Après Marvel dévoile s nouvelle série d’animation centrée sur Spider-Man alias Votre fidèle serviteur Spider-Man, et ses deux premiers épisodes sont prometteurs.
Si l’année 2025 s’annonce chargée en gros projets live-action pour le MCU, avec notamment Les 4 Fantastiques ou la série Daredevil : Born Again, ce sera également cas pour sa division animation. 3 séries sont ainsi prévues sur Disney+, promettant d’élargir le champ des possibles pour Marvel, chose qui ne serait pas de refus après la grosse déception What If… ?, qui s’est achevée en décembre 2024.
D’autant que le studio a déjà réussi un joli coup avec X-Men ’97, peut-être la meilleure série Marvel sur Disney+. Forcément, avec un bilan aussi contrasté, on était en droit de se méfier de Votre fidèle serviteur Spider-Man alias Your Friendly Neighborhood Spider-Man en anglais. Prévue à l’origine comme un prequel de Spider-Man : Homecoming, avant d’être développée comme un projet à part entière, la série continue la belle histoire entre le Tisseur et l’animation. Et après deux épisodes d’introduction, c’est plutôt sympathique.
Un défi d’adaptation réussi
Marvel se prête allègrement au jeu de la comparaison avec la trilogie Spider-Man réalisée par Jon Watts, particulièrement son premier opus Homecoming sorti en 2017, et c’est un premier atout certain pour Votre fidèle serviteur Spider-Man. En effet, la série réussit souvent là où Watts a échoué (et énervé les fans du Tisseur) : faire de son protagoniste un héros de quartier, du quotidien, avec un costume fait main et des problèmes d’adolescent (presque) normal.
En s’appuyant sur les bases (par ailleurs très réussies) de Homecoming tout en se détachant rapidement de l’héritage du MCU, la série se trouve une identité détonante. Il faudra er outre une origin story curieuse (et un peu sortie de nulle part, SPOILER ça parle multivers), qui heureusement ne s’éternise pas, pour pleinement s’investir dans cette nouvelle histoire. Mais si l’entrée en matière est quelque peu brutale, la suite est une intrigante construction.

Certaines mauvaises langues pourraient se plaindre d’encore voir un récit d’un jeune Peter Parker au lycée. Il est vrai que la plupart des séries d’animation qui lui sont consacrées se concentrent sur cette période finalement totalement anecdotique des comics. Cela dit, il faut ettre que Marvel a bien fait les choses, et le format sériel permet aussi à ce Spider-Man de grandir en douceur, avec des enjeux à échelle humaine.
Ici, pas d’Avengers à l’horizon, pas de Tony Stark et pas de voyage en Europe, mais véritablement une sympathique araignée de quartier, qui aide le pizzaiolo de sa rue, voltige aux côtés du métro new-yorkais et arrive en retard en cours. Il s’agissait bien entendu de la note d’intention de Homecoming, moins celle de Far From Home et No Way Home, où on peinait à voir en quoi Spider-Man était le héros de New York particulièrement.

What If… en mieux
Si Homecoming est effectivement la base de l’ensemble, Votre fidèle serviteur Spider-Man n’hésite pas à vite s’en écarter. Et parmi les éléments les plus réussis de ces deux premiers épisodes, il y a évidemment le choix de remplacer Tony Stark par… Norman Osborn en tant que mentor du jeune Peter. Un statu quo inédit qui rebat totalement les cartes, et participe à ancrer ce Spider-Man dans un projet visant à plus ressembler aux comics que les films, notamment par son esthétique (on y reviendra).
Comme pour son générique haut en couleurs, ce choix narratif reflète à merveille la note d’intention du projet : à la fois vintage et moderne, la série s’appuie de nouveau sur des figures majeures du lore de Spider-Man, tout en se débarrassant de certains artifices encombrants du MCU (dont la relation entre Peter et Tony Stark, évidemment). Si le personnage de Norman Osborn (incarné par le super Colman Domingo) reste assez mystérieux au travers de ces deux épisodes, nul doute que son développement en parallèle du jeune Tisseur s’annonce fascinant.

