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Godzilla version Roland Emmerich : un parfait cas d’école d’une catastrophe hollywoodienne

Par arnold-petit
23 mars 2021
MAJ : 21 mai 2024

Le Godzilla de 1998 est peut-être un des pires films consacrés au roi des monstres, mais Roland Emmerich n’est pas le seul responsable de cette catastrophe.

Godzilla : photo

Parmi Roland Emmerich.

Malgré lui, le long-métrage a donné un nouveau souffle au personnage en lui permettant de s’exporter un peu plus au-delà du Japon et de le faire découvrir à un jeune public, qui y repense avec tendresse et sympathie, tandis que les fans de Godzilla estiment qu’il est une abomination et une insulte faite au roi des monstres.

Plutôt que de le défendre dans un plaidoyer nostalgique ou de s’acharner dessus en revenant sur ses innombrables défauts déjà largement pointés du doigt, on a préféré se pencher sur ce que le projet aurait pu être et les raisons qui l’ont mené vers la catastrophe. Parce que même s’il a effectué tout un tas de choix aussi douteux qu’improbables et qu’il a largement participé à l’échec qu’a été Godzilla, Roland Emmerich n’est pas le seul responsable du désastre.

 

photoExcusez-moi, c’est par où Isla Nublar ?

 

MON GROS MONSTRE ADORÉ

Contrairement à ce qu’on pourrait penser en voyant le Godzilla de 1998, le projet a d’abord été motivé par un amour profond pour Godzilla et ce qu’il représente dans l’histoire du cinéma. Et ce qui est encore plus triste, c’est d’imaginer ce qu’il aurait pu devenir. Pendant un moment, tout était réuni pour que le premier long-métrage américain consacré au roi des monstres soit une franche réussite, mais comme souvent, une histoire de retards, de gros sous et d’orgueil a ruiné toutes ces belles intentions.

Vendredi 13 : Meurtres en 3 dimensions, il se consacre à un autre film en 3D appelé Godzilla : Roi des Monstres 3D, mais alors que tout se met en place, Warner Bros. abandonne le projet, estimant que le budget de 30 millions est trop élevé.

Comme le raconte le site SciFiJapan, des années plus tard, au début des années 90, Henry G. Saperstein, un producteur émérite qui entretient une relation privilégiée avec le studio japonais. Les deux producteurs de Sony se rendent compte de l’opportunité qui s’offre à eux et vont alors proposer l’idée à Columbia (racheté par Sony en 1989) et TriStar (racheté par Columbia en 1987), qui refusent.

 

photo… ou même Isla Sorna, hein

 

Persuadé qu’un film américain sur Godzilla pourrait devenir le début d’une franchise à succès, Cary Woods décide de contourner le circuit traditionnel et de directement rencontrer le président de Sony, Mike Medavoy n’a pas particulièrement apprécié).

En octobre 1992, le vice-président de TriStar, Ken Lemberger, se rend à Tokyo pour personnellement négocier le contrat avec la Toho, qui cède les droits d’exploitation de Godzilla avec un accord plus qu’avantageux : le studio japonais se charge de l’exploitation sur le territoire nippon et empoche les recettes, il peut continuer de produire ses propres films et récupère un pourcentage sur les ventes de tickets et de produits dérivés à l’international.

En contrepartie, TriStar peut produire son remake ainsi qu’un spin-off télévisé (qui deviendra Godzilla, la série) et peut utiliser tous les monstres de l’univers de Godzilla apparus entre 1954 et 1975. Aucune suite n’est prévue dans le contrat, mais le studio voit les choses en grand et imagine déjà une trilogie pour son Godzilla made in USA.

 

photoSingin’ in the rain

 

La Toho étant plus que soucieuse de la façon dont Godzilla serait représenté, elle envoie une liste de consignes que la TriStar doit suivre. Le document (qui aurait atteint les 75 pages) définissait absolument tout ce qui se rapporte à Godzilla : ses origines (un monstre né du nucléaire), son comportement (il attaque les humains, mais ne les mange pas), son apparence (il doit avoir quatre griffes par patte, trois rangées de plaques dorsales et une longue queue) et contenait d’autres indications, comme le fait qu’il ne doive pas être tourné en dérision ou qu’il ne puisse pas mourir (lol).

