Critique : Prête-moi ta main

Par Erwan Desbois
31 octobre 2006
MAJ : 28 septembre 2018

La nouvelle comédie co-écrite, jouée et produite (à la manière d’un Jim Carrey) par Alain Chabat démarre sur un concept aguicheur : l’organisation d’un faux mariage pour se prémunir d’un vrai. Malheureusement, cela ne suffit pas à faire de Prête-moi ta main plus qu’une énième comédie romantique que l’on oublie avant même l’arrivée de la suivante bâtie sur le même schéma, à savoir l’inattendue naissance de l’amour entre deux personnages que rien ne semblait devoir réunir et qui sont entourés de seconds rôles cocasses.

La faute en incombe en premier lieur au scénario, d’une fainéantise telle que les bonnes idées, originales – le récit en deux temps, Gainsbourg devant d’abord se faire aimer de sa « belle-famille » puis s’en faire détester – ou non (le héros martyrisé par ses cinq sœurs, comme dans La science des rêves, laissant les deux acteurs jouer en pilotage automatique.

La réalisation sans rythme n’arrange rien, et nous berce dans une douce torpeur entre deux blagues « pipi-caca-prout ». Chabat profite en effet de l’occasion pour recycler ses meilleures blagues de l’époque des Nuls, et nous rappeler qu’il est l’acteur le plus drôle du monde dans cette catégorie – sa réplique « Tu pourrais chier sur la table que ma mère ne trouverait rien d’autre à dire que "oh, elle a bien mangé" » énoncée sur un ton parfaitement neutre lui permet de conserver le titre pour les dix années à venir. La bonne surprise de Prête-moi ta main est de voir que Charlotte Gainsbourg tient la dragée haute à son partenaire et déclenche elle aussi de francs éclats de rire avec des blagues régressives à mille lieues de son image de fille sage et réservée. À part ça…

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