Il est où Dante ? Il est oùùùùù ?
Clarifions les choses d’entrée de jeu : Netflix et Adi Shankar ont menti. Shankar avait déclaré que chaque saison de Devil May Cry adapterait l’un des jeux vidéo, dans l’ordre chronologique du mythe. Devil May Cry 3 : L’Éveil de Dante (sorti en 2005) était le premier en termes d’histoire, c’est donc lui qui a les honneurs de cette mouture sérielle. Sauf que non. Les huit épisodes de cette première saison offrent en réalité une profonde relecture de DMC3, et bousculent la chronologie du jeu vidéo, pour prendre davantage appui sur les mangas Devil May Cry 3 de Suguro Chayamachi, qui se déroulent un an avant les événements du jeu éponyme.
Plutôt que de faire une transposition fidèle du fameux troisième opus vidéoludique, Adi Shankar et le scénariste Alex Larsen (Rivages, Yasuke, Bodied) ont fait le choix d’en remodeler la substance narrative pour que celle-ci colle à un schéma plus hollywoodien. Dans le jeu vidéo, un jeune Dante se retrouve confronté à son frère jumeau, Vergil, alors que ce dernier veut ouvrir les portes de l’Enfer pour s’emparer du pouvoir du démon Sparda. Pour stopper Vergil, Dante doit aller au sommet du Temen-Ni-Gru, une tour légendaire scellant l’entrée du monde infernal.

Chez la marque au N rouge, Dante ignore tout de sa filiation diabolique. Un type étrange à tête de lapin veut ouvrir les portes des Enfers et a besoin du pendentif de Dante pour y parvenir. Dans le même temps, une société secrète appelée Darkcom, une bande de chasseurs de démons veut empêcher l’apocalypse et aimerait bien liquider le héros au age. Pris entre ces deux feux, Dante tâche de rester en vie, tout en explosant un maximum de crânes de monstres.
Si la réécriture n’est pas choquante, c’est le gros coup de scalpel subi par Dante qui surprend. Le chasseur de démons, arrogant et désinvolte dans les jeux — une attitude justifiée par le fait qu’il a déjà vécu mille morts et regarde la vie avec un œil désabusé — est devenu un post-ado tout droit sorti d’un script Marvel. Obsédé à l’idée d’être cool, ce Dante en fait des caisses, parfois à la limite du lourdingue, et ça risque d’en laisser plus d’un sur le carreau.

Il faut dire que le doublage de Johnny Yong Bosch dans le rôle de Dante y est pour beaucoup. Si l’acteur n’est pas étranger à la saga Devil May Cry puisqu’il avait déjà doublé Nero dans Devil May Cry 4, son interprétation, toujours à la limite du surjeu, devient pesante à la longue. Il n’est pas aidé par une écriture de dialogues qui fait le strict minimum et s’adonne parfois un peu trop à de l’exposition gratuite.
Heureusement, le reste du casting vocal sauve la performance collégiale de la série. Scout Taylor-Compton est très crédible en Lady (un personnage qui a aussi subi un lifting, ant de la mercenaire en tenue d’écolière à une chasseuse au look quasi cyberpunk) et Hoon Lee est si brillant en tant White Rabbit qu’il vole littéralement le show. Chris Coppola en Enzo, Kevin Conroy en VP Baines, et Robbie Daymond en Vergil sont irréprochables.

Netflix May Cry
Techniquement, on ne peut que reconnaître que le studio MIR a sorti l’artillerie lourde. Si leur travail sur The Witcher : Le Cauchemar du loup et Mortal Kombat Legends : Scorpion’s Revenge n’était pas vraiment convaincant, pour Devil May Cry, le studio coréen s’est suré. L’animation est d’une fluidité à toute épreuve. La mise en scène et les chorégraphies de combat sont bluffantes. Les affrontements sont intenses, bourrés d’adrénaline et s’avèrent bien plus inventifs que ce que laissaient suggérer les premiers teasers et bandes-annonces.
Là où certains risquent de grincer des dents, c’est dans les choix esthétiques opérés pour la série. Exit le gothique baroque qui faisait toute l’identité de la franchise, cette itération fait place à un cadre plus urbain, mais aussi plus générique, qui rappelle le reboot/prequel DmC: Devil May Cry de 2013 conçu par Ninja Theory. Peut-être qu’Adi Shankar s’est montré trop frileux à l’idée de faire arpenter des boyaux poisseux proches de l’horreur lovecraftienne à son public…