En revanche, l’annonce de ce Godzilla américain est encouragée par certains grands noms du studio, comme Haruo Nakajima, celui qui a été porté le costume du roi des monstres de sa première apparition en 1954 jusqu’en 1972.

 

photoJ’avais demandé en sashimi

 

LE SAUVEUR

Maintenant que Godzilla est là, encore faut-il savoir quoi en faire. Pendant un temps, les producteurs hésitent entre un gentil et un méchant Godzilla, choisissant finalement une version qui détruit tout sans être un monstre à abattre. Au début de l’année 1993, Cary Woods et Bob Fried rencontrent plusieurs réalisateurs et scénaristes pour qu’ils leur proposent un pitch, dont Candyman.

Après avoir refusé le projet plusieurs fois par manque d’inspiration, John Musker, le duo veut proposer quelque chose de nouveau autour de Godzilla, avec un scénario sérieux, loin des excès de la Toho. Attachés au réalisme, ils s’inspirent de Moby Dick et rendent une première copie en novembre 1993.

 

photo, Matthew BroderickAlors, alors, il a l’air pas trop mal ce nouveau Godzilla

 

Dans ce script, le Dr Keith Llewellyn, un scientifique engagé par le gouvernement, est appelé en pleine nuit pour se rendre dans un endroit tenu secret. Arraché à sa femme, Jill, et sa fille, Tina, il est conduit au fond d’une grotte en Alaska, où se trouve une immense créature qui sort de son sommeil et ravage tout sur son age, tuant l’équipe de recherche et les militaires.

Douze ans plus tard. Aaron Vaught, un pseudo-scientifique connu pour ses livres sur les dinosaures et les dragons, et son assistant, Marty Kenoshita, se rendent dans un hôpital psychiatrique au Japon pour rendre visite à un pêcheur ayant vu Godzilla (une séquence reprise par Roland Emmerich avec Jean Reno et son fameux briquet). Jill Llewellyn est désormais à la tête d’un projet top-secret aux côtés d’Aaron Vaught pour retrouver la bête qui a provoqué l’incident en Alaska et tué son mari, tandis que Tina est une adolescente rebelle qui commet des petits larcins.

Dans le même temps, une sonde extraterrestre atterrit au Kentucky et absorbe plusieurs animaux pour donner vie à des créatures hybrides gigantesques.

 

photoNe l’éclairez pas en plus, on le voit assez comme ça

 

Comme d’habitude, les militaires traquent Godzilla et tentent de le tuer, mais le monstre résiste aux attaques et détruit tous les tanks, sous-marins et autres avions que l’armée envoie contre lui. Jill apprend l’existence d’une race alien qui colonise l’univers grâce à une bête apocalyptique et découvre qu’une ancienne civilisation terrienne a créé Godzilla à partir de gênes de dinosaures pour les protéger de cette menace. Le monstre extraterrestre (baptisé Gryphon) avec son corps de puma, ses ailes de chauve-souris et sa langue faite de serpents apparaît et détruit New York.

L’humanité comprend que Godzilla est son seul espoir, le monstre vient à bout de la créature, Jill le pardonne d’avoir tué son mari et fait la paix avec sa fille, tout est bien qui finit bien. Un récit plus que classique par rapport aux précédentes productions japonaises (et qui ressemble beaucoup aux scénarios de Godzilla II : Roi des Monstres), mais qui respecte le roi des monstres et les consignes de la Toho, avec une histoire à la fois fantastique et dramatique.

 

photoNous avons chronométré le Godzilla à 40 km/h

 

Pendant ce temps, après avoir commandé de premières maquettes à Terry Gilliam. Rien que ça.

Remarqués grâce à Jan de Bont.

 

photo, Matthew Broderick, Jean RenoAh mais c’est pas Jurassic Park 2 ?

