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Les Enfants de la mer, Promare, Le mystère des pingouins : l’animation japonaise vit-elle enfin sa révolution ?

Par Christophe Foltzer
24 août 2019
MAJ : 21 mai 2024

Nous avons connu un été riche en terme de japanimation. L’occasion de nous demander si elle n’aurait pas trouvé le successeur de Miyazaki au age…

Les Enfants de la mer : photo Les enfants de la mer

Il s'est é quelque chose de grand et de beau dans nos salles cet été et vous ne l'avez peut-être pas remarqué. Quasiment chaque semaine sortait un nouveau film d'animation japonais au cinéma, chose qui n'était plus vraiment arrivée depuis presque 20 ans.

Forcément, une telle profusion en si peu de temps nous fait extrêmement plaisir. D'autant que, si vous avez lu nos critiques (et on espère que c'est le cas), vous vous êtes rendu compte que les distributeurs ne se sont pas fichus de nous et nous ont sorti le haut du panier. Qu'il s'agisse de l'extraordinaire Wonderland, le Royaume sans pluie, la qualité était toujours au rendez-vous. La variété aussi. Et cela nous amène à une conclusion un peu étrange que nous allons à présent développer : et si la japanimation connaissait actuellement une révolution interne et que personne n'y faisait attention ?

 

photoAllez, on plonge

 

LE LOURD HÉRITAGE D'HAYAO MIYAZAKI

Avant d'aller plus loin, mettons quelques petites choses au clair : l'offre étant extrêmement fournie en termes d'animation japonaise, il a bien fallu choisir son angle. Ainsi, nous nous concentrerons uniquement sur les films cinéma avec une exploitation dans les salles françaises. Pas de séries animées ici, pas d'exclusivités japonaises non plus, il s'agit d'y apporter un point de vue occidental. Parce que l'on sent bien que l'animation japonaise depuis une quinzaine d'années a des vues internationales et semble de plus en plus calibrer ses productions en fonction des goûts du public mondial.

 

Mon voisin TotoroMon voisin Totoro

 

Et tout le mérite en revient à Hayao Miyazaki en premier lieu, qui a vraiment donné ses lettres de noblesse au médium dans le coeur du grand public et des non-initiés en proposant des aventures à portée universelle capables de plaire à tout le monde.

Qu'il s'agisse de Le Voyage de Chihiro. Il faut mettre cette reconnaissance tardive en parallèle avec le fait qu'après des années de refus ferme, le studio Ghibli signait enfin un accord de distribution internationale de ses productions avec Buena Vista, filiale de Disney.

 

photoPrincesse Mononoké

 

Tout ceci a grandement aidé la japanimation à rayonner à l'étranger, tout autant que cela nous a permis de découvrir de nouvelles pépites hors Ghibli, qu'il s'agisse de Paprika). Pourtant, cette fructueuse popularité nouvellement acquise montre bien vite une phase plus sombre : l'imposition d'un certain style artistique et une uniformisation des productions pour capitaliser sur le succès du Maître. En effet, on ne compte plus les productions suivantes qui ont adopté les codes inhérents aux films de Miyazaki, qu'il s'agisse d'esthétique ou de thématique. Avec le risque que tout cela se répète et, au final, tourne en rond et s'appauvrisse.

Il faut aussi prendre en compte une donnée essentielle : Hayao Miyazaki n'est plus tout jeune et il a déjà annoncé plusieurs fois sa retraite. Sur Princesse Mononoké dans un premier temps, mais il est revenu aux fourneaux. Après Le Vent se lève également, mais, encore une fois, il n'a pas respecté sa décision. Ces faux départs ont eu un impact majeur sur l'industrie qui, encouragée par la presse et les fans, s'est rapidement mise à la recherche de son successeur.

 

adaptation film liveJin-Roh

 

TUER LE PÈRE

Avant tout, il y a le propre fils du Maître : Contes de Terremer. Une réussite en demi-teinte qui rappelait Miyazaki sans jamais pourtant en posséder la fraicheur, l'ingéniosité ou la saveur.

Il faudra attendre La Colline aux Coquelicots en 2012, pour que le fils s'émancipe de l'influence dévorante de son père et trouve son propre tempo en livrant cette oeuvre magnifique. Au point d'ailleurs de disparaitre de la liste des soupirants. Mais, dans la presse, la même question se posait toujours : qui pour reprendre le flambeau ?

C'est d'ailleurs une ritournelle fréquente, ainsi qu'un argument marketing évident, que nos distributeurs n'hésitent jamais à utiliser à foison. À chaque nouvel animé japonais qui sort en , se pose la question de savoir si c'est celui-là qui va reprendre le flambeau que Miyazaki n'est pourtant pas prêt à lâcher. Et, très rapidement, deux noms ont émergé et se sont imposés : Mamoru Hosoda.

