Bring me back to life
On aurait pu en effet présumer que les presque 15 ans qui se sont écoulés entre l’amusant Destination Finale 5 et celui-ci changeraient la donne. D’ailleurs, en 2019, le scénario de Patrick Melton et Marcus Dunstan devait « réimaginer » la saga. Mais quoi qu’en dise le producteur Jeffrey Reddick et qu’importe ce qu’il s’est é entre-temps, Bloodlines aurait très bien pu sortir 3 ans après… ou avant le volet précédent.
Chacun de ses aspects renvoie à cette ère insouciante et graveleuse du film d’horreur américain, de la mise en scène tout en plans débullés aux dialogues bêtement premier degré, en ant par les décors de banlieue anonyme et bien sûr les personnages d’ados trentenaires demeurés, tout juste bons à se faire dépiauter. Même leurs looks semblent décalqués de la collection American Pie été 2008. Quant aux effets spéciaux, il s’agit grosso modo des mêmes effets gores numériques cartoonesques, à ceci près que les tripes en 3D ne nous sont pas envoyées en pleine gueule, comme dans les épisodes post-Avatar.

Bien sûr, il modifie vaguement la formule – une vision sauve plusieurs personnes d’un accident, puis la mort les assassine les uns après les autres de la manière la plus alambiquée possible – en jetant la malédiction sur les descendants d’une survivante et en improvisant une nouvelle règle. Mais les autres opus en faisaient de même, histoire de donner l’impression de raconter quelque chose entre les séquences d’accident.
Les quelques twists promis, concernant par exemple le regretté Tony Todd (légende du genre décédée peu après le tournage, qui semble ici commenter sa propre fin) ne réinventent pas la faux, pas plus que les obligatoires atermoiements familiaux imposés par le pitch. Bref, Bloodlines est un Destination Finale parmi d’autres, traitant ses enjeux complètement débiles comme si l’industrie du divertissement n’avait pas pris 15 ans dans les dents.

C’est la mort qui t’a assassiné
Il faudra donc s’infliger les lourdeurs habituelles de la franchise, plusieurs dizaines de minutes d’explications d’un modus operandi qu’on connaît déjà par cœur et d’énormes longueurs entre les money-shots. D’autant qu’encore une fois, New Line ne profite pas des moyens à sa disposition pour augmenter le bodycount, finalement assez chiche si on ne compte pas les fausses alertes. D’ailleurs, la grande séquence d’ouverture forcément très attendue déçoit un peu, puisque la nouveauté du jour l’empêche de s’attarder plus précisément sur chacune des victimes comme auparavant.

En revanche, l’amour que les deux réalisateurs portent à la franchise est palpable dans les séquences caractéristiques. Dans deux d’entre elles, ils s’amusent beaucoup avec l’ironie dramatique morbide qui a fait son succès. Non sans humour, les deux compères se jouent des attentes du spectateur et proposent quelques gags visuels franchement inventifs, usant aussi bien des arrière-plans que des caractéristiques physiques de certains personnages (si vous savez, vous savez).
La section dans un hôpital ret d’emblée la liste des scènes les plus délirantes de la saga, aux côtés de l’entrainement de gymnastique du 5 et de la séance d’UV du 3. Dommage donc qu’ils ne soient pas aussi inspirés pour le climax, sous-exploitant un décor bancal au gré d’une misérable tentative de résolution des enjeux. Mais après tout, en a-t-il déjà été autrement ?

Ni plus fun ni plus barbant que les précédents Destination Finale, celui-ci perpétue nonchalamment la franchise, probablement dans l’espoir d’en tirer une nouvelle tripotée de suites. À la rédaction, cette déclinaison gore des Looney Tunes (ou adaptation live de Happy Tree Friends, au choix) nous fait toujours ricaner, à condition que ses auteurs mettent du cœur à l’ouvrage.
Cette perspective n’est donc pas foncièrement désagréable, même si les scénaristes vont vite tomber à court de nouvelles règles. D’autant que d’autres films autrement plus singuliers ont déjà pris sa place, comme The Monkey cette année.

Je suis surpris de la nouvelle intrique et franchement c l un meilleur film de la saga .
C’est critique m’a convaincue… je pense aller le voir en salle !
Après tout, le contrat est rempli et je n’en demande pas plus à un Destination Finale.
Vu vendredi soir. Je m attendais à rien. J’ai pas été déçu car j ai trouvé ça drôle, gore (malgré les cgi) et la scène de l hôpital (vous savez si vous savez) m’a bien fait rire. Bref, un Destination Finale fidèle à la sage et meilleur que les derniers épisodes