 

À l’époque, le cinéaste néerlandais s’était déjà illustré en tant que directeur de la photographie sur plusieurs gros films comme Speed (c’est le cas de le dire), sorti quelques mois plus tôt.

ionné par Godzilla et intéressé par le scénario de Terry Rossio et Ted Elliott, il se lance à corps perdu dans le projet, imaginant un monstre gigantesque, aussi réaliste que les dinosaures de Jurassic Park, devenu une référence dès sa sortie. Il se rend au Japon pour rencontrer les pontes de la Toho, où il est accueilli comme une rockstar, puis apporte quelques petites modifications au script de Rossio et Elliott : l’action est ramenée à un an au lieu de douze, Jill accompagne son mari quand il meurt en découvrant Godzilla et la sonde du Gryphon atterrit dans l’Utah plutôt que dans le Kentucky. Fin 1994, le scénario est achevé et la production peut démarrer, mais tout va rapidement dégénérer.

 

photoCrime contre l’humanité et infraction au code de la route

 

AU FIN FOND DE LA TERRE CREUSE

Jan De Bont recrute un collaborateur de longue date, Batman, le défi.

En attendant que le studio Stan Winston réussisse à convaincre TriStar, le dessinateur Ricardo Delgado et le sculpteur Carlos Huante sont recrutés pour élaborer des maquettes, des concept arts et des story-boards. Les deux hommes réaliseront plusieurs dizaines de croquis de Godzilla, du Gryphon et de certains lieux du script, qui seront repris ou abandonnés quand le studio de Stan Winston a finalement été retenu par TriStar pour concevoir Godzilla et les autres créatures du film.

Décidé à profiter des dernières avancées technologiques, Jan de Bont se rend chez ILM (la boite d’effets spéciaux fondée par Last Action Hero) supervise le tout.

 

photoLe petit d’homme est un copain

 

Giacomo Ghiazza et David Russell sont choisis pour dessiner les story-boards et le projet se met en marche. Des maquettes de Godzilla et du Gryphon sont réalisées puis envoyées à Digital Domain pour être scannées. Twister).

Le tournage est prévu pour mars 1995, mais quand Jan de Bont réclame un budget de 120 millions de dollars (alors que les prédictions annoncent plutôt qu’entre 140 et 180 millions seraient nécessaires), Sony l’arrête aussitôt. Le studio tente de réduire le coût en supprimant tout ce qu’il peut dans le scénario et après plusieurs négociations stériles, Jan De Bont quitte le projet fin décembre 1994.

Terry Rossio et Ted Elliott comprennent que leur scénario va en prendre un coup et reçoivent une demande plus que surprenante de la part de Sony : imaginer un acolyte pour Godzilla sur lequel le studio pourrait bâtir une franchise sans avoir à payer de droits à la Toho façon Batman et Robin. Les deux scénaristes et le reste de l’équipe claquent la porte en même temps que Jan De Bont. Selon le réalisateur et certaines rumeurs, le studio cherchait n’importe quel prétexte pour ne pas produire ce film, souhaitant un Godzilla plus proche du T-Rex.

 

photoEmbuscade

 

UNE IDÉE DÉBILE

Sony engage David Fincher pour succéder à Jan de Bont, mais Sony ne prend même pas la peine de le rencontrer. Découragés, le producteur et son comparse Bob Fried n’y croient plus, TriStar laisse son Godzilla de côté, jusqu’à ce que le producteur Chris Lee décide de refiler le projet à ses deux amis : Dean Devlin et Roland Emmerich.

Ayant déjà refusé une première fois, les deux hommes n’étaient toujours pas convaincus et pensaient qu’un Godzilla américain était « une idée débile », comme le confiera Dean Devlin plus tard. Après Le Monstre des Temps Perdus.

