Ballerina : démarrage très décevant pour le nouveau John Wick, battu par Lilo & Stitch

Ni Ballerina, spin-off de la saga John Wick, qui démarre timidement au box-office américain.

Attendu avec méfiance depuis les rumeurs de production chaotique et les reshoots destinés à « protéger la franchise » selon l’acteur Ian McShane Ballerina a globalement été une bonne surprise. Il a été accueilli avec enthousiasme par la presse et par le public, qui lui a attribué un Cinemascore (standard de l’industrie pour mesurer la satisfaction des spectateurs) de A-, soit la même note que les volets 3 et 4 de la saga d’action débutée en 2014.

Restait à voir si cet enthousiasme aurait un effet sur le box-office lors du premier week-end d’exploitation du film, sorti le 6 juin chez l’Oncle Sam. D’autant que le distributeur Lionsgate, qui a désespérément besoin d’un succès après les catastrophes Hurry Up Tomorrow, avait mis toutes les chances de son côté avec une promotion intense, multipliant les bandes-annonces et misant largement sur la présence de Keanu Reeves. Verdict : caramba, encore raté !

Ballerina manque sa cible

Mi-mai, Deadline annonçait un démarrage entre 35 et 40 millions de dollars. Au moment de la sortie, le distributeur Lionsgate espérait en tirer 30 millions, selon Variety. Finalement, le film serait plutôt situé autour des 25 millions de dollars, ce qui ne lui garantit même pas la première place du classement, alors qu’il s’agit du seul blockbuster parmi les nouveautés de la semaine.

En effet, le Lilo & Stitch de Disney reste devant pour sa troisième semaine consécutive, avec environ 32,5 millions de dollars supplémentaires en poche. Il faut dire que ce remake est un véritable bulldozer qui a déjà cumulé 335,7 millions de dollars. En ajoutant les recettes des autres pays, il a déjà déé les 772 millions et prend tranquillement la route du milliard. Il serait alors le premier film américain à déer cette barre symbolique en 2025, Minecraft ayant calé peu après le virage des 950 millions.

Ballerina peut au moins se targuer d’avoir battu son principal concurrent sur le plan de l’action, à savoir Mission : Impossible – The Final Reckoning, descendu à la troisième place avec 15 millions de dollars. À ce stade, le dernier véhicule de Tom Cruise a peu de chances de finir dans le vert avec 450 millions de dollars récoltés dans le monde pour un budget estimé – tenez-vous bien – à 400 millions de dollars. Il n’empêche qu’il a dû grignoter un peu de la part de marché du spin-off de John Wick, visant grosso modo la même cible, contrairement à Disney.

Le business John Wick

Dans la saga, seul le tout premier volet a fait moins avec un démarrage en dessous des 15 millions. Mais il s’agissait d’une série B d’action au scénario original et dotée d’un budget d’à peine 20 millions de dollars. Sa suite avait remporté le double. Quant aux opus 3 et 4, ils sont très loin devant avec des démarrages atteignant respectivement les 56 et 73 millions de dollars. Problème : Ballerina aurait couté entre 80 et 90 millions de dollars après reshoots, soit le 2e plus gros budget de la franchise.

Et ce n’est pas à l’international qu’il peut se rattraper. Les 82 pays lui ont rapporté 26 millions supplémentaires, ce qui lui confère 51 millions en tout. Avec un tel budget, il devra probablement faire mieux que John Wick 2 (qui avait fini avec 171,5 millions dans le monde) pour rentrer dans ses frais. À moins que la stratégie de Lionsgate ne lui sauve encore les miches. En effet, le studio assume vendre les droits d’exploitation de ses blockbusters à l’étranger, ce qui couvrirait les deux tiers du budget de production en moyenne selon Variety.

Bien sûr, l’intérêt de Ballerina dée les chiffres du box-office. L’enjeu est aussi de perpétuer une saga lucrative, qui a pris énormément de valeur en une décennie. Mais ce démarrage en dessous des projections n’est peut-être pas le meilleur signal : il s’avère que l’univers étendu n’est pas aussi attractif que prévu sans Reeves en tête d’affiche (et malgré les efforts de Lionsgate pour caser son nom partout).

Il y a de quoi envisager Caine, le spin-off consacré au personnage de Donnie Yen, avec méfiance, surtout que Chad Stahelski vient de confirmer que le Baba Yaga n’était pas dans le scénario.