 

photo Contes de TerremerLes contes de Terremer

 

Le premier, autodidacte, s'est d'abord fait remarquer par la recherche graphique de ses oeuvres, sa magnifique lumière, tout autant que par ses histoires alambiquées à base d'amour contrarié et de manipulation de l'espace ou du temps. Si les fans d'anime l'avaient déjà repéré du temps de La tour au-delà des nuages en 2004, et encore plus à l'occasion de Your Name (2016) qu'il a acquis ses lettres de noblesse auprès du grand public.

Énorme succès partout dans le monde, remake par JJ Abrams dans les tuyaux, Your name a imposé la patte de Shinkai, tout comme il en a révélé quelques faiblesses : problèmes de rythme, calqué sur un tempo de série télé, incohérences dans les enjeux et postulats un peu trop alambiqués pour être suffisamment solides. Pourtant, si le film reste très bon, on ne peut pas y voir un héritage direct d'Hayao Miyazaki.

Pour cela, il faut remonter à 2007 et son Voyage vers Agartha où, pour le coup, on se retrouve réellement en présence d'une tentative de copie du Maître, jusque dans son character design. Un essai peu concluant au final, tant le film est gangréné de problèmes de rythme, de manque de profondeur de ses personnages et d'une identité globale qui ne ressemble pas à son auteur et singe maladroitement son ainé.

 

photo Voyage vers AgarthaVoyage vers Agartha

 

La Traversée du temps, récit de science-fiction tout autant qu'histoire d'amour qui impose sa marque de fabrique. Là encore, un postulat trouvant naissance dans le fantastique et qui propose une réflexion sur l'humain contemporain, mais surtout, il nous dévoile sa signature : la fameuse ligne rouge.

Ce qui peut être pris pour un gimmick est en fait d'une importance capitale puisque la ligne rouge qui entoure ses personnages à certains moments représente dans tous ses films la séparation entre le réel et le fantasmé.

 

photo Traversée du tempsLa traversée du temps

 

Si Miraï, ma petite sœur où Hosoda cherche, lui aussi, à copier Miyazaki, tendance Totoro, sans pourtant y parvenir. 

On l'y sent tiraillé entre deux identités, deux exigences et, si le film reste très agréable, il ne convainc pas sur la durée, surtout en regard de son ambition. On y voit un Hosoda qui commence à tourner en rond et qui a probablement besoin d'un gros bol d'air frais et surtout de s'affranchir de la filiation embarrassante que lui ont collée les médias avec le temps.

 

photo MiraïMirai, ma petite soeur

 

LA NOUVELLE VAGUE

Bien sûr, nous n'allons pas détailler toutes les oeuvres qui tentent de s'inscrire dans les sillons du studio Ghibli, mais on ne peut pas er à côté du cas Arrietty : le petit monde des chapardeurs. Un film dans la veine des productions du studio qui lui offre une reconnaissance immédiate et un statut tout aussi prometteur de successeur.

Pourtant, lors de son troisième essai, affranchi de Ghibli et aux commandes de son propre studio, Yonebayashi déçoit parce que, justement, il ne s'écarte pas de sa feuille de route. Alors qu'il nous a offert un Mary et la fleur de la sorcière. Un pur produit Ghibli dans son intention, mais plus complexe que cela dans les faits.

 

PhotoMary et la fleur de la sorcière

 

On y voit un réalisateur, là encore, tiraillé entre ses envies personnelles et le statut qu'on lui a collé et qui représente un gros enjeu. Inconstant, erratique, le film se perd dans son propos et son histoire, singeant encore une fois la direction artistique de Ghibli pour ne rien proposer de bien neuf au final.

En fait de succession, on devrait plutôt parler de tentative d'imitation, chacun des réalisateurs précités ayant, à un moment ou un autre, tenté le pari de se positionner comme l'héritier légitime d'un style, d'une époque, d'une oeuvre. Pourtant, à chaque fois, le succès n'était pas aussi probant qu'escompté. Faut-il y voir ici une impossibilité à reproduire ce que le Maître a fait toute sa vie ? Ou plutôt, ne devrait-on pas y voir un conseil sage de ne pas chercher à copier quelqu'un au détriment de sa propre identité ? Chacun aura son avis, mais, en ce qui nous concerne, la réponse semble évidente.

 

Arrietty

 

Prendre la succession de quelqu'un en cherchant à devenir lui ne peut pas fonctionner, il vaut mieux s'inscrire dans une filiation naturelle sans perdre de vue son style et son identité. Et c'est exactement ce que nous proposent quelques-uns des films sortis dans nos salles cet été.

