Malgré son approche traditionnellement conservatrice dans le domaine du home-cinéma, BenQ a succombé à la tentation de l’IA avec son W2720i.
Lorsque l’on pense à un projecteur qui sert à regarder des films, séries et jouer à des jeux vidéo, sans grands artifices au niveau du design ou des haut-parleurs intégrés, c’est souvent la marque BenQ qui nous vient en tête. Et pour cause : ses appareils aux finitions souvent aussi brutes qu’un immeuble de l’URSS sont surtout réputés pour leur colorimétrie exceptionnelle, à l’inverse de nombreux modèles qui se concentrent davantage sur la discrétion et la portabilité.
Une direction assumée par le fabricant asiatique, malgré la production de certains modèles nomades comme le GV50 qui font figure d’exception dans la gamme. Mais en ce qui concerne les appareils fixes, dont l’étalonnage manuel des couleurs a toujours été mis en avant, BenQ compte évoluer de manière surprenante en intégrant certaines fonctionnalités novatrices boostées par l’IA. Ce qui serait paru comme une hérésie il y a quelques années est donc en train de devenir réalité avec le tout nouveau W2720i.
L’intelligence artificielle pour optimiser la qualité d’image ? BenQ a osé franchir le pas
Lorsque l’on dit que l’intelligence artificielle est en train de progressivement prendre la main sur les métiers du cinéma, BenQ en est un très bon exemple. Et pour cause : s’il y a bien une marque de vidéoprojecteurs qui a toujours fait du côté « artisanal » de ses modèles une force, c’est bien elle.
Mais elle compte bien nous montrer avec le W2720i – une évolution des modèles W2700 et W2710 – que l’intégration de l’IA n’est pas une fatalité et qu’elle est au contraire un véritable atout pour offrir une meilleure qualité visuelle. En effet, son mode « AI Cinema » a été pensé pour afficher une image aux petits oignons sans avoir à toucher aux réglages, une aubaine pour les utilisateurs peu chevronnés.
De plus, il comporte des options pour ajuster l’image en fonction du contenu diffusé avec :
- le réglage de la luminosité ambiante en temps réel,
- les améliorations spécifiques à certains types de contenus (films d’action ou documentaires par exemple).
Et pour que le travail des ingénieurs qui ont é plusieurs heures à calibrer le projecteur soit constamment magnifié, l’intelligence artificielle se montre également d’une aide précieuse puisqu’elle peut analyser la luminosité de la pièce pour retranscrire les couleurs le plus fidèlement possible. De quoi apprécier les films et les séries tels qu’ils ont été imaginés par leur réalisateur.

Un étalonnage d’une extrême précision avec CinematicColor
Fidélité, le maître-mot de BenQ en matière de couleurs
Comme ce que l’on peut attendre d’un vidéoprojecteur BenQ de ce standing, le W2720i propose des couleurs d’une fidélité remarquable dès sa sortie d’emballage. Une précision assurée par l’expertise du fabricant, qui applique un calibrage d’usine certifié THX et ISF sur chacun de ses exemplaires.
Grâce à ce travail de longue haleine, le BenQ W2720i est capable de couvrir 90 % de l’espace colorimétrique DCI-P3, la norme de référence dans le milieu cinématographique. Et pour couronner le tout, il répond également à la norme D65 tout en offrant un indice Delta E inférieur à 3. En d’autres termes, cela signifie qu’il n’y a pratiquement pas de différence perceptible à l’œil nu entre la couleur attendue et celle projetée par l’appareil.
Un contrôle accru de la luminosité et des contrastes
Et pour que l’expérience de visionnage soit encore plus impressionnante, BenQ a intégré la technologie HDR-PRO (compatible HDR10, HLG et HDR10+) avec ses 3 options de contrôle de la lumière :
- le Global Contrast Enhancer, qui améliore le contraste sur toute l’image,
- le Local Contrast Enhancer, qui amplifie le contraste sur certaines zones uniquement,
- le Dynamic Black, qui adapte en temps réel le flux lumineux selon la clarté des scènes.
Grâce à cette batterie de réglages, le BenQ W2720i peut aisément amplifier les contrastes de l’image sans trop empiéter sur les détails des zones lumineuses. Un compromis plutôt convaincant, d’autant plus que sa belle luminosité de 2 500 lumens lui donne de belles possibilités.

Flexibilité pour le home-cinéma et consommation réduite : un BenQ W2720i bien ancré dans le marché actuel
Des choix forts pour rendre ce W2720i le moins énergivore possible
Face aux problématiques du moment en matière d’écologie, notamment illustrées par l’interdiction des vidéoprojecteurs à lampe en 2026, BenQ a été forcé de trouver des solutions pour offrir une qualité visuelle digne de ses standards, sans faire flamber la facture énergétique pour autant. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la marque y est parvenue avec un certain brio.
En effet, elle a tout d’abord équipé ce W2720i d’une nouvelle source lumineuse 4LED écologique qui s’appuie sur des semi-conducteurs. Un choix particulièrement efficient, puisqu’il lui permet d’afficher des couleurs très précises tout en se montrant silencieux et très fiable (30 000 heures d’utilisation estimées sans perte de qualité notable). Cela évite ainsi de remplacer régulièrement la lampe, ce qui est bon pour la planète et pour le porte-monnaie.
Un véritable caméléon qui s’adapte à l’espace de visionnage
Pour répondre aux exigences de tous les utilisateurs, le BenQ W2720i offre également une configuration de projection flexible qui comporte :
- un zoom 1,3x,
- la correction automatique de la forme de l’image,
- l’ajustement des coins à 8 points,
- le décalage vertical de l’objectif (lens shift).
Ajoutez à cela une image pouvant atteindre les 120 pouces (305 cm de diagonale) à seulement 2,7 mètres de l’écran, et vous comprendrez pourquoi il s’agit d’un excellent modèle pour un usage polyvalent.

