Avant Indiana Jones, l’aventure avait un autre nom. Ou plutôt deux : Peachy Carnehan et Danny Dravot, alias John Huston est peut-être le dernier cinéaste à paver la voie à la saga de Steven Spielberg et George Lucas dans les années 70.
John Huston ne lâche jamais l’affaire. Qu’il chasse l’éléphant dans la savane congolaise ou dirige un film sous oxygène, cloué dans son fauteuil roulant. En 1975, la sortie de L’Homme qui voulut être roi sacre son triomphe sur l’adversité. Cette adaptation d'une nouvelle de Rudyard Kipling, le cinéaste en rêve depuis une vingtaine d’années. Une première mouture aurait dû mettre en vedette Humphrey Bogart et Clark Gable ; une seconde, Peter O'Toole et Richard Burton. Plus tard, Paul Newman et Robert Redford, têtes d’affiche de Butch Cassidy et le Kid de George Roy Hill. « Nom de Dieu, John, prends [Sean] Connery et [Michael] Caine ! » , balance Newman lorsque le réalisateur l'approche. L’affaire est pliée. Huston a perdu vingt ans à traquer le mauvais gibier…
Car, dans le roman de Kipling, les hommes qui voulurent être rois baragouinent le cockney. Transfuges de l’armée affiliés à la franc-maçonnerie, Peachy Carnehan (Caine) et Danny Dravot (Connery) vivent de menus larcins et autres filouteries. Lasses, les deux canailles échafaudent un plan de bataille ambitieux : conquérir et piller le Kafiristan, enclave montagneuse coincée entre l’Afghanistan et l’Inde où Alexandre le Grand fut le dernier homme blanc à mettre le pied. Une « terre rêvée » pour qui sait « entraîner des guerriers » idolâtres. Seul Peachy survivra à cette odyssée bouffonne et tragique à l’apogée de l’empire colonial de la reine Victoria. L’autoportrait en majesté d’un cinéaste bourlingueur qui signe une œuvre en totale asynchronie avec son époque.

L’aventure, c’est l’aventure
« Je lis Kipling depuis l’âge de 12 ans. Si vous me récitez le premier vers d’un de ses poèmes, je vous citerai le second », se vante John Huston dans un entretien accordé à Positif en 1979. À commencer par L’Homme qui voulut être roi, une œuvre de jeunesse sur « le monde d’hier, un monde disparu, une géographie disparue » qu’il brûle de porter à l’écran depuis son age à la réalisation. À l’instar de Dravot et Peachy, lui-même a vagabondé dans sa jeunesse folle. Tantôt boxeur, reporter, clochard, peintre, entre l’Europe et les États-Unis.
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J’ai adoré découvrir ce film, avec effectivement une fin inoubliable. Les deux personnages me font penser à ceux du DreamWorks « Sur la Route d’Eldorado », étrangement j’y vois un petit parallèle…
Bon diou! Preuve que mes trous dans la raquette sont énormes, j’éprouve de la honte à n’avoir jamais vu ce film dont je connais pourtant le titre. Je vais me le procurer d’ici très peu et en faire une soirée familiale avec le Titou de 13 piges et Madame qui aime découvrir des classiques.
Découvert ce film lors du décès de Sean Connery. cela me fit plaisir de voir deux grands acteurs jeunes, jouant autre chose que leurs archétypes dans un film qui mélange aventure mais aussi réflexion autour de ces deux escrocs-rêveurs prêts à manipuler une population pour leurs fantasmes d’aventuriers, un peu comme un Indiana Jonees ayant vrillé .
Duo mythique, l’écossais Sean Connery et le cockney Micheal Caine sont absolument sublimes dans cette fable mise en scène avec beaucoup de majesté par John Huston. Les merveilleux paysages du Maroc et des Alpes française servent de cadre à cette histoire de soldats britanniques parti chercher fortune au Kafiristan. Un film d’une grande subtilité avec une réflexion sur le pouvoir, la loyauté et l’amitié. Un classique parmi les classiques !
J’avais découvert le film étant enfant, et ça avait été une sacré claque ! Je l’ai montré à mes enfants, et malgré le colonialisme qui les a fait un peu tiquer (c’est clair que le gars qui se fait éjecter du train en se faisant traiter de mal blanchi au début c’est compliqué) ils ont vécu le film (presque) comme moi gamin. Danny et peachy sont deux roublards, escrocs, avec leur côtés sympathiques. Ils finiront par apprendre à leurs dépens que jouer sur les superstitions des gens peut se retourner contre soi. Je pourrais le regarder encore et encore, d’autant plus que Michael Caine et Sean Connery sont excellents dans leur duo.
grand chef d’oeuvre à voir absolument
À voir absolument ! Un drame puissante et pourtant non dénué d’humour qui nous hante encore bien après la fin du générique.
Un chef d’oeuvre avec deux acteurs formidables, je l’ai revu il y a peu de temps et toujours un grand moment de cinéma.
Quel film, et quelle fin magnifique et déchirante. Et un duo d’acteur prodigieux. Un chef d’oeuvre tout simplement.
Un grand film et surtout un grand Huston. Le plan de la chute de Sean Connery restera à jamais gravé dans ma mémoire. Maurice Jarre et Alexandre Trauner au plus haut.
L’une des plus belles histoires d’amitié jamais raconté. Chef d’oeuvre intemporel.