D'ailleurs, à y réfléchir on peut voir que les quatre longs-métrages dont il est question représentent, chacun à leur manière, une façon d'aborder cette question délicate.

Si l'on prend Wonderland, le Royaume sans pluie nous sommes dans le cas classique de l'oeuvre qui attaque frontalement cet héritage en reprenant beaucoup de ses codes. Avec plus ou moins de bonheur. Une dichotomie à rapprocher de ce que l'on disait de Shinkai, Hosoda et Yonebayashi un peu plus haut. Tout transpire le style Ghibli dans le film, mais sans parfaitement le comprendre totalement.

Fait d'autant plus étonnant quand on sait que le précédent film de Isao Takahata que de Miyazaki.

 

photo WonderlandWonderland, le royaume sans pluie

 

Promare, c'est un peu la révolte contre la recherche du modèle, l'héritage factuel et l'exigence d'un style. Le studio Trigger a toujours fait ce qu'il voulait, a toujours imposé sa vision, dans ses bons comme ses mauvais côtés et il était évident que son premier film cinéma s'inscrirait dans cette continuité.

On peut y voir une rébellion contre l'ordre établi, à l'image du propos du film, mais cela montre aussi des limites évidentes en termes de moyens, de structure et d'histoire. Là encore, le studio risque la redite, mais le dossier que nous lui avons consacré cet été vous en apprendra davantage.

 

photo PromarePromare

 

les racines étranges de l'oeuvre de son auteur Tomihiko Morimi.

Si le film comporte quelques défauts de jeunesse (il s'agit d'une première oeuvre et son réalisateur n'a que 31 ans), il contient cependant un parfait équilibre entre l'hommage et la recherche d'évolution. Il pourra plaire à la fois à ceux qui préfèrent le classicisme de films à la Miyazaki tout autant qu'aux avides de nouvelles façons de traiter des thèmes archi-rebattus.

 

photo Mystère des pingouinsLe mystère des pingouins

 

Mais il reste encore Ayumu Watanabe explose totalement les étiquettes et les carcans en versant dans le métaphysique, en ne prenant pas de gants avec son public, en délivrant un spectacle bouleversant, perché et exigeant.

 

photoLes enfants de la mer

 

En déant son propre statut de film d'animation, pourrait-on dire, en l'emmenant plus loin qu'il n'y parait et par surprise. Et c'est exactement ce que faisait Miyazaki dans ses chefs-d'oeuvre.

À aucun moment, il ne considérait ses films les plus emblématiques comme des points finaux à son propos, mais, au contraire, comme des portes ouvertes à la réflexion et à la contemplation. Qu'il s'agisse de Le Vent se lève, les films de Miyazaki sont avant tout des expériences sensorielles et philosophiques intenses, qui justifient totalement leur forme et leur innovation artistique.

Là où Les Enfants de la mer remporte le défi, c'est justement dans ce refus de se laisser limiter par son cadre, de toujours aller plus loin, de risquer de s'aliéner une partie de son public. Si on le prend d'un point de vue strictement occidental, on pourrait dire que le film ne se pose jamais la question de savoir s'il va plaire aux spectateurs du monde entier, mais il s'adresse avant tout aux Japonais. Exactement comme Miyazaki qui, dans le fond, n'a que faire du public international et préfère raconter ses histoires pour la jeunesse locale.

 

Le vent se lève

 

EN CONCLUSION

On le voit, le successeur de Miyazaki tant souhaité par une partie de l'industrie et la presse est loin d'être arrivé. Et c'est une très bonne chose. Parce que, ce faisant, c'est l'animation japonaise tout entière qui évolue avec ces nouvelles oeuvres. À une heure où Netflix bouffe de plus en plus l'industrie en imposant son format économique, et économe, en dictant les thématiques à respecter et en appauvrissant le patrimoine historique de cette culture, il est rassurant de voir que toute une génération de réalisateurs ne se laisse pas faire.

On voit aussi qu'ils ne sont pas dupes de ce que l'on attend d'eux. Sous couvert de montrer patte blanche et d'offrir au public ce qu'il aime, ils sont surtout là pour bousculer discrètement les conventions, pour utiliser les attentes et les amener dans des directions inattendues et ionnantes. C'est bel et bien la marque d'un medium qui est conscient de sa position actuelle, de ses dangers, de ses envies, mais aussi du terrain qu'il doit conquérir.

 

photoLe voyage de Chihiro

 

Il est d'ailleurs très intéressant de relever que, sous couvert d'une recherche de successeur placée en étendard, l'animation japonaise n'a jamais été aussi fournie et diversifiée dans sa proposition. Comme si elle avait compris qu'au fond, il ne s'agissait que d'un jeu de dupes marketing et qu'elle était bien décidée à ne pas se laisser faire tout en contentant ceux qui ne souhaitent pas aller au-delà de leurs références.

