CHIE-NON
En 2014, Qu’est-ce qu’on a encore fait au bon Dieu ? allait encore plus loin et se faisait sauter la braguette et laisser dégouliner une panse affreuse, sale et méchante. Après le grand dégueuloir pseudo-subversif sur les Noirs, les Arabes, les Juifs, les Chinois, les LGBTQ, les migrants, la CGT, c’est au tour de Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu ? de sécréter sa haine bilieuse. Problème : il ne reste plus beaucoup de cibles, et après avoir tant vomi, il ne reste justement plus que de la bile à expulser.
Chantal Lauby et Christian Clavier, plus près de Dieu
Car la haine est toujours bien présente, et le film attaque sans détour dès la première minute, avec un « envahissement » de Chinon, le village bien français de Christian Clavier au sein duquel le patriarche souffre de devoir croiser l’un de ses gendres tant redoutés – parce que « étrangers« , faut-il le rappeler – au coin de chaque rue. Mais cette fois-ci, le moteur de cette haine autrefois vrombissante apparaît bien sage, et pour cause : maintenant que tout le monde a été déporté dans le camp de la mort du rire à la française, il ne reste plus personne à asphyxier – ou presque.
En manque de carburant et encrassé, arrivé au bout de sa liste de victimes, le vieux pot d’échappement va arracher péniblement quelques derniers glaviots noirs à crachoter sur ces fous de wokes grands remplaçants capables de justifier autant un Jésus qu’un Beethoven noirs, ces pénibles vegans moralisateurs casseurs d’ambiance, un enfant indien parce que pourquoi pas, et… c’est à peu près tout.
Pour le reste, Philippe de Chauveron reste branché au même tout à l’égout de la galéjade bien de chez nous : les Chinois se ressemblent tous, les Juifs et les Arabes se battent entre eux pour leur territoire et les Noirs font peur, mais même le film n’y croit plus et ne prend même plus la peine de formuler son mépris en termes intelligibles.
« Les desserts chinois, c’est de la merde »
NONE SO BILE
Tout au plus l’illustre-t-il avec des images toutes droits sorties d’un portfolio édité par Henri de Lesquen, avec ce touriste chinois à casquette et perche à selfie ou cette artiste peintre moderne animaliste aux oeuvres arrosées de pisse de chien. Si le manque total d’humanité ne surprendra personne, le manque d’idées de Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu ? étonne.
D’habitude si généreuse en grasses flatulences tonitruantes, on est surpris de voir la franchise ne plus être capable de lâcher quelques petits pets de gags résiduels, à l’image de Super Mario le plombier italien à grosse moustache/pull rouge/salopette bleue, ou Helmut, cet allemand en qui « on ne peut jamais faire totalement confiance », leur raffinement cachant une culture du « couteau dans le dos ». Un envahisseur de plus de notre douce , et un authentique spécimen non fossilisé d’un humour patriote antédiluvien qu’on pensait disparu avec les dinosaures.
Avec ce quasi-nazi venu jusque dans les bras de notre protagoniste pour lui prendre sa compagne, Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu ? e le point Godwin, la frontière finale de l’humour gastrique avant le trou marron. Après cela : le vide intersidéral, et peut-être, enfin, un peu de paix à l’autre bout du tunnel de ver solitaire. Pourtant, voir toute cette bande de zozos broyée par la singularité anti-co(s)mique qu’ils ont eux-mêmes générée crée une forme de déception au sein du soulagement que procure cette probable mort cérébrale annoncée – a fortiori avec la mise en examen pour viol de l’acteur Ary Abittan.
Tiens c’est marrant, il manque un acteur dans les photos
CLAVIER > NIETZSCHE
Non pas qu’on regrette qu’après Dieu, ce soit au Grand Satan de mourir, mais c’est là que réside cette fois la nullité : en perdant de son caractère d’exception, la saga perd également en spectacle, la sidération laissant place à une confortable paralysie. Vaut-il mieux être comme les autres, ou se démarquer par son abjection ? À vous de trancher. En tout cas, ici, à la sauvage contre-performance obscène habituelle se substitue une contre-contre-performance pépère et ennuyeuse aux allures de lendemain de cuite, de ceux habités d’un ennui hagard ponctué par quelques hoquets crotteux et régurgitations douloureuses.
