Quand un film étranger sort en , le distributeur se charge parfois de traduire le titre. Et parfois, il fait n'importe quoi.
Les titres, c'est important. Certains films doivent une partie de leur succès à leur titre, d'autres les rendent responsables de leur échec. C'est pourquoi, lors de l'export d'une production étrangère en , les traducteurs sont tentés de les changer. Souvent, c'est pour coller aux habitudes culturelles des cinéphiles locaux. Parfois, c'est pour s'en mettre plein les fouilles en trahissant les intentions originales. Et de temps en temps, ça donne de véritables absurdités sémantiques, des Very bad titres.
Friand de traductions foireuses et d'adaptations bancales, Ecran Large revient sur les plus cons, les plus opportunistes, les plus laids et les plus mensongers des titres français, à travers plusieurs catégories bien connues de ceux qui fréquentent les multiplexes. Attention, il y a de l'absurde, du salace et du carrément scandaleux dans le lot.

Les angliches

Parmi les cas aussi fréquents qu’absurdes, on trouve évidemment les titres anglais mais français mais anglais quand même. C’est-à-dire qu’il s’agit de titres anglophones, composés dans une langue plus ou moins correcte, mais qui sont bien la version française des titres originaux, dans le sens où les distributeurs français préfèrent parfois utiliser les sonorités de l’Anglais, mais en se tournant vers un Anglais plus facile (ou plus hasardeux) que celui du véritable titre.
C’est ainsi qu’on se retrouve avec des noms de films comme Exit, titre français de Cutterhead, un très bon survival claustrophobe danois dont le nom original fait référence à la machinerie dont les personnages sont prisonniers. Mais “Exit” c’est plus facile à comprendre m’voyez, c’est écrit sur les panneaux lumineux vert et blanc au-dessus de la porte du couloir dans les salles de ciné. Et puis, de toute manière, ça ne vaut pas Good Morning England, dont le titre original The Boat that Rocked a été changé en nom de boutique attrape-touristes.

Le film Just Married (ou presque) (oui car le franglais, pourquoi pas) avec Richard Gere et Julia Roberts, de son côté, s’appelle en réalité Runaway Bride, correctement traduit au Québec par La mariée est en fuite. On peut encore penser à l’intriguant Skinamarink devenu le banal et cliché The House en “français”, The Man Who Wasn’t There devenu le plus pragmatique The Barber, In Time devenu Time Out (quitte à faire n’importe quoi, autant aller même à l’encontre du scénario), ou encore le poétique Infinitely Polar Bear devenu le Boney M-esque Daddy Cool.
En bonus, on citera encore Knight and Day devenu Night and Day, titre qui n’a plus grand-chose à voir avec le film mais qui permet d’éviter aux spectateurs français de se confronter à un redoutable jeu de mots. Un contre-exemple positif, néanmoins : Tucker & Dale vs. Evil devenu Tucker et Dale fightent le mal, une façon franglaise et humoristique de mélanger les codes et de faire écho au ton comique du film.
Les "Very Bad"

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Et vous ne citez pas The Banger Sisters, qui devient Sex Fan des Sixties, qui ne veut strictement rien dire dans aucune langue.
Il était temps de parler de ce vrai problème qui pollue depuis trop longtemps les affiches de cinéma ! Mention spéciale pour les titres racistes, on a de la peine à le croire 🙂
« crazy in Alabama » est devenu « La Tête dans le carton à chapeaux », pas vu mais ça m’a tellement marqué ce nom de film pourri…
Ils déconnent à plein tube comme dirait Annette
L’article est très drôle, merci Very Bad Sexy Écran Large !
Sympa ! À quand un article sur les titres Québécois ?
Cruel intentions devenu Sex intentions, plus racoleurs.
Not another teen movie qui devient Sex academy