La série assume totalement ce cadre fixé dans le temps entre 2000 et 2010. Un contexte appuyé par une bande-son qui souffle le chaud et le froid : qui a eu l’idée de ressortir un best-of du nu-metal des années 2000 avec du Limp Bizkit, du Evanescence et cette torture de Crazy Town ? Ça aurait peut-être marché à l’époque de la PS2, mais là, cette ambiance sonore confère un côté légèrement ringard à la série. Heureusement, la mise en scène sauve l’ensemble avec quelques plans directement inspirés des jeux et l’utilisation très maline du fan service. Les clins d’œil sont suffisamment bien dosés et placés pour éviter l’effet racolage.
Outre certains mouvements iconiques de Dante (ces petits pas de côté avec les flingues croisés, le dash à l’épée…), Capcom s’est fait plaisir en positionnant une figurine de Megaman au détour d’un plan, évoque tranquillement l’Ordre de l’Épée et fait même revenir la serveuse de la série de 2007, l’air de rien. Et histoire de jouer la carte du plaisir de fan jusqu’au bout, Adi Shankar n’a pas hésité à amener des ennemis iconiques de l’épisode 3 (Agni et Rudra) et venant d’autres épisodes de la série (Echidna de Devil May Cry 4).

Le Premier Cercle : le choc de Devil May Cry
Dans sa première partie, la série est menée tambour battant, sur un tempo soutenu, et elle aligne les révélations et les scènes de combat de façon quasi martial avec une efficacité redoutable. Puis arrive l’épisode 6 : « The First Circle », « Le Premier Cercle », un véritable choc. Pendant 21 minutes, la série change de rythme.
Cette cassure se concentre sur l’orgin story du méchant principal, le type à tête de lapin, qui est beaucoup plus qu’une énième référence à Alice au Pays des Merveilles, et sur l’enfance de Lady, dont le personnage plutôt creux jusqu’à présent prend une dimension tragique désarmante. Ainsi ces deux personnages, qui semblaient plutôt unilatéraux jusqu’à présent, adoptent des caractères quasi shakespeariens.

Le Premier Cercle est une prise de risque totale : l’épisode change plusieurs fois de styles d’animation, balance des refontes du character design, et mise sur une quasi-absence de dialogues (on compte cinq phrases, et encore). La narration e uniquement par l’image et la musique, et ça fonctionne irablement bien.
L’épisode colle de façon presque maniaque à l’adage « show don’t tell » (littéralement “montrer plutôt que de dire”) et est porté par les compositions de Gunship et Power Glove (la merveille Ghost, le tragique Dark all day) – on subit aussi du Evanescence, malheureusement -. L’épisode 6 est à lui seul une réussite artistique complète.
On en ressort presque exsangue, en se disant que le triumvirat Adi Shankar, Studio Mir, Alex Larsen a prouvé que la série est autre chose qu’une adaptation sage et calibrée et qu’elle a dans les tripes bien plus qu’un simple cahier des charges sur lequel est noté « bagarre, flingue, démons, blague ».

Devilman
Après un épisode aussi marquant, on ne peut qu’éprouver un pincement au cœur quand la série revient sur ses rails. Les deux épisodes suivants, qui clôturent cette première saison avec panache avec des curseurs poussés à fond sur l’adrénaline et l’action et un affrontement final qui tient ses promesses, sont très solides, mais souffrent du syndrome « post-bombe », où rien ne peut rivaliser avec ce qui vient de se er.
Puis Netflix assène le coup de grâce : le cliffhanger de fin. Un bon gros « À suivre » assez sale qui coupe net l’intrigue sans offrir de véritable épilogue. Un choix franchement dispensable, d’autant plus que la série tenait une conclusion efficace. Et une fois encore, cette façon de conclure fait mentir Adi Shankar : non, Devil May Cry version Netflix n’adapte pas Devil May Cry 3, mais est une introduction très réussie à un univers alternatif inspiré du mythe de Capcom.
On ne souhaite plus qu’une chose : que ce soit le terrain de jeu plus expérimental montré par Le Premier Cercle qui soit exploré pour la suite.
La saison 1 de Devil May Cry est disponible en intégralité sur Netflix depuis le 3 avril 2025

