Sorti en 2005, Final Fantasy VII : Advent Children reste dans l’esprit de beaucoup de fans assez obscur. Et pourtant, il regorge de bonnes intentions.
Avant toute chose, nous allons éclaircir un point. La façon dont vous allez regarder Final Fantasy VII : Advent Children aura beaucoup à voir avec votre histoire en tant que joueur, et plus précisément, votre histoire avec la série Final Fantasy. Il n'y a aucun moyen d'y échapper : Final Fantasy VII : Advent Children déborde de fan service.
Mais c'est un fan service glorieux, magnifique et superbement bien exécuté. Ceux qui ont aimé le jeu vidéo Final Fantasy VII et qui voulaient voir l'histoire se poursuivre obtiennent ce qu'ils désirent grâce à ce long-métrage, qui transporte les amateurs au coeur du même univers qui avait fait vibrer leurs coeurs jadis. Tous les autres curieux doivent se renseigner sur son histoire, puis peuvent s'asseoir et apprécier l'un des films en images de synthèse les plus attrayants de tous les temps.
Bienvenue dans un monde de souf
A LONG TIME AGO…
Il y a une quinzaine d’années, Square Enix sortait Final Fantasy VII : Advent Children. Un long-métrage d’animation en images de synthèse basé sur l’un des jeux de rôle les plus emblématiques de tous les temps. Près d’une décennie et demie avant que nous ayons un remake de Final Fantasy VII (ou du moins la première partie d'un tel remake), les images de synthèse et les superbes scènes de combat d'Advent Children ont donné aux fans une idée de ce à quoi cela pourrait ressembler. Et contrairement à la chemise en maille à franges et au gilet bouffant que Barret porte dans le film, les images ont remarquablement bien vieilli.
Final Fantasy VII : Advent Children faisait partie du projet Compilation of Final Fantasy VII de Square, qui racontait plusieurs histoires se déroulant dans le cadre du canon FFVII et fonctionnait comme une suite directe du jeu de 1997. Deux ans après que Cloud Strife et Avalanche aient vaincu Sephiroth et sauvé le monde, Cloud a abandonné la vie de mercenaire et, dans la grande tradition de Phillip J. Fry dans Futurama ou de Sam Porter Bridges, il est devenu un livreur, enfin, un livreur se déplaçant sur une moto remplie de six épées qui deviennent une seule grande épée.
L’histoire de Final Fantasy paraît alors sommaire : Cloud doit faire face à trois adolescents aux cheveux argentés ayant un lien mystérieux avec Sephiroth, qui font des ravages à la recherche de leur "Mère", l'entité extraterrestre Jenova. Dans le même temps, Cloud et bien d'autres souffrent de Geostigma, une nouvelle maladie mystérieuse et mortelle qui se propage dans le Lifestream de la planète.
On pourrait dire que Advent Children se résume à une histoire lambda avec un cancer extraterrestre incurable, des motards aux cheveux longs et aux problèmes oedipiens, ainsi qu'à une publicité extrêmement bien animée pour un téléphone à clapet de Panasonic. Mais en réalité, c’est un récit étonnamment poignant sur le deuil, la dépression et la guérison des traumatismes.
Meilleur moyen de combattre le trauma
DAILY ROUTINE
Au début de FF: Advent Children, Cloud a une vie aussi normale qu’elle pourrait l’être. Il a un travail. Il forme une famille "rescapée" avec Tifa, Marlène, et un autre petit orphelin du nom de Denzel. Il a des amis qui l’appellent sur son superbe téléphone portable Panasonic FOMA P900iV et qui souhaitent faire partie de sa vie. Mais comme à son habitude, Cloud se cache, repousse les gens qui l’aiment et ment sur la maladie qui le ronge petit à petit. En bref, il se débat toujours en silence, seul.
Cloud, lui aussi est paralysé par le é. Non seulement il est infecté par le Geostigma, ce qui lui donne des flashbacks de Sephiroth à des moments inappropriés, mais il est également en train d'accepter ce é, et les cas d'Aerith et de Zack. Ou du moins, il essaie. Au lieu de cela, Cloud fuit presque toutes ses responsabilités envers Tifa, Marlene et Denzel, qui sont tous au 7e ciel. Il prétend être à la recherche d'un remède, mais au lieu de cela, il erre, évitant tout direct avec le monde, se contentant d'écouter les messages vocaux des personnes qui tentent de le dre.
"J'aime ma nouvelle vie"
Le fait que Cloud soit seul pendant la majeure partie du film est beaucoup plus logique si on réalise qu'il se punit lui-même pour avoir échoué à sauver Zack ou Aerith. La seule raison pour laquelle ses compagnons sont absents, c'est qu'il ne sait pas comment les laisser entrer. Il se sent incapable de prendre soin de lui-même, sans parler des autres, et sa culpabilité de survivant prend la forme des ombres violentes de Sephiroth et de la maladie qui le tue lentement.
Le Geostigma est une manifestation du traumatisme de l'individu ainsi que de celui de la planète. Les événements de FFVII ont laissé Cloud et la planète Gaia blessés. Lorsque le flux de vie de la planète a repoussé Météore, il a été contaminé par les cellules corrompues de Sephiroth qui, lorsqu'elles entrent en avec le flux de vie d'une personne, empoisonnent le corps contre lui-même.