Une attitude saine et riche, dont beaucoup devraient s'inspirer dans notre industrie. Peut-on alors parler de révolution, pour en revenir à la question initiale ? Oui et non, en fait. Non, parce que la contingence économique et le besoin d'identification du spectateur à quelque chose de connu interdisent toute rupture brutale avec cette filiation qui a imposé la japanimation dans le monde culturel sur un mode plus auteurisant et moins critiqué. Mais, définitivement oui, parce que cette évolution programmée va, sans aucun doute, nous amener en terra incognita à un moment où un autre. En ce sens, on peut parler de petite révolution interne.

 

PhotoYour Name

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Chevalier Shakka
Chevalier Shakka
il y a 5 années

Eh ben… y’a des commentaires…
Un gros bisou à Simon.

Devilgilles
Devilgilles
il y a 5 années

Il sont peut être magnifique le seul problème c’est la distribution qui et le plus problématique que quelques salles et une grande partie vers Paris à croire que l’on a qu’une ville en ????

Number6
Number6
il y a 5 années

Dommage qu’il n’y ait pas de système de point pour voir les articles. Encore une fois je comprends votre démarche, mais un sous est un sous. Dommage car cette article me plairait bien.

2501
2501
il y a 5 années

Vous vous emballez vite…
Aucune de ces œuvres n’a le niveau d’un Jin-Roh ou d’un Perfect Blue (puisque la comparaison est là).
Bon il me reste à voir Penguin Highway, mais pour les autres, franchement, vous en faites des caisses. Quand on est critique il faut parfois revoir ses classiques, hein. 😉

Je peux comprendre qu’on puisse être emporté par Les Enfants de la mer. Rien que visuellement le film vaut le coup d’œil, et impose une mise en scène assez fascinante. Enfin, plutôt une réalisation technique (par le talentueux Studio 4C), parce qu’aux niveaux narratif et caractérisation, le film pèche beaucoup (sans mauvais jeu de mots). On peut très facilement se désintéresser de l’intrigue, et encore plus de l’abstraction du dernier acte, sur un fond un peu creux.

Promare est un gros délire bruyant. A l’époque, des FLCL ou Dead Leaves ont fait beaucoup mieux. Là le postulat est sympathique, mais les personnages inables, et il faut aimer que le délire formel soit davantage dans les designs et les explosions à répétition, que dans la mise en scène (pas si inventive que ça). Bref, ça fait mal au crâne, et c’est quand même assez stupide.

Wonderland… Ce film est une catastrophe. La caractérisation est nulle (l’évolution de l’héroïne ? nada), l’aventure une succession de saynètes sans logique, l’humour fait les montagnes russes, et le climax est embarrassant. Restent quelques décors assez enchanteurs (la facture technique est de toute façon au rendez-vous même dans les œuvres les plus moyennes en matière de japanime). Mais ce récit est un calvaire sans queue ni tête, une parodie de film « à la Miyazaki » à tous les niveaux. Un minimum d’esprit critique ne pardonne pas ces personnages et cette intrigue en carton.

Le dernier Yuasa, Ride your Wave, découvert à Annecy en même temps que les 3 cités ci-dessus, n’a pas eu la chance d’une sortie salles estivale. Dommage, c’était le meilleur des 4. Frais, énergique, ce conte aquatique ose une fantaisie réaliste qui se base avant tout sur des personnages attachants, puis sur une mise en scène totalement folle et virevoltante (le film de surf ultime avec des mouvements de caméra qui semblent s’affranchir des limites de l’animation 2D).
Heureusement que Masaaki Yuasa est là pour insuffler un peu de vie et d’originalité dans un secteur sous perfusion depuis 20 ans.

Chris11
Chris11
il y a 5 années

« Parce que l’on sent bien que l’animation japonaise depuis une quinzaine d’années a des vues internationales et semble de plus en plus calibrer ses productions en fonction des goûts du public mondial. »
Ce qui est pour moi l’explication de la pauvreté de ces derniers films, pas signe de richesse. Etrange que vous vous extasiiez dessus alors que ce qui faisait le sel d’un Miyazaki, c’est bien parce que ses créations sont japonaises, qu’il retranscrivait sur dessin animé son monde et ses rêves. Comment s’extasier devant une production calibrée pour plaire au plus grand nombre?? Devant un réalisateur qui se demande combien de biftons il va tirer en Europe ou aux USA en fonction de s’il rajoute ou modifie telle ou telle scène.
Je ne capte pas comment en 2019 il peut encore y avoir des gens capables d’imaginer que le mélange des cultures est une richesse. C’est le partage et la découverte qui enrichissent. Pas le mélange et l’adaptation.