La connectivité au service du divertissement, mais un contraste encore un peu loin des meilleurs
Avec ou sans fil, tout le nécessaire pour profiter de vos contenus préférés
Pour pouvoir accéder à leurs programmes favoris en un rien de temps, les utilisateurs du projecteur BenQ W2720i auront l’embarras du choix :
- l’interface Android TV avec le dongle intégré (d’où la mention « i » dans le nom) qui inclut la majorité des plateformes de streaming avec une compatibilité 4K. Bien qu’elle soit moins rapide que Google TV, elle est généralement suffisante pour la diffusion de films et séries sans nécessité de brancher un appareil externe. L’option Chromecast est aussi présente.
- Les 3 ports HDMI 2.1, qui feront le bonheur des gamers en leur permettant de jouer en 4K 120 Hz ou Full HD 240 Hz. Le faible input lag de 17 ms en 4K 60 Hz est également appréciable pour une réactivité et une fluidité toujours optimales.
- Le HDMI eARC pour les ensembles audio de home-cinéma en 7.1 canaux avec Dolby Atmos. Indispensable pour les puristes du son qui rêvent de retrouver les frissons d’une vraie salle de cinéma dans leur salon.

Quelques lacunes persistantes sur les projecteurs BenQ, mais des progrès
Néanmoins, cet appareil pêche encore sur l’un des grands problèmes chez BenQ : le contraste. En effet, le fabricant a fait le choix d’opter pour une puce DMD de 0,47″ qui n’est pas franchement réputée pour la profondeur de ses noirs, notamment en comparaison avec les modèles de 0,65″. En contrepartie, BenQ a tenté de contrebalancer cette faiblesse avec un objectif d’excellente qualité et des fonctionnalités d’IA plus que poussées, même si le rendu global nous laisse tout de même sur notre faim.
Dans le même temps, le age à une source lumineuse 4LED peu énergivore a beau être brillant sur le plan écologique, tout en limitant le speckle et l’effet arc-en-ciel qui peuvent déranger certains spectateurs avec le DLP, il n’est pas idéal au niveau du contraste natif. Mais pour un prix de lancement de 1 999 € et en comparaison aux modèles précédents dans la gamme W2700, il y a une vraie évolution positive à noter sur ce point.
Quel bilan tirer au sujet du BenQ W2720i ?
Ce nouveau modèle est un très bon choix pour les cinéphiles à la recherche d’un projecteur à accrocher au plafond, que ce soit dans un salon ou dans un espace dédié. S’appuyant sur ses grandes forces que sont la fidélité des couleurs, la polyvalence et la faible latence tout en gommant une partie de ses faiblesses et en introduisant des fonctionnalités dopées par l’IA, il présente déjà de solides garanties pour s’imposer sur le marché.
Sachez d’ailleurs qu’il est déjà possible de le commander pour 1 990 € chez la plupart des revendeurs.
Caractéristiques techniques :
- Technologie : DLP 0.47″ avec XPR
- Résolution native : 4K (3840 x 2160) @60 Hz
- Source lumineuse : 4 LED
- Ratio de projection : 1,0:1 / 1,3:1
- Luminosité (ANSI) : 2500 lumens ISO
- Contraste natif : 800:1
- HDR : HDR10, HLG, HDR10+
- Système d’exploitation : Android TV
- Audio : HP intégrés (2 x 5 watts), compatibilité Dolby Atmos
- Connectique : 3x HDMI 2.1 (dont eARC), USB-A, SPDIF, mini-jack
- Prix de lancement TTC : 1 999 euros.
Et la consommation ?!!! C’est devenu mon critère privilégié au même titre qu’une belle image.
Parler d’écologie, c’est bien, mais avec l’envolée certaine des coûts de l’énergie, parler de la conso électrique devrait être obligatoire, bordel !!!
Et le moins d’électronique possible (oui, pour débrayer l’IA..) mais là, c’est un vœu pieux (et le risque de panne avec l’électronique à fond…)
En espérant que ces IA soient débrayables facilement… Je ne demande pas à mon diffuseur de bidouiller les couleurs et les contrastes, je lui demande de les afficher telles quelles.
On pourra regretter l’absence de 3D…
Car oui, je ne dois pas être le seul à posséder plus d’une centaine de BR 3D, et qui craint le jour ou son television 3D rendra l’âme, puisqu’il n’y en a plus en vente !
Désolé, je digresse !