Les enfants les plus touchés par la maladie sont les nombreux orphelins de la destruction de Midgar, dont Denzel. C'est la douleur émotionnelle de la perte qui se manifeste par la détérioration du corps, et ce n'est pas quelque chose qu'on peut combattre avec une épée de deux mètres de haut.
Quand tu vois Sepiroth arriver
IT’S ALL ABOUT TRAUMA
Advent Children traite du processus de guérison des traumatismes, dont la clé n'est pas d'oublier le é, mais de l'accepter et d'aller de l'avant. Le jeu original Final Fantasy VII se termine par un saut dans le temps de 500 ans vers un avenir où la planète et la nature se sont remises de la destruction causée par Sephiroth, Jenova et la Shinra Company, mais Advent Children montre clairement que la guérison et la survie ne sont pas des actions ives. Il faut continuer à aller de l'avant, à faire le travail malgré la douleur, et à accepter l'amour, même si on pense ne pas le mériter.
Cheveux soyeux pour une belle pub de shampoing
Lorsque Cloud se bat en duel avec un Sephiroth réincarné, les membres d'Avalanche sont prêts à redre leur ami dans la bataille, mais choisissent de ne pas le faire, reconnaissant que Sephiroth est le démon à abattre pour Cloud. Ils sont là s'il a besoin d'eux, mais reconnaissent aussi son besoin d'être le seul à y donner définitivement une fin. Vers la fin du duel final du film, Sephiroth surplombe Cloud, son aile sombre déployée, agissant comme le spectre du traumatisme de Cloud.
Il se moque de Cloud et lui dit : "Dis-moi ce que tu chéris le plus. Me donneras-tu le plaisir de te l'enlever ?" Cloud s'écrie : "Il n'y a pas une seule chose que je ne chéris pas". Façon ultra badass de dire qu’il prend enfin conscience d’aimer les choses et les personnes qui sont autour de lui.
Ces séquences d'action prennent toutefois un sens beaucoup plus riche lorsqu'elles sont replacées dans le contexte de l'histoire. Malgré la nature explosive des scènes, elles ne sont qu'une fonction d'un récit beaucoup plus petit. Un récit qui a un poids énorme pour Cloud Strife. Il essaie de tourner la page de son é, mais il ne l'a pas encore vraiment affronté.
Du début à la fin, les situations auxquelles Cloud est confronté semblent être de l'action pour l'action. Mais elles sont en fait une sorte de thérapie pour le personnage. Nous retrouvons les personnes qui l'ont le plus marqué, pour le meilleur et pour le pire, alors qu'il se retrouve dans le ventre de la bête, essayant d'en sortir victorieux et de retrouver le sourire.
Un nouveau chara-design qu'on apprécie fortement
DU JEU AU FILM
Les cheveux hérissés, les vestes noires en cuir, les épées géantes - c'est une iconographie qui nous est familière. Mais l'animation réalisée par Visual Works donne l'impression que nous voyons tout pour la première fois. Les environnements sont imaginatifs et magnifiquement conçus, les personnages sont habilement animés et le travail sur les tissus et les cheveux est l'un des meilleurs jamais vu dans un film d'animation par ordinateur. Le plus grand compliment que l'on puisse faire aux artistes qui ont travaillé si assidûment sur ce film est qu'on oublie souvent qu'on regarde une création animée.
Heureusement, le transfert est à la hauteur de la tâche et apporte les détails complexes sur le disque. En fait, il est tout à fait possible que ce DVD soit le plus joli de votre collection. Une grande partie du film se déroule dans un monde grisâtre (surtout le tiers central), mais lorsqu'il sort de ce cadre, les couleurs sont brillantes. Même dans les scènes sombres, tout est bien équilibré. Les noirs conservent une panoplie de nuances, même en cas de faible luminosité.
Par contre ce t-shirt filet, c'est pas possible
L’autre atout majeur du film, c’est évidemment la musique. La partition du compositeur de la série, Nobuo Uematsu, donne une dimension épique à l'action. Tifa contre Yazoo, Cloud contre Sephiroth - tous les duels de ce film sont stupéfiants au plus haut. Si vous ne regardez pas le film, faites-vous une faveur et recherchez au moins une de ces scènes de combat. Aucun autre film d'animation n'a réussi à faire de l’action à cette échelle.
En résumé, Final Fantasy VII : Advent Children offre beaucoup de plaisir esthétique. Pour cette seule raison, il vaut la peine d'être regardé. Cependant, pour les amateurs du jeu original, Advent Children n'est rien d'autre qu'un joyeux retour dans ce monde, une dernière fois, offrant une conclusion avec une aventure introspective à couper le souffle. Le long-métrage porte également un ultime message aux fans de la première heure : "ez à une autre histoire, il est l'heure de tourner la page."
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des frisson a chaque fois que je revois le film… zack et aerith :/
Zetagundam : ça lui prend tout le film pour s’en rendre compte là ou Shinji n’y parvient jamais, ni dans la série, ni dans les films qui font suite
Je dis ça sans avoir vu les re-Build pour le moment.
Je ne désespère pas que Shinji parvienne à s’encaisser un jour 😀
Une technique au top mais je crois me souvenir que Cloud s’est transformé en Shinji, d’Evangelion, à savoir un héros qui e son temps à se morfondre plutôt qu’essayer d’aller de l’avant