Dean Devlin et Roland Emmerich acceptent de faire le film, mais réclament un contrôle total, avec « un Godzilla qui se déplace rapidement comme un animal sauvage plutôt qu’une espèce de créature étrange ». Ils regardent tous les deux le premier Godzilla et sont impressionnés par les effets spéciaux et le sérieux du film (ce qui laisse penser qu’ils ne l’avaient jamais vu avant), mais cela ne change rien à leur perception du monstre. Dans l’émission Rough Cut diffusée sur TNT, Roland Emmerich déclare qu’il n’aime pas regarder deux créatures s’affronter, puis dans un entretien avec CNN, il annonce qu’il « ne veut rien avoir à faire avec le Godzilla original », ne retenant que son origine nucléaire.

 

photo godzillaEt il a quand même gardé le cri emblématique du monstre. Au moins.

 

Certains que Godzilla n’était rien de plus qu’un personnage rigolo qui ne pourrait jamais intéresser un plus large public à moins d’être réinventé, les cadres de TriStar leur ont donné carte blanche. Dans une interview de 2016 pour l’Huffington Post, Roland Emmerich répétera qu’il n’est pas fan de Godzilla à la base et révélera qu’il trouvait que « le look du premier Godzilla ne ressemblait à rien ». Autant dire que le massacre était inévitable.

Ne connaissant visiblement pas le travail d’Eiji Tsuburaya, le directeur des effets spéciaux de la Toho, il a également prétendu que le studio japonais avait utilisé un costume parce que le studio ne connaissait rien à la stop motion (qui est partiellement utilisée, la Toho préférant un costume par souci de budget et de calendrier).

Poussé par Roland Emmerich à s’éloigner du design emblématique du monstre, Patrick Tatopoulos (Super Mario Bros., Stargate, la porte des étoiles, Independence Day) conçoit un tout nouveau Godzilla, plus petit, plus fin, plus agile, avec des bras plus longs, la mâchoire du tigre Shere Khan du Livre de la Jungle (parce qu’il l’aime bien) et un style entre le T-Rex et le dragon.

Entre temps, Independance Day sort en salles, participant encore un peu plus à la popularité de Roland Emmerich et Dean Devlin. Aussi surprenant que ça puisse être, ils se rendent au Japon pour présenter le look de leur Godzilla à la Toho qui le valide, probablement lassée d’attendre la sortie de ce Godzilla américain.

 

photoMoins on voit, moins c’est moche

 

Le scénario change totalement le traitement de la créature : Godzilla n’est plus ce gigantesque monstre qui détruit tout, se nourrit de la radioactivité, résiste à n’importe quelle attaque et affronte d’autres monstres, mais un iguane géant qui mange du poisson, se cache sous terre, s’enfuit face à l’armée et cherche un endroit où pondre ses oeufs. Le réalisateur et le scénariste décident également d’abandonner le souffle atomique de Godzilla pour le remplacer par un simple souffle (le feu n’a été rajouté qu’après, apparemment pour faire plaisir aux fans de Godzilla).

Volker Engler a déclaré dans une interview pour le site officiel du film que les premiers Godzilla l’ont inspiré à devenir directeur des effets spéciaux, puis a enchaîné en expliquant que « Godzilla a toujours été un homme au ralenti debout dans un costume, qui regarde autour de lui en détruisant les bâtiments en ayant l’air plutôt stupide. » Hormis quelques techniciens qui laissent fuiter des informations auprès des fans de plus en plus inquiets, personne ne semble avoir conscience de ce qu’est Godzilla.

 

photoPris au piège

 

Un accord entre Centropolis Entertainment (la boite de production de Roland Emmerich) et Sony est rapidement trouvé. Après avoir réuni un casting composé de Hank Azaria, le tournage commence en mai 1997, pour un budget estimé à 150 millions de dollars, hors frais marketing (soit 30 millions de plus que ce que Jan De Bont avait réclamé à l’époque).

TriStar demande à ce que le film sorte un an plus tard, lors du week-end du Memorial Day, le 20 mai 1998. Évidemment, en aussi peu de temps, les effets spéciaux sont bâclés, comme à peu près tout le reste du film. Les animateurs travaillent 24 heures sur 24 et se relaient en dormant dans des sacs de couchage au milieu des bureaux pour pouvoir terminer à temps. Sony propose de repousser la sortie, mais Emmerich et Devlin refusent, souhaitant absolument honorer la date qu’on leur avait imposée.

