces, le public a par inexorablement fini se lasser de tout ce beau monde. Mais ce désintérêt commun n'a pas découragé un certain Paul Morrissey, qui en 1973 et avec le financement d’Andy Warhol, a proposé une adaptation rocambolesque mêlant allègrement le gore aux codes détournés de l’érotisme.
Bouh
Oh my gore
Difficile de se figurer candidat plus adéquat que l’un des maîtres du cinéma underground pour se réapproprier le Prométhée moderne. Sous l’égide d’Andy Warhol, il dirige notamment une première trilogie sulfureuse, au travers de laquelle le cinéaste dépeint ce que l’enseignant chercheur Aurélien Portelli qualifie de corps instrumentalisés, anéantis, et factices — soit, autant d’adjectifs décrivant l’essence même du chef-d'œuvre de Shelley.
L’intérêt de Morrissey pour les chairs exhibées par l’objet film n’est donc guère à prouver, ce qui n'échappe pas à Roman Polanski, qu’il rencontre à l’occasion de la tournée promotionnelle de son Quoi ?. Là, il lui soumet l’idée d’un Frankenstein tourné en 3D, arguant que le cinéaste américain ne pouvait être mieux placé pour mener à bien pareil projet.
Ceci est une métaphore
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