Bon, finalement j’ai poussé le visionnage jusqu’au bout. On va être clair, l’épisode 6 est la seule chose qui évite le naufrage. C’est une série plutôt médiocre, et c’est du très mauvais Devil May Cry.
La réécriture des persos est violente et à côté de la plaque. Ils n’ont pas grand chose à voir avec les originaux. Mais pourquoi pas, le problème c’est que la proposition est bien fade. Lady (Mary) est clairement le vrai centre de l’intrigue, Dante ne faisant que de la figuration avec quelques pitreries (depuis quand Dante est un bouffon?), basculant ici et là en perso fonction quand le scénar en a besoin. Il ne serait pas là, ça serait quasiment pareil.
L’écriture en général est de toute façon l’énorme point faible de la série. Qu’est-ce que c’est mal écrit ! Les dialogues font régulièrement lever les yeux, l’intrigue est gavé de non-sens et de facilités en plus d’être peu intéressante, on voit tout venir à 1000 bornes et ils n’ont même pas été foutu d’y mettre un peu d’enjeux. On est amorphes, avec un sourcils qui se lève à l’épisode 6.
Et j’insiste : sur technique Studio Mir fait un taff plutôt correct (malgré quelques CG assez dégueu), mais alors le design et la DA c’est générique au possible. Bien loin de ce que la licence a pu proposer de meilleur. Bref, 2.5/5 grand max.
L’épisode du Premier Cercle m’a sciée. Tout simplement génial.
Non non non.
C’est mauvais c’est tout. J’ai regardé tous les épisodes d’affilé, ya rien qui va.
– la direction artistique: trop flashi, certains personnages sont méconnaissable (notamment agni et rudra). Et ce lapin de merde… il sort d’où? Son arc narratif est nulissime et la « menace » qu’il représente, quand on connais les jeux, c’est juste une blague.
– le scénario part dans tout les sens et Dante est clairement en second plan. Au profit de lady-> personnages secondaires initialement, la elle prend toute la place, elle est mal représenté car pas du tout au niveau de l’originale. On voit 4 boss qui proviennent d’opus différent… traité comme des démons lambdas (alors que le bestiaire est suffisamment riche pour pas faire ça) et encore une fois c’est pas cohérent quand on connaît les jeux. Surtout lorsqu’on voit virgil en Nelo angelo, ce qui arrive plus tard normalement, et dont le chara design est à chié.
– Dante est une caricature.
– les combats sont nazes, aucune fulgurance, mises en scène éclatée au sol et chorégraphie de combat ennuyeuse. Dante paraît b plus faible que dans les jeux.
– c’est beaucoup trop coloré. Dmc est un univers sombre-> rappel: le 1er dmc devait à la base être resident evil 4 hein… la c’est chatoyant à la pokemon.
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J’ai regardé l’épisode 1 et…j’étais à 2 doigts d’arrêter plusieurs fois. L’écriture est sacrément mauvaise, la vache. Ah ça c’est sûr c’est du made in US, dans le pire sens du terme. Bon déjà, faut à peine 5min pour le que mot « quantique » soit lâché. Je me serais presque cru dans un Marvel. On y retrouve d’ailleurs toutes les mêmes tares d’écritures. Les expositions grossières, des vannes de merde qui tombent à plat, des facilités grossières, du non-sens etc…La frontière du cringe est régulièrement franchie.
Et clairement, ‘faut pas venir chercher une adaptation des jeux. Il y a Dante, quelques persos et une petite base de la mythologie mais c’est tout.
Techniquement ça s’en sort assez bien. J’ai plus de réserve sur le design général.
Bref, je verrai si je tente la suite si suffisamment d’avis confirment le votre. L’air de rien, vous m’avez intrigué avec cet épisode 6.
Je viens de finir l’intégrale à l’instant. J’ai surkiffé cette saison 1. Déception à peine légère, le personnage de Trish est absent. Dommage. Et la bande originale Afterlife d’Evanescence, excellente. Et choisir Rollin de Limp Bizkit en ouverture, de la nostalgie pour moi. Le meilleur épisode pour moi de cette saison, est l’épisode 6 sans spoiler.
Pour une fois que vous aimez quelque chose ^^
« La série assume totalement ce cadre fixé dans le temps entre 2000 et 2010. Un contexte appuyé par une bande-son qui souffle le chaud et le froid : qui a eu lidée de ressortir un best-of du nu-metal des années 2000 avec du Limp Bizkit, du Evanescence et cette torture de Crazy Town ? Ça aurait peut-être marché à l’époque de la PS2, mais là, cette ambiance sonore confère un côté légèrement ringard à la série »
Mec, juste une question, t’as quel âge ?
Enfin bref, on dirait qu’on se retrouve devant un Dante type « DmC » plutôt que celui des jeux « officiel ».
Shankar c’est du très sérieux et un gage de qualité en matière d’adaptation vidéo-ludique. Le gars a déjà montré avec Castlevania qu’il avait tout compris. J’espère qu’un jour il aura les moyens et la liberté artistique de concrétiser une adaptation live !
Si l’animation est bonne c’est déjà ça à prendre, parce-que ce n’est vraiment pas le fort des productions animées netflix. Le dernier Witcher, Terminator ou la première saison de Castlevania étaient vraiment cheap.