 

photo, Maria PitilloÇa va, on gère

 

Un premier trailer montre le pied de Godzilla en train d’écraser le squelette du T-Rex au Museum d’Histoire Naturelle de New York et aucun aperçu complet de la créature n’est dévoilé. À grand renfort de bandes-annonces, de publicités et d’affichage, TriStar lance une campagne promotionnelle aussi énorme que son monstre, chiffrée à environ 80 millions de dollars, avec un slogan devenu tristement célèbre : « Size Does Matter » (qu’on pourrait traduire en français par « la taille, ça compte finalement »).

Les effets visuels sont terminés à la dernière minute pour l’avant-première du film le 18 mai 1998 au Madison Square Garden de New York et au Cineramadome de Los Angeles. Les retours à la sortie sont plus que mauvais, mais Sony se rassure en se disant que tous les plus grands critiques de cinéma sont au Festival de Cannes, qui se déroule au même moment.

 

 

ATOMIC REX

Le film sort finalement en salles le 20 mai 1998, comme prévu, et se ramasse au box-office, pas comme prévu, avec 136 millions de dollars de recettes à domicile et 379 millions à l’international. Les spectateurs reprochent au film d’essayer (vainement) de copier Jurassic Park, son piètre casting, ses dialogues particulièrement banals et son humour plus que gênant, mais surtout son monstre qui est tout sauf Godzilla. Au Japon, la critique est encore plus sévère et la déception encore plus grande, avec seulement 33 millions de dollars de recettes, moitié moins que ce qu’avait prédit TriStar.

Au-delà de son apparence qui n’a strictement plus rien à voir avec le monstre qu’il adore, le public nippon est choqué que Godzilla puisse être abattu par de simples missiles et qu’il soit ramené au rang d’animal géant. Kenpachiro Satsuma, l’acteur qui a porté le costume du monstre de 1984 à 1995, quitte la projection organisée lors d’une convention consacrée à Godzilla à Chicago en 1998.

 

photoRéaction d’un spectateur à l’apparition du monstre

 

Dès le départ, les studios avaient une conception erronée de Godzilla et aucun d’entre eux n’était convaincu qu’il puisse intéresser le public occidental. Désireux de faire ses preuves et de porter le monstre de son enfance à l’écran, Jan De Bont s’est laissé emporté par ses ambitions, sans doute trop grandes pour un deuxième long-métrage.

Comme l’ont prouvé le film et ses nombreuses déclarations, Roland Emmerich n’avait fondamentalement rien compris à Godzilla, plus intéressé par l’idée de faire un remake du Monstre des temps perdus avec une créature appelée Godzilla dedans que de proposer sa version d’un monstre élevé au rang de divinité dans la culture populaire.

Néanmoins, tout n’est pas si terrible : la Toho profite de la nostalgie du public japonais pour le vieux Godzilla et tente de faire oublier l’affront le plus rapidement possible en lançant la production de son Godzilla : Final Warslorsque le bon vieux Godzilla envoie voler la version américaine dans l’opéra de Sydney d’un coup de queue avant de l’achever avec son souffle atomique.

 

photoRepose en paix, trilogie TriStar

 

Après une telle débâcle, les plans de trilogie sont vite oubliés par TriStar. D’autant plus que le studio est lâché par Roland Emmerich et Dean Devlin. Comme prévu par le contrat, Godzilla, la série est développé, avec un premier épisode diffusé en septembre 1998. Contrairement au film dont il est tiré, le programme est plus que correct et bien plus respectueux envers le personnage et sa mythologie, tout en parvenant à créer sa propre identité, quelle qu’elle soit.

La série connaîtra un certain succès auprès du jeune public et justifierait presque à elle seule l’existence du film réalisé par Roland Emmerich. Un long-métrage que tout un tas de gamins et de spectateurs remercieront tout de même, car il les a introduits à cette créature apparemment appelé Godzilla. Un monstre pour laquelle ils se sont pris de ion une fois qu’ils l’ont vraiment découvert. Dans un autre film.

