Le réveil du format épisodique
Malgré une critique unanime, la première saison d’Andor n’a pas forcément eu le succès escompté. Ce qui devait à la base être une série prequel en cinq saisons a finalement été réduite à deux, obligeant son showrunner Tony Gilroy (scénariste de la saga Jason Bourne, et sauveteur supposé du bourbier Rogue One) à repenser la trame narrative qu’il avait en tête.
Au vu des quatre ans qui séparaient la fin de la saison 1 et les événements de Rogue One, il semblait logique qu’Andor fonctionne sur le schéma une année/une saison. En lieu et place, Lucasfilm a opté pour une solution salvatrice : les 12 épisodes qui composent cet ultime chapitre de l’histoire de Cassian Andor (Diego Luna) sont rassemblés par trios, racontant chacun un arc dramatique en trois actes avant une ellipse.
Face à la formule taylorisée des séries Disney+, cette approche aborde la diffusion en streaming avec un certain sens de l’innovation, tout en se contraignant à une exigence narrative paradoxalement libératrice. Les trois premiers épisodes, diffusés ensemble ce 23 avril, révèlent un modèle habile, qui ne va cesser de gagner en ampleur par la suite.

Andor mieux ?
On avait reproché à la première saison d’Andor son démarrage quelque peu laborieux, bien qu’il s’excusait en partie par sa riche mise en contexte. Son premier acte était une sorte de pilote maladroit et éparpillé, que la saison 2 corrige d’emblée. On retrouve Cassian déjà infiltré dans une base de l’Empire, aux côtés d’une employée dont les doutes marquent un système au conformisme fascisant de plus en plus remis en question.
Dès cette séquence génialement dialoguée, on est bien de retour dans la meilleure série Star Wars, à vraiment regarder les gens qui habitent la galaxie lointaine, très lointaine, et qui acceptent ou non l’état de décrépitude de sa politique. La note d’intention est claire : nous voilà dans l’antre de la bête, dans des décors toujours plus immaculés et aseptisés, où Cassian ne tarde pas à se faire remarquer en volant un prototype de Tie Fighter.

Étonnamment drôle au vu de la maladresse de son protagoniste, aussi subtil qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine, cette introduction démarre sur les chapeaux de roue, et martèle ce léger décalage qui est celui de la série, en contrastant l’héroïsme évident de la Rébellion avec ses imperfections, qu’il s’agisse du manque de patience de ses membres ou de son indélicatesse logistique.
Ce pas de côté, qui a fait le sel de l’écriture de Tony Gilroy, s’accentue au cours de ce premier trio d’épisodes. Le plan d’évasion de Cassian se grippe durant une rencontre impromptue avec des survivants désespérés, tandis que les plans de l’Empire sur le long terme se règlent, au contraire, comme du papier à musique.
À l’instar des meilleures saisons de Game of Thrones, Andor éclot pleinement au travers de son montage alterné, où ses différentes intrigues réparties sur plusieurs planètes se répondent, se coupent et se complètent. Bix (Adria Arjona) se cache clandestinement sur une terre agricole en craignant l’arrivée des forces impériales, et Mon Mothma (Genevieve O’Reilly) prépare à contrecœur le mariage de sa fille avec un noble de sa planète natale, afin de protéger sa couverture et ses investissements auprès de la Rébellion.

Les moissons du ciel
La mise en scène précise d’Ariel Kleiman développe ainsi un sens du suspense proprement ravageur, qui instigue une paranoïa oppressante et matérialise une chaîne de commande toujours sur le point de voler en éclats. À ce titre, on saluera ce plan-séquence discret mais malin, qui suit Mon Mothma enchaîner les sourires forcés auprès de ses invités avant de pouvoir atteindre son réel objectif : parler à Luthen Rael (Stellan Skarsgård), et connaître les raisons de sa venue.
Plus encore que Cassian, la sénatrice devient d’une magnifique manière la clé de voûte de ce début de saison. Andor s’est toujours intéressée à la valeur du sacrifice, et l’écriture contraste à chaque instant la ténacité et le pessimisme de ses héros. Renverser l’Empire est une tâche immense, qui demandera des années d’efforts pour délivrer la galaxie. Cette génération de rebelles sait qu’elle ne profitera pas de la chute du fascisme.

Elle pourrait donc fermer les yeux, et profiter à court terme de son pouvoir, sans voir plus loin que le bout de son nez. Ça lui est impossible. L’altruisme et les convictions poussent à se battre pour les générations futures, y compris quand Mon Mothma doit ironiquement abandonner sa propre enfant dans l’opération (leurs échanges sont d’ailleurs bouleversants).
Face à ce poids, et face à cet étau qui se resserre, il est justement important de garder les yeux bien ouverts. Mais peut-être que les personnages peuvent se permettre, le temps d’une séquence magistrale, de se bourrer la gueule sur de la musique électro. On ne pensait pas que c’était le type de renouveau dont Star Wars avait besoin, et pourtant, c’est là qu’Andor s’avère la plus ionnante. Et ce n’est que le début de la saison…
Les trois premiers épisodes d’Andor saison 2 sont disponibles sur Disney+ à partir du 23 avril.

J’ai hâte, j’ai hâte, j’ai hâte…
J’avais presque oublié cette sensation de hype ces dernières années, ça fait du bien !
Hâte de voir ça dès que le dernier épisode sera dispo. C’est la seule série SW qui a quelque chose à raconter, et qui ne prend pas ses spectateurs pour des débiles. Tout n’est pas parfait dedans bien sûr, mais le niveau culturel général est tellement bas que dès qu’un truc comestible nous e sous le nez il faut savourer les miettes.
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Et surtout : Genevieve O’Reilly et Stellan Skarsgård au sommet de leur art.
Antoine
J’au vu l’épisode 2 de LAST OF US saison 2
Épisode CHOC Déjà dans le jeux c’est compliqué. Joël et Abby . Cet épisode bien réalisés l’attaque des infectés incroyable.
Pour ANDOR pas abonné à Disney +