Affreux, sales et méchants
Terrified empruntait beaucoup au cinéma d’épouvante populaire, qu’on a l’habitude de voir à l’affiche de nos multiplexes. When Evil Lurks prend une toute autre direction, qu’il serait dommage de trop révéler. Dans une petite bourgade de campagne, deux frères découvrent un cadavre salement amoché. Craignant le retour d’un mystérieux mal, ils se rendent chez l’une des habitantes, laquelle cache un embarrassant personnage. Tel est le point de départ d’une course inespérée contre une horreur particulièrement virulente.
C’est ce qui a ravi les habitués des festivals spécialisés : doté d’un concept narratif aussi génial que morbide, When Evil Lurks est l’un des morceaux de bravoure gores les plus brutaux parvenus sur nos écrans récemment. Moins dégoulinant de tripes et de molards que les bien vénères Terrifier 2 et surtout The Sadness (tous deux également sortis chez ESC, qui aime visiblement brusquer un peu les circuits de distribution), il mise tout sur la spontanéité de ses séquences les plus gratinées, qui oblitèrent certains tabous que même le cinéma d’horreur hésite souvent à représenter. Le mal qui plane sur le récit va très vite contaminer chaque personnage secondaire ayant le malheur de le traverser. Personne ne sera épargné.
Dès lors qu’il déchaine les enfers sur son duo de héros maladroits, le film vire au jeu de massacre instable, plongeant protagoniste et spectateur dans un climat d’incertitude poisseux. Chaque éruption de violence est organisée avec une diabolique précision par la mise en scène de Rugna, lequel s’échine à toujours trouver l’angle qui prend à revers. Tandis que les victimes s’accumulent, le suspens qui en découle se mue en chape de plomb horrifique.
Toutefois, quand arrivent le troisième acte et la nécessité de résoudre ses enjeux, il est bien forcé de ralentir la cadence, voire de er en pilote automatique le temps d’un climax pour le coup plus conventionnel. De toute évidence, le cinéaste est plus inventif dans la persécution que dans la contre-attaque.
The Evil Within
C’est indéniable : When Evil Lurks fléchit dans sa dernière demi-heure. Mais son détournement habile du motif de la possession et du sous-genre associé, désormais saturé d’archétypes ronflants et de bons sentiments puritains, rappelle à quel point le cinéma d’horreur le plus véhément est à trouver loin des frontières bien gardées d’Hollywood.
Le calvaire qu’il met en scène est bien le fruit d’une horreur diffuse, qui colle à chaque photogramme et que les quelques jump-scares ne font qu’entretenir de plus belle. Notamment grâce à une idée narrative particulièrement bien trouvée : le mal auquel font face les deux frères est d’emblée une épée de Damoclèes qui pèse sur le monde, comme si celui-ci avait été souillé à jamais par une sorte de folie furieuse. Point de métaphore précise ou de clins d’oeil forcé ici, mais une putrescence misanthrope ambiante, qui recoupe le sadisme à peine dissimulé de la réalisation.
Une esthétique de la pourriture qui renverrait presque aux grandes heures de l’exploitation italienne, et plus particulièrement à la filmographie du grand Lucio Fulci, maître des cadavres en décomposition et des ambiances décaties (et lui aussi plus inspiré par la mort de de sa chair à canon que par le reste). Ici aussi, l’univers parcouru est rongé par une moisissure à la fois surnaturelle et profondément humaine, qui attaque jusqu’à la plus sacrée des structures familiales.
À défaut d’être vraiment révolutionnaire et malgré ses défauts, le long-métrage prouve qu’il est encore possible de faire preuve de méchanceté et de viser une horreur tantôt viscérale… tantôt franchement jouissive.
Vu en festival.
Film gore d’exploitation sympathique et réussi.
Oh un bon film de genre comme il y en a rarement quand même maintenant (ie : contrairement à son précédent film pour moi, un clone de simetierre (les films, en un peu mieux quand même).
Pour les mauvais côtés : je suis d’accord les personnages sont débiles et du coup on a parfois l’impression que leurs actions servent uniquement pour le scénario. Et oui le climax en est donc peut original.
Le reste c’est quand même plutôt original et osé.
Au vu des retours, j’en attendais beaucoup, mais je suis assez déçu.
Si le début installe une très bonne ambiance et que cela faitsait bien longtemps que je n’avais pas vu un film aussi méchant avec ses personnages depuis le Evil Dead d’Alvarez, le soufflé retombe peu à peu et l’histoire se termine sans avoir vraiment commencée.
Et qu’est-ce que les protagonistes sont débiles!
J’ai trouvé que ça tenait … 10 minutes, puis c’est tellement hystérique, mal joué, qu’on frise souvent le nanar inable… sauf, sauf, qu’il y a quelques scènes choc qui relèvent le niveau.
@Oldskool
C’est bien plus méchant, violent et énervé que « Barbare »…
Y’avait le même genre d’analyse sur le film Barbare… Genre, original, contre pied, relance de l’intérêt… Du coup si c’est pareil, ça me donne vraiment envie de NE PAS LE VOIR !
Si les films ou les victimes trébuchent sur une racine en pleine forêt ou prennent des décisions complétements débiles vous inent, ne perdez pas votre temps. Clairement ma plus grosse déception de 2024…
De l’horreur à la fois viscérale et subtile dans les enjeux qu’elle introduit et l’ambiance qu’elle pose ? Voilà qui fait envie…
Film d’horreur bien senti, qui apporte un peu de fraicheur au genre.
Certaines scènes sont franchement assez choquantes. La violence s’abat des fois d’un coup sans prévenir, personne n’est épargné.
Ca retombe un peu sur la fin mais ce n’est pas grave, je ne boude pas mon plaisir coupable.
Ça m’a l’air bien tentant.