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Flo1
Flo1
il y a 1 année

Roland Emmerich récupère le bébé pour une adaptation US, faite surtout pour profiter des budgets américains ainsi que de la popularité des films catastrophes – c’était à nouveau le cas dans les années 90.
Et il va se prendre une sale réputation dans la figure, à cause d’un brin de provoc’ – vendre le film sur un concours de quéquette avec Jurassic Park (la première bande-annonce, celle dans le musée d’histoire naturelle). Même des réalisateurs, à qui on n’avait rien demandé, y sont allés de leurs commentaires moralisateurs ou méprisants….
Pourtant le film tenait debout à l’époque, et c’est encore le cas : déjà ses partis pris de scénario et de designs le rapprochent du « Monstre des temps perdus » (il rampe un peu, il nidifie). Donc pour ce qui est de la trahison, c’est relatif.
Plus animal que monstre, il y a de la fascination pour cette créature qui représente un danger parce qu’elle ne peut pas cohabiter avec nous sous peine de nous détruire… mais en même temps c’est un être vivant, et l’éliminer ne peut que provoquer un petit pincement au cœur.

Bien sûr Emmerich fait bien de déplorer n’avoir pas eu le temps de développer tout le pendant humain de l’histoire, notamment l’évacuation de New-York (vite expédiée dans le récit), la romance innocente entre Nick et une Audrey qui doit faire elle-même face à la férocité journalistique (ils sont très mignons, dommage que Maria Pitillo ait arrêté de jouer)… Et le côté international, surtout en ne gardant les japonais que pour justifier le nom de la créature – avant déformation par ces fichus américains que Emmerich critiquent bien plus que les français (c’était pourtant la faute à Chirac et ses essais nucléaires). Pas contents non plus, les japonais.
Jean Reno en héros trouble mais solide, le côté destructeur de Emmerich mieux concentré dans du huis clos géant à Manhattan, pas trop d’effets spéciaux ringards (à part les explosions incrustées, les images de synthèse et les effets en dur sont toujours cools), pas trop d’humour gras, une suite de climax finaux déments… et une musique de David Arnold à tomber – le suspense quand le monstre est dévoilé par petits bouts, le grandiose quand on le découvre entier, l’héroïsme des humains (le hall d’entrée avec les Bébézillas)…
Le Emmerich de la grande époque, avant le cynisme.

Et déjà un échec pour développer ce film en plusieurs volets (ça lui est déjà arrivé, et ça recommencera). Mais au moins une série animée servira de continuation, plus ou moins canonique – le physique plus séduisant de Nick, le caractère plus arrogant de Audrey.
On reconnaît là Adelaide Productions (déjà responsable d’autres suites animées de films Sony), ainsi que leurs designs de personnages. Et on aura droit à des combats régulier de monstres etc, avec un petit Godzilla bien dressé.

Omegaton
Omegaton
il y a 4 années

très bien ce film pour découvrir la bête je vois pas ou est le soucis…encore un mécontentement de fanboy idiot classique

Castor
Castor
il y a 4 années

Un bon plaisir coupable !

zetagundam
zetagundam
il y a 4 années

Malgré tous ces défauts, le Godzilla d’Emmerich est toujours plus réussit et fun que la version de Gareth Edwards qui nous a fait un bon gros hors sujet en délaissant Godzilla pour ne s’intéresser qu’aux humains ce qui aurait pu être une bonne idée si seulement il en avait fait quelque chose d’intéressant mais ce ne fut malheureusement pas le cas sauf si l’on souhaitait voir une adaptation déguisée de la série « Martine »

Scarface666
Scarface666
il y a 4 années

Ptain vous me rassurer tellement dans les coms, j’ai toujours peur de dire que j’aime énormément ce film mais évidement je l’ai vu au cinéma étant gosse aussi. Ça doit jouer. J’ai encore une marionnette a main de Godzilla et une figurine hahaha.