Car, comme les autres, Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu ? est une toilette turque idéologique, de celles dans lesquelles on se lâche comme à confesse en prenant bien soin d’en mettre partout, pouffant de rire en imaginant la tête de la dame-pipi qui devra tout nettoyer derrière lui. La différence, c’est que cette fois, le sac de viscères ayant déjà été vidé par les deux précédents opus, cette troisième se trouve bien en peine pour purger et déverser.
Il n’y a plus rien à expulser et pourtant le corps se compresse encore, à la recherche sûrement d’un dernier reflux dans lequel s’étouffer et partir comme les grandes rockstars dans une mort rédemptrice. Car oui : Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu ? cherche le pardon, insiste même sur sa bienveillance et son ouverture d’esprit avec son Jésus noir, probabilité historique obsédant tant l’incompris Philippe de Chauveron qu’il va jusqu’à en faire la star de sa seule scène un tant soit peu premier degré, mettant en scène un spectacle de théâtre au sein du film lui-même.
Une mise en abyme réflexive, dont le but serait d’éclairer une vérité si mal entendue que Qu’est-ce qu’on a tous fait au Bon Dieu ? va jusqu’à nous la hurler dans les oreilles avec son générique vociférant « AU-DELÀ DE NOS DIFFÉRENCES », issu de la chanson de Johnny Hallyday Sang pour Sang. C’est donc bien compris, à l’avenir nous tâcherons de corriger nos erreurs, et de prendre l’oeuvre pour ce qu’elle prétend être : une observatrice de notre société. Qui ne comprend rien, n’entend rien, ne voit rien, mais crie très fort sa bienveillante intolérance avec les mains en porte-voix. Plus qu’un petit singe à neutraliser.
Le premier volet au top, le second un peu moins mais tout de même bon et le troisième patatras juste décevant +++
Plus d’humour, un ennuie tel que je me suis forcé à regarder, j’ai même avancé…. Le pire étant le choix des acteurs pour représenter les parents de Rachid, David et Chao. Mauvais jeu d’acteurs, on croirait des figurants, c’est juste aberrant. Je pense que ça a lourdement contribué au flop de ce dernier film. C’est dommage ils auraient pu faire un beau final, au lieu de ça c’est le pire navet que j’ai vu depuis de nombreuses années.
Qu’est ce qu’on a tous fait au bon dieu est vraiment le meilleur film comique de ces 10 dernières années ,et encore car la premier opus paru en 2012 était lui aussi le meilleur film de sa génération .
C’est touchant,grandiose,et apporte une autocritique intelligente et poussé sur le cinéma français en perdition . Ce film m’a bouleversé,je suis sincèrement ému rien que d’y repenser .
Ce sera a jamais ma trilogie préféré,loin devant Le seigneur des Anneaux,et Star Wars .
Incomparable
Excellente critique d’un film que je ne verrai jamais, j’ai suffisamment souffert avec le premier.
@Ethan : ton petit protégé a dégagé hier , donc maintenant on peu reprendre le débat sur le film ?
J’irais voir ce film rien que pour la beauté et le talent de Frédérique Bel.
Nannnn je déconne … mais quand même si un bon réal pouvait lui donner un rôle un peu plus consistant et intéressant, un polars par exemple ou elle aurai un rôle au hasard, de garce par exemple …
Et voilà, c’est malin je vais me faire taxer de sexiste !
Bon sinon c’est bien un film progressiste non ? J’ai bon ?
@Theinsider38
Non moi je trouve pas que c’est une raclure, donc ça me gêne
C’est avec ce genre de scato-critique que l’on gagne environ 1.30 de vie. Pas de temps à perdre devant un éventuel étron filmique (Enfin nous, pas vous). Merci a la rédaction, j’ai bien rigolé, je me régale à chaque fois.
J’adoooore cette critique ! Tellement vrai !
@Lino, quand je parle de film mineur c’est au niveau de la qualité, en effet cette série cartonne au BO.
Après, je ne compte pas défendre ces films, j’ai vu le premier, qui m’a fait ni chaud ni froid et qui n’apportait rien de nouveau à la comédie Française.
« Je vous renvoie aux critiques de films comme Venom 2, La Bulle, Thunder Force, Bad Buzz, Le Dernier Mercenaire et tant d’autres encore, écrites par moi-même ou mes collègues »
Lino qui jette sous le bus le reste de l’équipe.
Tu as appris des meilleurs.