Films

La scène terrifiante qui sauve (presque) Les Frères Grimm : qui se souvient de ce super monstre ?

Par Léo Martin
31 mai 2025
© Miramax

Terry Gilliam, sorti en 2005, est une tentative du Britannique d'imposer son style auprès du grand public. Après de nombreux soucis de production, le cinéaste ne parvient pas à accoucher du film qu'il aurait souhaité. Il déçoit et le public et la critique. Pourtant, au détour de quelques scènes, on retrouve toujours son génie macabre. L'une d'elles (absolument traumatisante) rend le long-métrage inoubliable, en dépit de ses défauts évidents. 

Grand artisan du bizarre, Terry Gilliam est évidemment une figure précieuse du cinéma de genre. Dans le paysage contemporain, il est l'un de ceux qui a le mieux compris l'essence du malaise, et en a fait quelque chose de tangible sur le grand écran. Un malaise qui camoufle, derrière les anxiétés d'adulte, d'abominables terreurs d'enfance. Membre iconoclaste des Monty Python, Gilliam connaît bien la connexion étroite qui existe entre le rire et l'effroi. Il aime aller chercher la frontière ténue entre les deux et jouer avec les nerfs de ses spectateurs.

De plus, le réalisateur n'a jamais craint de faire des œuvres dans lesquelles les tons se mélangent. Parmi ses réussites, on peut ainsi citer le chef-d'œuvre Brazil, l'excellent L’Armée des 12 Singes ou même le sous-estimé Imaginarium du docteur Parnassus. Enfin, même Les Frères Grimm, maillon faible de sa filmographie, reste un exemple édifiant de ce savoir-faire.

Un projet chaotique pour Terry Gilliam au résultat très inégal

Terry Gilliam contre Weinstein

À l’origine, Les Frères Grimm ne devait être qu’un divertissement de fantasy plutôt classique, produit par les Weinstein. Le scénario écrit par Ehren Kruger (Scream 3, The Ring) suit deux escrocs du XVIIIe siècle — les frères Grimm eux-mêmes — qui se font er pour des chasseurs de monstres. Envoyés dans une forêt hantée, ils se trouvent confrontés à une malédiction bien réelle, liée à une reine immortelle. Le récit collait à un ton de film d'aventure familial et a priori épique. Mais lorsque Terry Gilliam est recruté, tout est chamboulé. Il réécrit l'histoire avec Tony Grisoni (avec qui il avait collaboré sur Las Vegas Parano) et impose son imaginaire… plus inquiétant.

La collision entre le studio et la volonté de Terry Gilliam entraîne alors des soucis. Le réalisateur n'obtient pas les acteurs qu'il voulait, son directeur de la photographie (Nicola Pecorini) se fait renvoyer par les frères Weinstein, tandis qu'il se dispute sans cesse avec ces derniers. C'est un bourbier total qui amènera à faire un film décevant, qui ne sera "ni celui que voulait faire les Weinstein, ni celui que [Gilliam] avait en tête" (Senses of Cinema, 2010). Pourtant, malgré cette ambiance discordante, Les Frères Grimm reste traversé par certaines fulgurances. Quelques instants où la patte de Gilliam est encore là. Et c'est particulièrement le cas dans la traumatisante scène de "l'homme de boue."

Mention spéciale également pour la scène du cheval...

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