Sprig
Sprig
il y a 4 années

Même si je ne perds pas mon plaisir popcorn à regarder le film lorsqu’il est diffusé sur la tnt, il est clair qu’il n’a fait honneur à personne. Ni à Matthew Broderick icônisé dans son rôle de Ferris Bueller (pour ma part en tous cas mdr) et là dans sa transformation de beauf de Manhattan (qu’il finira dans le Casse de central parc), Jean reno qui doit payer ses factures,le reste du casting (avec des seconds rôles bien connus comme Kevin Dunn ou Hank Azaria) dont Maria Pitillo ne se relèvera pas, et bien sur Godzilla dont le design en soi n’est pas si mal si….ce n’était pas Godzilla. Reste un single de Jamiroquai bien sympa à l’époque.
Serait il possible à la rédaction de EL de faire un jour un article sur les bienfaits mais aussi sur les MEFAITS de Patrick Tatopoulos que l’on hisse aujourd’hui presqu’au niveau de Phil Tippett, Rob Bottin, Stan Winston ou encore Rick Baker ?

Gregdevil
Gregdevil
il y a 4 années

Super article, très intéressant, perso j’adore connaître la genèse et la conception des films.

Le pir reste la fameuse replique de Jean Reno lors d’un contrôle routier : je m’appelle Jean Luc, et voici Jean Michel et Jean Pierre. Bah oui, ils sont tt les 3 français, et on s’appelle tous Jean quelque-chose.

Sinon le film est divertissant, malgré ses nombreux défauts. Mais il est claire que ce n’est pas Godzilla.

Mystery Man
Mystery Man
il y a 4 années

« Néanmoins, tout n’est pas si terrible : la Toho profite de la nostalgie du public japonais pour le vieux Godzilla et tente de faire oublier l’affront le plus rapidement possible en lançant la production de son Godzilla 2000. Le studio n’hésitera pas à se moquer de cette version affectueusement baptisée GINO (Godzilla In Name Only), d’abord dans Godzilla, Mothra and King Ghidorah: Giant Monsters All-Out Attack, puis dans Godzilla : Final Wars, lorsque le bon vieux Godzilla envoie voler la version américaine dans l’opéra de Sydney d’un coup de queue avant de l’achever avec son souffle atomique. »

Une belle hypocrisie vu que les Godzilla millénium pompent allégrement le Godzilla d’Emmerich en recopiant des plans entiers et même des idées (en plus de reprendre des plans d’Independence Day dans Godzilla 2000).

Roro
Roro
il y a 4 années

Merci EL pour cet article fort intéressant sur les coulisses de la production de ce film ! C’est ce genre d’articles qui me fait venir sur votre site tous les jours. Keep up the good work !

Les commentaires me rassurent, j’aime également beaucoup ce film. Vu avec les copains au cinéma un mercredi aprèm (j’avais 12 ans). J’étais ressorti avec la banane ! J’avais même acheté le CD de la BO avec Puff Daddy & Jimmy Page et Jamiroquai.

Du bon film à grand spectacle qui ne se prend pas trop au sérieux. Et puis m*rde quoi, on a les forces spéciales françaises qui se sacrifient pour sauver NY ! Cocorico !

J’ai plutôt apprécié le Godzilla de Gareth Edawrds, mais son sérieux papal m’a quand même ennuyé. Et puis je vais me mettre le Japon à dos, mais je n’aime pas du tout le design original de Godzilla. Il fait vraiment pataud et n’impressionne que par son gigantisme, là où la version T-Rex sous stéroïdes d’Emmerich fout bien plus la trouille.

Bref, un bon souvenir d’ado ce film, qui mérite d’être réévalué !

Miami81
Miami81
il y a 4 années

Un tres bon film pop corn comme sait les faire Roland Emmerich.
Le design est bien différent de l original mais bien réussi.
Et perso, je trouve que les effets spéciaux sont également au top.
Alors oui, ça ne ressemble pas au Godzilla originel mais l idee d en faire un simple monstre en supprimant son souffle radioactif et tout le bestiaire de la saga nipponne n est au final pas si mauvaise.
L humour n est en revanche pas une grande réussite et le scénario très basique