En outre, si certaines têtes attendues ne sont pas (encore ?) de la partie, la série a doté son Peter Parker d’un casting secondaire surprenant sur le papier, mais efficace dans les faits. Certains parleront aux fans du Tisseur, comme Lonnie Lincoln, l’alter ego du méchant Tombstone complètement réinventé pour l’occasion (et clairement un des personnages les plus intrigants) et évidemment Harry Osborn, tandis que d’autres donnent l’impression d’avoir été choisis au hasard (Nico Minoru, Amadeus Cho, Pearl Pangan).
Néanmoins, avec un casting vocal solide et des archétypes modernisés pour l’occasion, ces associations pas forcément instinctives fonctionnent étonnamment bien, en attendant peut-être des personnages plus familiers dans les épisodes et saisons à venir. Il faut bien le reconnaître, on n’avait pas connu début de série animée consacrée à Spider-Man aussi intrigant depuis la superbe Spectacular Spider-Man, il y a presque 20 ans (on ne rajeunit pas…). Alors que What If… ? s’était pris les pieds dans le tapis, Votre fidèle serviteur Spider-Man exploite son concept avec un certain savoir-faire et offre un vrai regard rafraîchissant sur son héros, chose loin d’être aisée au vu de sa popularité.

Spider-Verse du pauvre ?
Tout n’est pas parfait, loin de là. À commencer par le choix fait par Marvel pour animer la série, qui se situe quelque part entre la 3D moche de What If… ? et le mélange 2D / 3D réussi de X-Men ’97. La volonté était clairement de rendre hommage aux pages des bandes dessinées des années 60 où le Tisseur a fait ses débuts, jusque dans le design de certains personnages. Cependant, si cette esthétique trouve grâce dans les scènes d’action, elle est également plombée par des arrière-plans plats et des figurants complètement rigides.
Néanmoins, par rapport aux premières images révélées, qui avaient fait craindre le pire, on se fait rapidement à l’animation. S’il faut absolument comparer, on est loin de l’extraordinaire qualité des films Spider-Verse de Sony (l’échelle est évidemment très différente). La série de Marvel Studios reste une proposition honorable, et surtout pleine de cœur, ce qui avait certainement manqué dans le dernier projet animé du MCU.

On regrettera quelques caméos pas franchement inspirés, et des personnages secondaires encore sous-développés pour certains. L’idée d’intégrer Peter Parker dans une école de super-génies a également de quoi faire grincer un peu les dents (surtout que c’est une étrange habitude prise par les dernières séries animées Spider-Man). Mais on ne va pas cracher sur un projet Spider-Man qui semble respecter son matériau d’origine et vouloir tenter quelque chose d’original.
L’intensité dramatique n’est certainement pas la même que pour X-Men ’97, mais Votre fidèle serviteur Spider-Man se prend suffisamment au sérieux et porte déjà des questionnements sociétaux inhérents à son protagoniste. Que les fans du Tisseur se rassurent, la base est pour le moment rassurante, et augure d’une première saison réussie, à confirmer dans les prochaines semaines.
Les deux premiers épisodes de Votre fidèle serviteur Spider-Man sont disponibles depuis le 29 janvier 2025 sur Disney+. Un nouvel épisode sera diffusé chaque mercredi.

What if en mieux ? Bah juste pour le scénario alors parce que l’animation et juste… Dégeux… Au moins What if avait de beaux dessins. A croire que chez Marvel Studios on ne peux pas avoir l’un avec l’autre… (Scénar soigné avec belle animé)
Vous savez pourquoi je n’ai pas été déçu par “What if »? Parce que je ne l’ai jamais regardée. Je n’en ai jamais compris l’intérêt.
En ce qui concerne cette série Spider-Man, je ne suis pas hypé par le style de ce dessin animé, et j’en ai marre de voir Peter au lycée.
Quand j’étais petit le dessin animé Spider-Man que je kiffais racontait la vie de Peter à l’université avec des responsabilités d’homme, comme dans les films de Raimi d’ailleurs, et ça n’empêchait en rien les petits de s’identifier à lui, puisque je suppose que c’est la raison pour laquelle Disney veut en faire un ado éternel.
Au-delà de la série, j’espère vraiment que les films exploiteront ce “reboot » de la vie de Peter pour en faire un personnage plus mature, et laisser Peter (et Tom Holland) être un homme dans ce film.